Annuaire gratuit Référencement Achat tableaux peintures Expositions Médias Bio Série Afrique Série Paysage Jack the Ripper Roswell Ali Baba Vache folle Aquarelles Encres Vénus Saint georges Restaurants Rats | ||||||||||
Peter Doig |
|||
|
Peter Doig ne retourne en Grande-Bretagne qu’à l’âge de 20 ans et suit des études artistiques dans un premier temps à la Wimbledon School of Art, puis à la Saint Martin’s School of Art entre 1980 et 1983. En 1989-1990, Peter Doig reprend des études à la Chelsea School of Art, après un séjour de trois ans au Canada. Son travail émerge à partir du début des années 90, notamment grâce à une exposition personnelle à la Whitechapel Art Gallery en 1991.
La diversité géographique du parcours de Peter Doig marque une oeuvre qui s'est peu à peu construite autour d'une quête de l'authenticité. Fasciné par des paysages où le rapport de l'homme à la nature est constamment en jeu, Peter Doig peint souvent des lieux sauvages, indéfinis, que l'homme traverse, laissant une trace de sa présence : canoës vides, maisons de travailleurs saisonniers, silhouettes solitaires devant des brumes flottantes.
S'appuyant sur un travail de la matière - jeu de textures, teintes pures et mélangées, effets
de solarisation, halos, mises au point vagabondes - les oeuvres de Peter Doig échappent
à une lecture univoque. Elles préconisent toujours une distance, donnant à sa peinture
une présence envoûtante.
Composée d'une quarantaine d'oeuvres et d'autant de dessins regroupés selon différents thèmes, l'exposition retrace le parcours de Peter Doig depuis la fin des années 80 jusqu'à aujourd'hui.
Cet ensemble de tableaux est l'occasion d'évoquer à Paris les références de cette oeuvre avec les courants de la modernité française. Ils montrent aussi à quel point notre notion de beauté reste liée à l'impressionnisme, aux mouvements nabi et fauve. L'artiste s'en inspire sans jamais s'y enfermer, réactivant cet héritage par une vision nouvelle inspirée du cinéma, de la photographie et de la musique.
Dès ses premières réalisations, la peinture de Peter Doig s’impose comme une peinture de grand format, en dehors de toute référence conceptuelle. Nombreuses sont les toiles qui proposent une gamme de couleurs, rose, orange, vert, bleu sombre, peu commune. Les personnages, souvent isolés, sont perdus au sein d’une nature qui les domine. Les Romantiques allemands, le Symbolisme, Munch, mais aussi Edward Hopper, sont les références qui viennent à l’esprit devant ces paysages de neige et de forêt, ces effets de reflets dans l’eau, ces nuits étoilées. Outre qu’elles ne font pas directement place à un réalisme atmosphérique hérité de la peinture de plein air, ces références anachroniques se trouvent immédiatement réfutées par certains des sites évoqués : terrains de sport, bordures d’autoroute, immeubles, aux connotations plus contemporaines.
Le simple fait que Peter Doig ait peint avec régularité l’Unité d’habitation de Briey-en-Forêt, ensemble célèbre de Le Corbusier, montre que ces paysages - il n’y a aucun véritable rendu descriptif dans ces vues, les paysages sont souvent noyés dans la nuit ou dans des halos de lumière et de brume - sont surtout un contexte, une sorte de marqueur du malaise vécu par l’homme réduit à l’étonnement et le trouble devant son inadéquation face à une nature idyllique où sa place ne va plus complètement de soi.
Le parcours de l’exposition est chronologique. L’oeuvre de Peter Doig s’organise autour de plusieurs grands thèmes qu’il développe de façon autonome et régulière souvent sur plusieurs années : la maison dans les branchages, le reflet dans l’eau, et surtout celui du canoë, symbole de mort.
Si la plupart de ces oeuvres ont une référence autobiographique, leur composition exploite des sources photographiques variées : photos de famille, films d’horreur, journaux, cartes postales, dépliants touristiques, pochettes de disques... Plusieurs d’entre elles peuvent être combinées au sein de la même oeuvre.
Dans Jetty, une silhouette solitaire regarde une montagne au bord d'un lac. Le côté théâtral de l'image provient de l'obscurité. La peinture n'est pas une fenêtre sur le monde mais un cadrage ; le flou des arbres au premier plan, le point de vue en contre plongée et la solarisation du personnage, du canoë et de la jetée, constituent ses principaux éléments. La distance instaurée par le tableau éloigne le personnage et nous projette dans la peinture d'un paysage romantique. La tension entre la peinture et la "révélation" photographique occulte la vision immédiate.
Le titre de l'oeuvre "Blotter" fait référence à la façon dont la toile absorbe la peinture.
Un personnage "absent", plongé dans ses pensées, silhouette immobile, regarde tourbillonner les ondulations de l'eau, hypnotisé par son propre reflet. Certaines oeuvres des années 90 revisitent des scènes de sa jeunesse au Canada. Ici, Peter Doig met en scène son frère et intervient sur le paysage en inondant le lac gelé pour
renforcer l'effet des reflets.