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Alain Clément |
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A partir de 1990, il entreprend simultanément des reliefs muraux dont les formes sont issues de larges traits colorés qui structurent l'espace. Ceci le mène à des sculptures en acier peint jusqu'à des oeuvres monumentales.
Alain Clément expose dans de nombreuses foires d'art contemporain, notamment à Paris, Bâle, Cologne, Madrid, Dubaï et Séoul. Plusieurs expositions personnelles lui sont consacrées dans différents musées, notamment au Carré d'Art-musée d'Art
contemporain de Nîmes, au Musée Fabre de Montpellier, au Musée d'Art moderne de Céret, au Centre régional d'Art contemporain de Montbéliard, au Musée d'art ancien et contemporain d'Epinal, au Musée d'art et d'histoire de Neufchâtel.
La galerie Oniris présente régulièrement, depuis 1993, les oeuvres d'Alain Clément. Cette nouvelle exposition est composée d'oeuvres réalisées en 2009 : un ensemble de peintures et de sculptures : des gouaches, des peintures sur aluminium, des grands tableaux, des petites sculptures en tôle découpée et pliées, une grande sculpture de un mètre soixante de haut, ainsi que des reliefs muraux où la peinture se décolle du plan du mur.
Elles ont toutes en commun de se donner à voir comme des compositions colorées, "non-figuratives", qui n’ont pas de "sujet", mais dans lesquelles la gestualité, le corps, l’écriture prennent en compte l’espace de l’oeuvre (de la peinture ou de la sculpture) et l’espace réel (celui du spectateur et le lieu d’exposition).
La nouveauté de cette exposition réside dans une plus grande force colorée qui émane de chaque tableau, jusqu'à l'éblouissement. D'autre part la souplesse retrouvée des formes en ruban parcourt et structure l'espace en débordant l'ancienne trame géométrique.
Le dessin d'Alain Clément est une arabesque souple qui traverse l'espace du tableau, rebondissant sur les bords, pour former un enchevêtrement, un signe abstrait qui hypnotise le regard.
Les dernières sculptures sont de plus en plus simples et évidentes. La couleur éclatante y joue maintenant un rôle déterminant. L'oeuvre monumentale installée en 2008 à Rennes sur la Place Simone Morand a permis de multiples développements, notamment huit petites sculptures au tracé souple et ludique (éditées par la galerie Oniris). Une sculpture plus grande est également exposée : elle fait partie d'un ensemble où le jeu d'équilibre, sans cesse rattrapé, suggère une danse.
L’exposition met particulièrement en évidence ce qui est au centre des préoccupations du travail d’Alain Clément : le rapport peinture/sculpture.
Le rapport peinture/sculpture est une constante dans le travail d’Alain Clément. Il est apparu dès les années mille neuf cent soixante-dix, la sculpture étant en quelque sorte issue de la peinture.
La peinture d’Alain Clément était alors une peinture "de l’expression" : son refus de la "figure", de "l’image", se manifestait, à l’instar des expressionnistes américains, par une implication du corps et de la surface : le geste de l’écriture prenait en charge la constitution de l’espace, et, comme chez tous les grands formalistes (et déjà chez Matisse !), la forme contribuait à dessiner le fond.
Mais, contrairement aux postulats de Greenberg, Alain Clément s’aperçoit qu’il ne peut pas concevoir une peinture "plate", que dans la peinture il y a toujours une profondeur, un volume ; ce qui l’amène à aller au bout de cette logique et à concevoir un travail en trois dimensions.
Chez Alain Clément, la sculpture, non seulement métaphoriquement mais matériellement, est issue de la peinture. Le volume n’est pas créé à partir d’une matière inerte (bois, pierre, terre…), mais à partir du plan et en décollant du plan. Les sculptures, comme celles que l’on peut voir dans l’exposition, font d’abord l’objet de dessins, de gouaches… ; les dessins reportés sur les feuilles de tôle constituent les lignes de découpe et de pliage de la plaque : ce qui était inscrit dans le plan devient volume dans l’espace.
En retour, la sculpture contribue à une évolution de la peinture : elle lui a permis non seulement de se débarrasser de tout illusionnisme, de renforcer le travail de la couleur, d’assouplir les formes, de faire des peintures plus simples, avec moins de superpositions de plans, de couleurs… Bref, de renforcer la présence de l’objet-peinture, par sa frontalité, son unité.
Dans l'ensemble, les oeuvres récentes apparaissent donc moins "rationnelles" que les oeuvres antérieures : l’apparition du geste, du corps, semble plus évidente.
En réalité, il s’agit d’une peinture faussement "gestuelle", moins spontanée qu’il n’y paraît.
D’une part parce que les formes sont longuement élaborées, travaillées, gommées, redessinées... D’autre part parce que dans le travail même de la peinture intervient la "facture" de l’oeuvre. Les oeuvres ne sont pas peintes d’un coup, d’un geste, avec un outil qui serait approprié au format. En fait, chaque couleur, chaque forme résulte d’un travail même de la peinture, dans la peinture.
Ce travail contribue à la présence même de l’oeuvre, qui ne peut être vue comme un signe, une image, qu’on pourrait reconnaître rapidement, sans vraiment la voir ni la connaître.
Il serait trop réducteur de classer Alain Clément dans un formalisme abstrait. Il se sert de l'efficacité optique et de la clarté de la composition pour subvertir ce vocabulaire, en lui donnant une dimension expressive et charnelle.
Les oeuvres d’art nous apparaissent à la fois dans leur présence, leur évidence, mais aussi dans leur évanescence, leur questionnement sur ce qu’il y a réellement à voir. La résistance à l’immédiateté, la durée dans le regard, c’est ce qui est - et à toujours été - à la base de la délectation, du plaisir de l’art ! Alain Clément s’inscrit dans cette histoire !