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Art Nouveau Revival |
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En décembre 1933 paraît dans Minotaure un article de Salvador Dalí, "De la beauté terrifiante et comestible de l’architecture modern’style", illustré de photographies de Man Ray et de Brassaï, et d’André Breton, “Le message automatique”, établissant un lien entre les messages médianimiques et le modern’style. Cette approche est essentiellement menée à travers les architectures de Guimard, notamment les entrées du métropolitain, et de Gaudí. Par ailleurs, Dalí s’enthousiasme pour les peintures de Clovis Trouille qui accorde lui aussi une place importante au métro dans ses compositions délirantes. On accède à cette section par le portique reconstitué de la station Montparnasse- Bienvenüe.
En 1941, le Museum of Modern Art de New York présente le résultat du concours Organic Design in Home Furnishings, le terme d’organique renvoyant à la souplesse des formes et à l’adaptation de la forme aux besoins de l’homme, deux critères déjà promus par l’Art Nouveau. Dans les années qui suivent, les designers, notamment ceux des années 60, témoigneront du même souci que les créateurs de l’Art Nouveau de conférer à leurs mobiliers et objets un rythme linéaire ininterrompu et de restituer au sein du cadre de vie des formes abstraites suggérées par des entités vivantes de natures diverses. Les matériaux nouveaux, polyester, fibre de verre, polyuréthane, jersey, stretch, permettent aux créateurs contemporains de réaliser des formes d’une fluidité et d’une continuité rythmique parfaites auxquelles n’avaient pu parvenir les créateurs de l’Art Nouveau faute de moyens techniques. Dans cette perspective, la notion d’affinité est privilégiée à celle de filiation. Il ne s’agit pas ici d’établir de manière artificielle l’éventuelle descendance de tel ou tel modèle Art Nouveau mais de dégager au sein d’une confrontation de créations Art Nouveau et de créations des années 1950-1970 des préoccupations communes d’ordre formel, plastique et environnemental.
En 1966, apparaissent à San Francisco les premières affiches psychédéliques dont la genèse est liée aux concerts rock et pop organisés par Bill Graham. Elles présentent de criantes affinités avec les oeuvres graphiques Art Nouveau, dont les partis esthétiques sont exaltés par les prises de LSD. Les thèmes récurrents de la chevelure et du paon, le caractère androgyne ou au contraire fortement sexué des figures, la fusion texte/image, la dilatation et les déformations des caractères typographiques, les alternances de fougue et de mollesse au sein d’une même composition sont autant de caractères communs aux créations des deux époques.
Très rapidement l’Art Nouveau devient à la mode. La manière dont s’exprime ce goût du jour est illustrée à partir d’éléments divers. L’immense succès de l’exposition que le Victoria and Albert Museum de Londres consacre à Aubrey Beardsley en 1966 suscite un engouement pour cet artiste dont les créations sont largement déclinées sur des supports variés. Dès le début des années 1960, le décor de film participe à la réhabilitation de l’Art Nouveau, qu’il s’agisse de films dont l’action se situe en 1900 – Landru (1962), Judex (1963), La Ronde (1964), Hibernatus (1969) par exemple – ou de films dont l’action se situe à l’époque contemporaine – Les Barbouzes (1964), La Métamorphose des cloportes (1965), What’s New Pussy Cat ? (1965), Cannabis (1969)...En 1967 est présentée au Théâtre-Marigny, dans un décor entièrement Art Nouveau, une production de La Puce à l’oreille de Georges Feydeau. En 1968, Pierre Koralnik tourne pour la télévision Salomé d’Oscar Wilde à Barcelone, dans les architectures de Gaudí. La section est complétée par des éléments documentaires concernant la place prise par cette mode dans le cadre de la vie quotidienne. Les magazines féminins (Elle, Vogue...), masculins (Play Boy, Nouvel Adam…) ainsi que ceux destinés aux jeunes (Salut les copains, Mademoiselle Âge tendre...) fournissent d’importants témoignages de ce retour en force de l’Art Nouveau dans l’environnement de tous les jours : réédition de modèles de textiles et de papiers peints ; aménagement de boutiques de mode (Biba à Londres, Ram-Dam à Paris...) ; retour du chignon “1900”, accessoires de style "nouille", robes style "Grand Meaulnes"...
La dernière salle est consacrée au retour des éléments naturalistes dans le décor intérieur qui s’opère au début des
années 1970. La démonstration est articulée autour des techniques de travail du métal et de la commande de miroirs
passée par Yves Saint Laurent à Claude Lalanne.