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Exposition Simon Starling |
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Pour sa première exposition monographique en France, organisée en deux volets, l’artiste développe ses réflexions, qui sont au vif de l’actualité.
Au musée d’art contemporain du Val-de-Marne, la scénographie de l’exposition se bâtit sur le principe même de la transformation jouant avec l’image et son double. Une chose en entraînant toujours une autre et fort de ce principe moteur, Simon Starling pratique le déplacement comme socle de son travail. Des traces documentaires et fictionnelles sont mises en scène et se retrouvent mélangées à son travail d’archives encyclopédiques qui réussit la prouesse de ne jamais être ni didactique, ni entêtant. La structure narrative qui cheville l’ossature de l’exposition est loin de se dérouler avec linéarité – mais répond plutôt au principe de ré-interprétation et permet de matérialiser le cheminement de l’artiste. Ainsi les visiteurs sont-ils guidés dans un univers poétique, permettant de dépasser l’apparente austérité de son travail.
Dans un jeu de poupées russes combiné à un exercice de mise en abîme, le parcours du MAC/VAL surprend au gré des oeuvres, révélant des facettes inédites du travail de Simon Starling – le visiteur quant à lui emprunte le chemin de la ré-interprétation pour tenter de saisir un sens toujours en fuite. Que ce soit dans les espaces du musée ou dans ceux du Parc Saint-Léger, qui accueillent un second volet du projet, l’artiste met en scène des objets reliques. Son art contextuel provoque systématiquement la naissance d’une forme narrative, les oeuvres sont intimement liées aux histoires auxquelles elles sont associées. Rock Raft, Flaga ou encore Three White Desks portent en elles des histoires qui leur sont propres. Starling parvient à remodeler le contexte même de ces histoires et notre expérience en est soudain bouleversée.
Qu’il soit dans l’inversion de processus, l’utilisation de technologies improductives ou
simplement dans une métamorphose de l’objet, Simon Starling redessine un système
global d’attribution et de perception de valeur. Les transformations, hybridations, réalisées
questionnent la réalité des objets. Les destructions – transformations - recompositions
les inscrivent dans une histoire, laissent des stigmates lisibles et transforment la valeur
fonctionnelle en valeur symbolique.
La Fiat 126 sort d’usine pour la première fois à Turin dans les années 1970, mais la production en est plus tard confiée à l’entreprise polonaise FSO. Cette voiture sera produite en Pologne jusqu’en 2000, et ses lignes demeurent quasiment les mêmes pendant trente ans. La 126 sera surnommée Maluch («la petite» en polonais). De retour à Turin, la Fiat customisée rouge et blanche arbore de nouvelles portes, un nouveau capot et un nouveau coffre de fabrication polonaise. Elle est accrochée au mur comme un tableau ou, plus précisément, comme un drapeau
Mirrored Wall Head renvoie l’univers high-tech des fraiseuses informatisées et du transfert de données à l’art ancestral des murs en pierres sèches. Huit pierres ont été soigneusement choisies pour former l’une des extrémités de ce mur de six mètres de long. La forme de ces pierres a alors été scannée et répliquée de sorte à pouvoir créer leur reflet exact à l’aide d’outils de taille de pierres de pointe. Telle une partie de dominos en maçonnerie, le motif de construction dicté par ces premières pierres dessine des trajectoires à travers le mur, depuis ses extrémités vers son centre où se rencontrent ces motifs en miroir.
Work, Made-ready, Kunsthalle Bern inverse la notion de readymade par un acte simple mais laborieux de transmutation. Deux objets d’aluminium sont chacun reconstruits à l’aide du métal provenant de l’autre objet. On obtient alors deux «mutations» dégradées de leur ancienne essence industrielle, qui portent les cicatrices de leur transformation génétique.
Rockraft est né de deux voyages entièrement différents. Pour le premier, une tonne de pierres d’extraction locale a été transportée sur dix-neuf kilomètres à bord d’une simple plate-forme flottante, du quartier d’Avonmouth au centre ville de Bristol, en profitant uniquement de l’énergie générée par la deuxième plus importante marée au monde. A son arrivée à Bristol, la pierre a fait un autre voyage, virtuel celui-ci, lorsque ses formes ont été scannées puis répliquées à l’aide d’une fraise à commande numérique de pointe. Ce double a alors été exposé sur un socle construit selon les mêmes dimensions que celles de la plate-forme flottante d’origine.
Prenant pour point de départ l’acquisition d’une épreuve photographique originale au
gélatino-bromure d’argent de l’un des plus célèbres sculpteurs modernes britanniques,
Silver Particle / Bronze (After Henry Moore) a été créée en découpant une portion circulaire
dans la photographie de Moore et en éliminant la couche de gélatine qui la recouvre,
afin d’exposer les minuscules particules d’argent la constituant. L’une de ces particules
est ensuite scannée encore et encore dans un microscope électronique pour générer
une maquette 3D, alors produite à une échelle énormément agrandie dans le même
matériau que la figure allongée créée pour Moore par la fonderie Hermann Noack à Berlin
(une entreprise avec laquelle Moore a collaboré toute sa vie). Entre sculpture et photographie,
Silver Particle / Bronze (After Henry Moore) reprend l’habitude qu’avait Moore
d’extrapoler à partir de formes trouvées dans la nature (cailloux et ossements constituaient
ses matériaux de prédilection) et la retravaille à l’échelle microscopique de la
photographie argentique.