On Kawara

Autodidacte, On Kawara se fait remarquer d'abord dans son pays au milieu des années 50 par son expressionnisme. Après plusieurs voyages aux États-Unis, au Mexique et en Europe, il s'installe définitivement à New York en 1965. Désormais, Kawara trouve une reconnaissance internationale comme artiste conceptuel.

A partir de 1966, On Kawara s'engage dans ses "Date Paintings", toiles monochromes, sur lesquelles ne figure que leur date de production, en chiffres et caractères peints en blanc. Parallèlement, il entame la série "I Read", recueil de coupures de journaux sous forme de classeur, à laquelle succèdent deux autres séries "I Went" et "I Met" (les deux depuis 1968) : dans la première, On Kawara note ses déplacements journaliers, traçant ses itinéraires sur un plan photocopié, dans la seconde, il relève le nom des personnes qu'il a rencontrées pendant la journée.

En 1968, On Kawara commence sa célèbre série de cartes postales de vues de New York, rapportant simplement au dos l'heure de son lever tapée à la machine. Sur un principe équivalent, il envoie quotidiennement des télégrammes à ses amis confirmant qu'il reste en vie ("I AM STILL ALIVE"). Ainsi, en donnant un minimum d'information sur sa vie privée (la date, l'heure et le lieu où il se trouve) et s'inscrivant lui-même dans l'anonymat, l'artiste produit une réflexion universelle sur l'existence dans ce monde, tenue au jour le jour.

Le travail d'On Kawara développe sans cesse des questionnements sur la duplicité du temps qui passe ; le temps neutre du calendrier prenant pour base l'histoire des hommes et les expériences individuelles de chaque instant.

Son "Livre d'un million d'années" (dix volumes dont le premier date de 1971 et qui contiennent les dates dactylographiées d'un million d'années) précise ce point de vue, éveillant chez le spectateur la notion cosmologique du temps et de l'éphémère de sa propre vie.

Vidéo On Kawara