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Exposition Dominique Blais |
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Son travail, à la croisée des arts visuels et sonores, explore les seuils de la perception visuelle et auditive. A l’occasion de cette exposition, il présente un ensemble de pièces récentes produites, pour certaines d’entre elles, par et à l’école municipale des beaux-arts/galerie Edouard Manet, dans le cadre d’une résidence atelier récemment inaugurée.
Le spectateur est accueilli dans l’exposition par une vidéo de 26 minutes, Transposition (Variations) (2008), dont l’image, dans une succession de plans séquences, se concentre sur l’exécution d’une improvisation musicale jouée par le trompettiste canadien Gordon Allen. L’esthétique dépouillée n’est pas sans rappeler celle plus traditionnelle des portraits peints du XVIIe et XVIIIe siècles. Gordon Allen se détache, d’un fond neutre et sombre, dans un contraste de clair-obscur. Contrairement au dispositif cinématographique, le son est dissocié de l’image. Il provient de structures tubulaires suspendues au dessus de trois modules circulaires sur lesquels les spectateurs peuvent prendre place. Si l’image et le son sont appréhendables distinctement, pour autant, la durée du film, pour ne pas dire sa trame narrative, reste calquée sur celle de l’improvisation musicale ; comme si, d’une certaine manière, l’un et l’autre participaient d’une seule et même expérience artistique.
Plus loin, une seconde pièce, Les disques (2008), entre formellement en résonnance avec le design du pavillon de la trompette de Gordon Allen. Elle est constituée d’une douzaine de cymbales moulées en terre, suspendues à des filins d’acier, qui descendent au raz du sol et tournent sur elles-mêmes en un lent balai mécanique pour émettre le son d’un léger frottement. Au-delà de sa forte présence physique, cette installation somme toute silencieuse produit un effet déceptif.
Plus déceptif encore est le dispositif de Transmission (2008). Une centaine de câbles de six mètres chacun envahit l’espace et relie entre elles deux baies de sonorisation d’où ne sort aucune musique. Seul le mouvement lumineux des diodes témoigne d’une présence sonore dont l’écoute nous est refusée. Enfin, une oeuvre de la série « les cordes », commencée en 2007, intervient en contrepoint visuel. Un câble électrique, dont un fragment est constitué d’un néon éclairé, semble nonchalamment abandonné sur le coffrage d’un mur. Si dans le premier cas, le son est délibérément enfermé et inaccessible, dans le second cas au contraire, l’énergie électrique circulant dans le câble est rendue perceptible par sa métamorphose lumineuse.
Sous le titre de Décélération, l’exposition interroge le temps du regard et de l’écoute dans sa dimension contemplative et poétique. Tout en convoquant des éléments du spectacle et de l’univers musical – instruments de musique, baies de sonorisation, néon, câbles électriques, etc. – Dominique Blais laisse de côté l’événement et l’anecdotique pour nous renvoyer à une expérience individuelle, sensible et sensorielle dans sa relation à l’imaginaire.
Lionel Balouin