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Les histoires de Babar |
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Musée des arts décoratifs, ParisExposition du 8 décembre 2011 au 2 septembre 2012En cette fin d'année 2011, le Musée des arts décoratifs de Paris inaugure l'exposition "Les histoires de Babar". Et à l'aube de Fêtes de Nöel 2011 (un heureux hasard de programmation ?), cette manifestation ravira petits et grands. Babar, le roi des éléphants, fête cette année ses 80 ans. Et pour fêter cet anniversaire, quoi de mieux qu'une exposition dans la galerie des Jouets des Arts Décoratifs ? Aimé par les enfants, il est également très prisé par leurs parents et grands-parents qui en gardent un souvenir nostalgique. L'exposition "Les histoires de Babar" retrace les aventures de ce héros de la littérature jeunesse depuis sa création en 1931. Tous les albums sont présentés à travers une sélection d'une centaine de planches originales provenant de prestigieuses institutions françaises et étrangères ainsi que de collections particulières. Des toutes premières esquisses, aux croquis, aux dessins aux traits puis en couleurs avec les textes, le personnage de Babar prend forme sous nos yeux. Peluches, figurines, jeux de société et jouets à roulettes seront mis en regard des photos d'archives, des produits dérivés d'aujourd'hui et des dessins animés en 2 et même en 3D. Cette exposition qui célèbre l'anniversaire de Babar rend également hommage aux créateurs Laurent et Jean de Brunhoff.
L'exposition Babar est à voir à Paris au Musée des arts décoratifs du 8 décembre 2011 au 2 septembre 2012.
Extraits du catalogue Les histoires de Babar propos recueillis par Dorothée Charles, juin 2011
Mon père, Jean de Brunhoff, est le créateur de Babar. Mais c'est ma mère, Cécile, qui avait inventé cette histoire d'éléphants. Un soir elle nous a raconté, à mon frère Mathieu et à moi, une histoire d'éléphants et on était tellement amusés qu'on l'a racontée à mon père. Il était peintre et en a fait un livre, page après page. Et il s'est pris au jeu ! Mes oncles, qui étaient éditeurs, l'ont publié et mon père a immédiatement commencé un deuxième et un troisième… À la fin du premier album Babar est roi et marié à Céleste, dans le deuxième il est en voyage, dans le troisième il construit Célesteville. Puis mon petit frère Thierry est né, si bien que Babar a eu des enfants lui aussi, trois enfants ! En hiver nous allions souvent dans les Alpes et Noël était important pour nous. C'est ce qui a donné l'idée à mon père de faire Babar et le Père Noël, qui fut son dernier album puisqu'il est mort à 37 ans d'une tuberculose. Après la guerre, à la fin des années 1940, je voulais moi-même être peintre. Mais en même temps l'éléphant était dans ma tête et l'idée de continuer les histoires m'est venue ; je me suis simplement assis à ma table et j'ai commencé à faire mes albums. Mon premier livre, c'était Babar et ce coquin d'Arthur parce qu'Arthur était le petit cousin de Babar le plus proche de mon âge. Puis j'ai continué et ça fait plus de soixante ans que je fais des Babar !
Non, c'est ça qui est extraordinaire ! Je n'ai aucun souvenir de ma mère nous racontant des histoires tous les soirs. Cette histoire-là était vraiment spéciale, je crois que mon frère était un peu malade et qu'elle a imaginé quelque chose pour le distraire. On avait des cousins qui habitaient le Kenya, c'est peut-être ce qui lui a donné des idées d'éléphants ! Mon père, Mathieu et moi allions de temps en temps au zoo, au Jardin d'Acclimatation, et on adorait les éléphants. Tous les enfants aiment les éléphants : c'est le seul animal qui a une trompe ! J'ignore comment est venu le nom de Babar. Ma mère ne lui avait pas donné de nom, c'est mon père qui l'a inventé.
Non, c'était un peintre qui faisait des tableaux plutôt impressionnistes, des paysages, quelques portraits aussi. Il n'avait jamais fait d'illustrations. […]
C'est Le Roi Babar que je préfère, avec la construction de Célesteville comme Versailles. Célesteville est un lieu où d'emblée on aimerait vivre : bien organisé, donnant à chaque citoyen un espace pour son talent et son énergie. Tous travaillent bien mais s'amusent bien aussi. Il y a un théâtre, un tennis, chacun a sa maison. Célesteville est comme une utopie. Bien sûr il y a des problèmes : les méchants rhinocéros restent menaçants, des accidents peuvent arriver, comme un incendie ou un serpent… Mais à Célesteville, je suis content de le dire, les choses tournent toujours bien.
Je voulais faire de la peinture abstraite mais j'ai dessiné mon premier album à l'âge de vingt ans, […] [quand] Hachette a demandé à ma mère si elle acceptait qu'ils continuent la série. Elle a refusé catégoriquement. Et puisque je m'amusais à faire des éléphants comme ça, pour jouer, elle m'a suggéré de faire un album, ce qui m'a beaucoup excité. Dès mon premier album j'ai eu envie de continuer.
Mon père a créé un nouveau style de livre pour enfants : de grands formats, de superbes doubles pages avec une écriture cursive. Ses illustrations étaient un vrai monde dans lequel on pouvait plonger, plus cinématographiques que les petites images qui nous étaient familières, par exemple celles de Beatrix Potter ou de notre Winnie the Pooh adoré. J'ai voulu être absolument fidèle à sa technique : la ligne noire et l'aquarelle. En revanche, avec mon père nos peintures diffèrent, car de mon côté j'ai plutôt fait de la peinture abstraite, puis des paysages inspirés par la mer. Mais lorsque j'ai commencé à faire des albums Babar j'étais tellement pris que je n'avais plus le temps de peindre et j'ai laissé tomber mes pinceaux. Pour les tout premiers albums, je dessinais la ligne noire et l'imprimeur faisait une impression « en bleu » sur laquelle je mettais la couleur. Puis il imprimait ensemble couleur et ligne noire. Pour les albums suivants, j'ai d'abord mis la couleur que je cernais avec la ligne noire. Mis à part cela, c'est toujours la même technique, jusqu'au dernier album, Coup de foudre aux jeux de Célesteville. […]
Il y avait un livre qu'on aimait énormément, Mathieu et moi : Winnie the Pooh. Mon père était allé à Londres pour son travail et nous l'avait rapporté. Pour nous c'était Winnie the Pooh et pas Winnie l'ourson ! C'était notre livre préféré. On aimait aussi beaucoup Bécassine. On passait l'été chez mon grand-père qui avait une propriété à 20 kilomètres de Paris, à Chessy. On jouait dans le jardin, on faisait de la bicyclette. C'est aussi là que j'ai appris à nager, dans la Marne. Une des premières doubles pages de mon père était inspirée par un pont que nous connaissions bien.
Quand j'ai eu deux enfants, Anne et Antoine, j'ai eu l'idée d'introduire deux petits enfants dans l'histoire de Babar : c'est comme ça que j'ai créé le professeur Grifaton, le frère de la vieille dame, et deux petits enfants qui ressemblaient beaucoup aux miens quand nous allions à Saint-Tropez. Mais de façon générale, il n'y a pas vraiment de souvenirs d'enfance. En revanche, l'un des derniers albums, Le Tour du monde de Babar, est inspiré des voyages que j'ai faits avec Phyllis. Ma famille a toujours vécu avec Babar, notre vie est mêlée à la sienne. C'est un honneur et un plaisir de vivre avec lui. Je ne me sens jamais fatigué de dessiner Babar, et j'ai toujours un sentiment de gratitude pour le don de mon père – mon travail et le compagnon de ma vie. […]
C'est vrai, et je joue actuellement avec l'idée d'un autre album dans lequel il y aurait un petit bébé ! Maintenant j'ai un petit-fils, alors Babar aussi va en avoir un… Il y a eu beaucoup de changements dans le monde depuis que la série a commencé – il est impossible d'en faire la liste. Babar a toujours été excité par les nouvelles technologies. Dans le premier livre de mon père, il s'amuse tellement dans un ascenseur qu'il faut lui dire que ce n'est pas un jouet. Dans les années 1930, il conduit son automobile rouge dans la campagne, voyage en ballon ou sur un bateau à vapeur. Plus récemment c'est en train, en avion, en fusée. […] Il y a bien sûr des ordinateurs à Célesteville ! À la fin du dernier album, Babar et Céleste, de retour de leur voyage aux États-Unis, donnent comme cadeaux aux citoyens de Célesteville des jeux MP3, des caméras numériques, des téléphones mobiles. Tous les éléphants dansent. Ils aiment être branchés. […]
Badou a été créé par la télévision ; dans les albums, Babar n'avait pas de petitsenfants. Ça m'amuse beaucoup de le voir à la télévision. Mais il faut toujours que je m'habitue aux trois dimensions parce que l'image originale est plate et c'est comme ça que je l'aime.
Il fait partie de ma famille et pendant
des années je n'ai pas voulu changer
Babar et sa famille. Et puis, à la fin
des années 1980, ma vie a changé. J'ai
rencontré ma seconde femme, Phyllis,
et je suis venu en Amérique. Alors
pourquoi Babar et sa vie n'évolueraientils
pas aussi ? J'ai commencé à imaginer
de lui donner une autre fille, Isabelle,
et maintenant il pourrait être grandpère
! […] Les jeunes enfants ont
l'air de continuer à aimer Babar. […]
Je ne pense pas que l'apparence
générale des livres ait changé, ni leur
esprit fondamental. C'est un esprit
plein de gentillesse, mettant en valeur
une société calme et en paix, dans
laquelle tous sont égaux et protégés.
Excentricités et bizarreries sont
tolérées. Les enfants adorent leurs
parents et réciproquement. L'harmonie
est naturelle, rien n'est dramatique. […].
Ce qui donne : Babar, le roi des éléphants, fête cette année ses 80 ans. Et pour fêter cet anniversaire, quoi de mieux qu'une exposition dans la galerie des Jouets des Arts Décoratifs ? Aimé par les enfants, il est également très prisé par leurs parents et grands-parents qui en gardent un souvenir nostalgique. Lire la suite sur Moreeuw.com : Exposition Babar. Site officiel de l'exposition : Les histoires de Babar Musée des arts décoratifs
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