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Adolf Wölfli

Biographie Adolf Wölfli




Adolf Wölfli
Adolf Wölfli

L'artiste suisse Adolf Wölfli naît le 29 février 1864 à Nüchtern près de Bowil et décède le 6 novembre 1930 à l’hôpital psychiatrique de la Waldau à Berne.

Wölfli était écrivain, compositeur et dessinateur au service d'une mission : réinventer sa vie, c'est-à-dire le monde. Il s'est inventé une enfance spectaculaire et un avenir glorieux. Pour construire son oeuvre et son univers, Wölfli s'est servi de toutes les sources possibles et accessibles : magazines, livres, atlas, comptes-rendus de voyage, cartes postales, poésie, prose, solfège, notes, chants, dialectes, marches, danses, dessins, collages, calculs mathématiques...

Adolf Wölfli est le plus jeune des sept enfants de Jakob et Anna Wölfli-Feuz. Son père est alcoolique. Les conditions de vie de la famille Wölfli, qui déménage à Berne en 1864, sont très précaires.

Vers 1870, Jakob Wölfli abandonne sa famille. Adolf Wölfli et sa mère sombrent alors dans la misère et sont déplacés par les autorités suisses à Schangnau où ils sont hébergés séparément comme manoeuvres chez des paysans.

En 1873, la mère d’Adolf Wölfli meurt. Orphelin placé dans différentes familles de paysans de Schangnau, il grandit dans des conditions très difficiles et humiliantes.

Par la suite, Adolf Wölfli travaille comme valet, manoeuvre et journalier itinérant dans les cantons de Berne et Neûchatel. Tout comme celles qui suivront, sa première histoire d'amour échoue pour des raisons sociales.

En 1890, Adolf Wölfli est condamné à deux ans d'incarcération à la prison de St. Johannsen pour tentative (échouée) de viol sur mineures de 14 et 5 ans. Après sa détention, Wölfli sombre dans la solitude.

En 1895, arrêté pour une nouvelle tentative de viol, Adolf Wölfli est définitivement interné à l’hôpital psychiatrique de la Waldau à Berne, pour appréciation de ses facultés mentales, où il est diagnostiqué schizophrène (dementia paranoides). C’est là qu’il élaborera, jusqu’à sa mort en 1930, une oeuvre colossale, non seulement par le nombre de pages répertoriées, mais aussi par l’étendue de son champ d’investigation qui aborde le récit en prose, la poésie, le dessin et la musique. L'année de son admission à l’hôpital de la Waldau, Wölfli rédige une courte autobiographie de 19 pages qui constitue une base de comparaison précieuse avec l’autofiction qu’il écrira plus tard.

Adolf Wolfli
Adolf Wölfli

Dès 1899, Wölfli commence à dessiner. De ses premières années de production, seule une petite partie des oeuvres des années 1904 à 1906 a survécu. Il s'agit de dessins en noir et blanc signés « Adolf Wölfli, compositeur ». Les portées de musique y sont déjà présentes, mais ne comportent pas encore de notes. Ces dessins constituent, parmi l'ensemble de l’oeuvre, un groupe à part, d'une grande qualité graphique et d'une grande vision créatrice. Ce n'est qu'en 1907 que sont apparus les premiers dessins en couleur. Les premiers dessins au crayon graphite sont déjà porteurs de tous les éléments qui forment la marque de fabrique de l’oeuvre de Wölfli :

- les éléments ornementaux organisés en compositions denses
- les représentations scéniques incluses dans l'univers ornemental
- les bandes de textes, situées au-dessus du dessin, qui s'y entremêlent et l'explicitent.

Ces éléments ornementaux constituent le vocabulaire formel typique de Wölfli qui ne se modifiera que très peu au cours des années. Pour l'univers mental débordant de Wölfli, il constitue un étayage fiable, adaptable et exploitable à l'infini. De petites représentations scéniques d'événements quotidiens y sont incrustées. Elles animent (et menacent) l'ordonnancement ornemental stable. Ornement et récit sont ainsi constamment mêlés de façon dynamique et constituent un couple inséparable. Cette dynamique entre la répétition (ornement) et prolongement (récit) est le signe caractéristique de tout l'univers de Wölfli.



Adolf Wölfli s’attelle ensuite à la partie centrale de son oeuvre composée de 45 livres contenant plus de 25000 pages manuscrites et environ 3000 dessins. Adolf Wölfli mêle références autobiographiques et récits inventés racontant son odyssée. A partir de 1913, Adolf Wölfli fait un important usage du collage. Des images découpées dans des revues ou des almanachs sont intégrées au récit. Elles perdent leur caractère d’ancrage dans le réel pour devenir éléments de l’épopée.

La saga réalisée par Adolf Wölfli est composée de cinq cycles :

  • 1908-1912 : "Du berceau au tombeau" (Von derWiege bis zum Graab) - Environ 3 000 pages qui racontent l’histoire romancée de la vie de Wölfli sous forme de voyages à travers plusieurs continents. Il y transfigure les premières années de sa vie en une enfance glorieuse au moyen de récits de voyage fictifs.

    Dans les 9 albums (2 970 pages, 752 illustrations) intitulés Du berceau au tombeau, Wölfli raconte l’histoire romancée de sa vie sous forme de voyages d’exploration, à travers le monde, avec sa famille. Du berceau au tombeau marque le passage de l’autobiographie à l’autofiction. Wölfli s’invente une nouvelle enfance heureuse, se crée un nouveau passé. Le récit de voyage lui permet également de préparer sa nouvelle vie future.

    L'enfant Doufi (diminutif d’Adolf) est le héros de l'histoire. Il voyage en compagnie de sa famille et de la « Société suisse d'exploration de la nature » « à peu de choses près, partout dans le monde entier ». Le voyage commence en 1866 par son émigration fictive à New York. Il continue vers Sainte-Hélène, puis se poursuit vers l'Europe, l'Asie, l'Australie, l'Afrique, l’Amérique du Nord, le Groenland et le Méridien Sud, un continent inventé par Wölfli. Wölfli décrit avec éloquence les expériences des voyageurs. Il explore le monde et, au nom du progrès et de la recherche, en fait l'inventaire et se l'approprie. Des catastrophes et des chutes mortelles menacent la suite du voyage. Les catastrophes sont neutralisées par des monuments et des compositions musicales, tandis que Doufi, précipité vers la mort, est finalement sauvé. Pour la première fois, apparaît dans le vocabulaire formel de Wölfli le motif du « Vögeli » (petit oiseau) : coussin, il se blottit en signe de protection contre les gens, de par sa proximité avec le mot « vögeln », il devient un symbole sexuel et, pierre changeante, il anime l'espace vide. Du berceau au tombeau se termine par des testaments. Wölfli y lègue son bien virtuel à son neveu réel Rudolf.

  • 1912–1916 : Dans "Cahiers géographiques et algébriques" (Geographischen und allgebräischen Hefte), Adolf Wölfli dépeint la naissance de la future "St.Adolf-Riesen-Schöpfung" (Création géante de St. Adolf).

    Avec les Cahiers géographiques et algébriques, Wölfli quitte le passé (c'est-à-dire l'enfance) pour se projeter dans le futur de sa conquête de la terre.

    Il y explique à son neveu Rudolf, comment il doit ériger, après sa mort, la « Création géante de St. Adolf ». Sa fortune, la « St. Adolf-Kapital-Vermögen » (Fortune de St Adolf), qui croît en même temps que l'expansion spatiale, lui permet d'acheter, d'urbaniser à grande échelle et de moderniser tout le globe. En parallèle, il rebaptise les lieux : la Suisse devient « Forêt St. Adolf », l'océan « Océan St. Adolf » et l'Afrique « St. Adolf Sud », etc. Wölfli lui-même devient « St. Adolf » et ses compagnons, « L’avant-garde de voyage géante » (Riesen-Reise-Avantgaarde). Après avoir réussi à conquérir la terre, il parcourt l'univers à bord du « Géant transparantt de voyage » (Riesen-Reise-Transparantt, une sorte de soucoupe volante), en fait l'inventaire, le rebaptise et se l'approprie. Comme les nombres traditionnels ne sont plus à la hauteur des dimensions gigantesques de son univers mental, Wölfli agrandit le système numérique. Les « Regonif », « Suniff », « Unitif », « Vidoniss », « Weratif », « Xylotif », etc. succèdent aux quadrilliards. Le nouveau nombre le plus grand est « Zorn » (colère). Les chiffres symbolisent, avec les compositions musicales, la puissance, la grandeur et la beauté de l'univers de Wölfli. La fortune et la puissance monétaire de Wölfli ne cessent de se multiplier et se calculent, au-delà de l'année 2000, sous forme de « St. Adolf-Kapital-Zins-Rechnungen » (capital/intérêts/intérêts des intérêts). Finalement, la genèse de « Création géante de St. Adolf » culmine le 23 juillet 1916 à l’auto-proclamation de Wölfli en « St. Adolf II ».

  • 1917–1922 : "Cahiers avec chants et danse" (Hefte mit Liedern und Tänzen). Environ 7000 pages dans lesquelles Wölfli chante et célèbre sa création.

    Les Cahiers avec chants et danses célèbrent, dans d’innombrables marches, polkas, mazurkas et chansons, la future « Création géante de St. Adolf ». Les compositions sont notées en solfège (do, ré, mi, fa, so, la, si, do), discipline que maîtrisait Wölfli comme une découverte récente l’a confirmé. Un aspect important des Cahiers avec chants et danses est leur structure. Alors que les cahiers précédents étaient structurés par le récit et la numérotation des pages, les Cahiers avec chants et danses répondent à un autre principe d'articulation. Il s'agit de suites de chants et de danses, numérotées de bout en bout et imbriquées les unes dans les autres. Ainsi, les différentes compositions sonnent simultanément en produisant un tapis musical global.

    Après 1917, les dessins se font de plus en plus rares. Ils sont remplacés par des collages réalisés à partir de journaux et revues. Wölfli y reprend, sous forme condensée, les thèmes importants de son univers : enfance, famille, idylle ; femmes, érotisme et exotisme ; héroïsme, progrès technique, puissance des éléments et guerre ; paysage et luxe.

  • 1924–1928 : "Albums-cahiers de danses et de marches" (Allbumm-Hefte mit Tänzen und Märschen). Environ 5000 pages dans lesquelles Wölfli continue à chanter les louanges de son univers au moyen de séries de mots complexes et de compositions musicales.

    Les huit cahiers qui constituent les Albums-cahiers de danses et de marches contiennent des milliers de compositions musicales dans lesquelles Wölfli continue à célébrer la « Création géante de St. Adolf » sur plus de 5000 pages. Tout comme dans les Cahiers avec chants et danses, les compositions sont notées en solfège.

    L’écriture se complexifie par l’utilisation de chiffres et la répétition de mots-clés. Chaque morceau de musique est précédé par des motsclés qui se rapportent à des événements décrits par Wölfli dans les cahiers précédents. Ces mots sont entièrement numérotés, certains étant répétés jusqu'à mille fois. Ainsi, la musique prend une place de plus en plus importante car elle est la seule à pouvoir évoquer le cosmos.

    Les Albums-cahiers sont construits sur un paradoxe qui trouve sa résolution dans la musique : l'immobilité (la répétition d'un mot) se combine avec la progression inexorable des nombres. Il en résulte un système infini, tour à tour d'ordre et de chants, immuable et en marche, concentré sur un point et en expansion permanente.

  • 1928–1930 : "Marche funèbre" (Trauer-Marsch). Plus de 8000 pages.

    La Marche funèbre est la partie finale de l’oeuvre, une sorte de requiem. Elle comporte 16 cahiers de plus de 8000 pages de textes et de collages. Les marches y sont consignées sous forme de poésies sonores pratiquement abstraites. La narration est remplacée par du son et du rythme. Partant d'un mot-clé et d'un motif-clé, Wölfli développe une rime en dialecte sur « Wiiga » (berceau). À cette rime en dialecte, suit une succession de sons qui riment avec les voyelles a, e, i, o, u. Chaque son est séparé du suivant par l'indication « 16. Cher:1 », interprétée comme une indication de mesure. Dans la Marche funèbre, Wölfli reprend sous forme condensée les thèmes centraux de son univers et les combine avec le « Wiege », mot inscrit au début de sa vie et en préambule à ses écrits Du berceau au tombeau de 1908.

    La tentative de Wölfli de réinventer sa vie et de la transposer dans l'abstraction et le mythe s'achève au bout de 25000 pages : il décède le 6 novembre 1930 d’un cancer de l'estomac.

    Les oeuvres de Wölfli tombent dans l’oubli après sa mort. Jean Dubuffet les découvre en 1945, au cours d'un voyage en Suisse. Elles seront fondamentales dans la conceptualisation de la notion d’art brut par Dubuffet et seront exposées, comme une partie de la collection de la "Compagnie de l'Art Brut" à Paris, dans différents lieux (André Breton, Jean Paulhan et Henri-Pierre Roché étaient quelques-uns des membres de la "Compagnie de l'Art Brut"). En octobre 1948, 120 dessins de Wölfli issus de la collection Morgenthaler sont présentés par la "Compagnie de l’Art Brut" chez Gallimard, rue de l’Université.

    En 1950, Les dessins de Wölfli sont exposés à l'Exposition internationale d'art psychopathologique de Paris qui rassemble près de 2 000 oeuvres de 45 collections différentes. L’exposition accueille près de 10 000 personnes en un mois.

    En 1963, Harald Szeemann présente les oeuvres de Wölfli dans le cadre de l'exposition Bildnerei der Geisteskranken – Art Brut – Insania Pingens (Imagerie des malades mentaux) à la Kunsthalle de Berne.

    En 1972, Szeemann présente pour la première fois les oeuvres de Wölfli à la documenta 5 de Kassel.

    L'année 1975 voit la création de la Fondation Adolf Wölfli dont le siège se trouve au Musée des Beaux-Arts de Berne.

    De 1976 à 1980, se déroule une exposition itinérante de l'oeuvre d'Adolf Wölfli à travers l'Europe (dont le Centre Georges Pompidou en 1980) et les États-Unis.

    En 1985, la première partie des écrits d'Adolf Wölfli, Von der Wiege bis zum Graab, est publiée. L'écrivain et poète Adolf Wölfli sort de l'ombre.

    En 1991, un extrait de la deuxième partie des écrits de Wölfli, le Geographisches Heft No. 11 est publié.

    En 2003, l'exposition The Saint-Adolf-Giant Creation: The Art of Adolf Wölfli a lieu à l'American Folk Art Museum à New York où elle rencontre un succès public.



    Expositions Adolf Wölfli (sélection)




  • 2011 : Adolf Wölfli - LAM, Villeneuve d’Ascq



    Liens Adolf Wölfli




  • Présentation chronologique de la vie et de l’oeuvre d'Adolf Wölfli



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