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Un peu de terre sur la peauBijoux contemporains en céramique |
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Musée des arts décoratifs, ParisExposition du 15 mars 2012 au 19 août 2012Peter Hoogeboom, Satanic cuff, 1996, bracelet © photo : Henni van Beek Le Musée des arts décoratifs présente l'exposition "Un peu de terre sur la peau. Bijoux contemporains en céramique". A voir à Paris à partir du 15 mars 2012. A la différence du bijou traditionnel, travail d'orfèvre rattaché à la famille des arts appliqués, le bijou contemporain, depuis les années 1970, devient un champ d'expérimentation aux frontières de l'art, du design et des métiers d'art. D'origine française, suisse, allemande, finlandaise, suédoise, taïwanaise, dix-huit artistes proposent, à travers leur oeuvre une vision renouvelée et personnelle. Si certaines sont réalisées en référence à l'histoire du bijou, ceux-ci peuvent être conçus avec les matériaux les plus divers, grâce à tous les assemblages possibles, en fonction des techniques, des symboles et de la culture en vigueur à une époque donnée. Depuis toujours, le bijou a joué un rôle d'indicateur social, traduisant une appartenance à un groupe et intégrant l'homme dans la société, mais pouvant marquer également une volonté de différenciation, de contestation de l'ordre établi. Parure intime donc « singulière », le bijou parle de notre corps, des liens qu'il tisse avec autrui et avec l'environnement. Les bijoux n'ont pas toujours été fabriqués en or, en argent ou en pierres précieuses. Ils peuvent également être conçus avec des matériaux les plus divers et grâce à tous les assemblages possibles, en fonction des techniques, des symboles et de la culture en vigueur à une époque donnée. Depuis la réalisation de bagues sigillaires en faïence dans l'Égypte ancienne, ou d'ersatz en terre cuite dorée imitant l'or dans la Grèce et la Rome antique, la céramique a été abandonnée et oubliée pendant des siècles dans le domaine du bijou. C'est en 1773, en Angleterre, que son emploi resurgit lorsque Joshiah Wedgwood inventa une pâte de grès fin constituée de différentes strates colorées qui imitait parfaitement le jaspe, pour des bijoux aux motifs néoclassiques ou des sujets romantiques en camées. Dans l'époque contemporaine, c 'est au créateur hollandais Peter Hoogeboom que l'on doit d'avoir réconcilié de la façon la plus novatrice le grès ou la porcelaine avec le bijou, à partir de 1994. A cette réapparition remarquée, fait suite l'excellente initiative de l'European Keramiek Work Centre (EKWC), situé à ‘s-Hertogenbosch aux Pays-Bas, qui a proposé à de nombreux orfèvres contemporains des résidences de trois mois, leur permettant de travailler toutes les possibilités de mise en forme de la céramique dans le domaine du bijou.
Yasar Aydin, Let me, collier, 2008 © photo : Yasar Aydin
Parmi les différents matériaux céramiques
disponibles, c'est la porcelaine qui a le plus
souvent aujourd'hui la faveur des artistes
du bijou. Qu'elle soit utilisée par modelage
ou moulage, seule ou en association
avec le métal, le bois ou la pierre, la
porcelaine peut changer d'apparence, de
couleur et de surface. Lisse et pure, à la
fois fragile et de grande résistance, elle
épouse toutes les formes recherchées à
condition d'en maîtriser les techniques
et les contraintes, particulièrement
celle liée à sa forte rétraction lors de
la cuisson. Encore largement liée dans
notre imaginaire aux arts de la table ou
à la froideur technologique du matériel
scientifique, la porcelaine peut aussi
devenir un objet de désir, un déclencheur
de sensations visuelles et physiques,
lorsqu'elle est transformée en bijoux, en
s'adaptant parfaitement aux exigences
conceptuelles et poétiques des créateurs
d'aujourd'hui. La preuve en est faite avec
un peu de terre sur la peau...
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