Chase the dragon

Chase the Dragon fait référence à ce moment d’euphorie ressentie à la première prise de drogue qui devient une obsession dans une quête toujours plus accélérée du frisson. La peinture devient ici comme une drogue, l’expérience promise est forte, prenante et en même temps si difficile à saisir. Chacun de ces artistes inhale le monde pour le recracher comme une fumée d’opium, et crée des oeuvres comme un shoot de drogue, intenses, dans lesquelles les démons de la peintures sont bien là et pourtant si insaisissables.

Les artistes de cette exposition construisent un univers halluciné ; ils peignent un monde qui leur est propre, sans aucuns soucis des convenances. Leurs oeuvres interpellent et on ne peut les ignorer. Certaines sont extrêmes comme les mondes sombres et tortueux de Jérôme Zonder, d’autres sont mystiques comme celles d’Axel Pahlavi ou comico-sanglantes comme les Dragons Kosta Kulundzic. De l’impact frontal des photographies de Larry Clark aux oeuvres puissantes de Dado, tous ces artistes cherchent à atteindre le frisson de la création, aussi intense que la première fois.

La douce et à la fois violente fuite en avant de la quête d’absolu est de ces sentiments qui poussent aussi la peinture à révéler d’autres couleurs et d’autres sens dans sa puissance. Dans cette exposition les artistes explorent leurs univers jusqu’à l’hallucination. A l’inverse des recommandations de Serge Gainsbourg qui demande Aux Enfants de la Chance de ne pas toucher au dragon, les artistes réunis dans cette exposition, le chassent et tentent d’atteindre leur propre nirvana.