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Xavier Veilhan |
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Biographie Xavier Veilhan"Je pense que dans la statuaire, en éliminant toute tentative de portrait psychologique, et en s'en tenant à un strict relevé corporel, on atteint une représentation plus universelle." Xavier Veilhan L'artiste contemporain français Xavier Veilhan naît en 1963 à Lyon Xavier Veilhan se dit "artiste classique". Il choisit le terme «statue» pour définir ses pièces et pourtant il utilise la technologie la plus avancée pour leur conception. Il se joue de l'anachronisme pour in fine réaliser des oeuvres ancrées dans leur époque, qui mêlent aisément quotidien et poésie. Qu’il choisisse la photographie numérique, la sculpture, la statuaire publique, la vidéo, l’installation ou même l’art de l’exposition, Xavier Veilhan architecture ses oeuvres autour d’une colonne vertébrale : les possibilités de la représentation. L’un des marqueurs les plus visibles dans sa pratique polymorphe est le recours à un traitement par la version générique de formes et d’objets, lissée, sans détail ni psychologie. Depuis ses premières expositions il y a vingt ans, Xavier Veilhan a mis en place un univers unique. Les images qu’il génère empruntent les formes les plus variées : de la sculpture à la peinture ou à la photographie, du dispositif d’installation au film ou au spectacle. Leur dénominateur commun, outre un impact visuel immédiat, réside dans un mélange subtil entre le souci de contenu, et le goût assumé de la beauté. La force de Xavier Veilhan, comme celle d’un certain nombre d’artistes de sa génération, est de ne pas avoir subi le diktat de la table rase et d’avoir pu s’inscrire dans le paysage de l’art contemporain avec la liberté d’y revendiquer une forme de singularité. L’inventaire iconographique de son oeuvre met en évidence des familles thématiques : un bestiaire (lion, ours, chevaux, pingouins, rhinocéros, requin) ; des suites d’effigies, portraits de ses proches ou archétypes (rollergirl, gardes républicains...) ; une multitude de véhicule (de la cariole amish à l’automobile ou au bateau) ; des dispositifs visuels posant la question de la perception (light machines, paysages fantômes, lithographies...) Les techniques utilisées oscillent entre le high tech et le low tech, en fonction du projet : la captation en 3D grâce au scanner qui permet de concevoir certaines de ses sculptures à l’emploi de techniques ancestrales comme la lithophanie. Le ressort de l’oeuvre de Xavier Veilhan, solidement reliée à l’histoire de l’art comme à celle de la modernité, réside dans sa volonté de ne rien s’interdire, ne rien écarter à priori. Aussi, lorsqu’il aborde la question de l’image et la façon dont celle-ci permet d’analyser ou de retranscrire l’idée du mouvement, il regarde autant du côté des chronophotographies de Jules Marey, que du futurisme italien ou du cinétisme. Le mouvement, la notion de dynamique comptent parmi les thèmes récurrents de sa réflexion. Passionné par l’astronomie, les mathématiques et la physique contemporaine, Veilhan exprime à travers nombre de ses oeuvres l’idée d’un monde en perpétuel mouvement, "un monde sur lequel on peut espérer avoir une petite influence, justement parce qu’il n’est pas statique". Fasciné par les questions de modernité et de progrès technique, Veilhan s’intéresse parallèlement aux systèmes mécaniques, à la construction de machines (La Ford T, 1997-1999). Du stéréotype au prototype, l’artiste brouille les cartes et les repères en s’attaquant aux standards. Ont suivis les bicyclettes, un scooter-tour de potier, et récemment un coucou suisse. Avec La Forêt ou La Grotte (1998), Xavier Veilhan propose des expériences de visite (ambiance sourde, confinée et isolée par le feutre) dans d’énormes environnements. Il en révèle toujours la structure porteuse afin de ne ménager aucune illusion : dans l’art de Veilhan, il s’agit avant tout de construction. Sollicité sur différents projets de sculpture dans l’espace public, il déplace le curseur, investissant simultanément l’histoire de la statuaire et du monument, et des formes plus populaires, qui vont de l’objet publicitaire au jouet surdimensionné. Ce qu’il produit est aussi attirant et ludique que déroutant : de gigantesques pingouins aux pieds d’un immeuble, un immense livreur de pizza en centre ville... L’amorce archétypale donne lieu à une réflexion sur la dimension commémorative de la statuaire publique, son action "signe" dans le quotidien urbain. Aujourd’hui, Xavier Veilhan enrichit son vocabulaire plastique d’incursions et de contributions complices et amicales, comme avec Air ou Sébastien Tellier, qui amènent la dimension du son ou celle du spectacle dans son univers fascinant et polymorphe.
"J’aime le mot réalisateur… Réaliser, construire, c’est ce que je m’emploie à faire en permanence. Le film induit un rapport au temps très différent : le spectateur est confronté à une durée
qui lui est imposée. [...] Comme le rhinocéros, le requin est un animal préhistorique. C’est une sorte de figure de sagesse, il nous a précédés, et a de fortes chances de nous survivre." Xavier Veilhan à propos du film Furtivo.
Expositions Xavier Veilhan (sélection)Deux nouveaux ensembles de sculptures sont présentés : les Stabiles et les Figures sur socle. Xavier Veilhan explore les conventions de la statuaire classique à travers l’esthétique moderniste des avant-gardes. Lors de La Force de l’Art en 2006, l’installation Le Baron de Triqueti, rendait palpable cette oscillation temporelle de l’artiste qui le conduit également à combiner les technologies les plus avancées à une facture traditionnelle. Depuis quelques années, grâce à la technique de la captation en 3D, Xavier Veilhan fait poser ses proches ou des personnages célèbres qu’il élève ensuite en statues, réalisées à partir de fichiers informatiques restituant un «nuage de points». La série des Architectes dans les jardins de Versailles en 2009, dévoilait des portraits allant de la représentation réaliste jusqu’aux limites de l’abstraction. Les Figures, formes fantomatiques et géométriques, sont fixées comme en équilibre sur des tiges en acier. Les socles en résine de ces figures en bois massif, réinterprétation abstraite notamment des Architectes (Jean Nouvel, Richard Rogers, Kazuyo Sejima...), sont également très élaborés, rappelant les architectones de Malévitch. Le sujet et le socle participent de la même recherche, à l’image des oeuvres de Brancusi.
Les Stabiles en métal, évolution sensible des mobiles, empruntent aux oeuvres éponymes de Calder dans leur formes mais aussi à l’art cinétique dans leur
construction. La Salle de bains présente une nouvelle pièce de Xavier Veilhan intitulée "les vélos".
La pièce se présente sous forme de trois vélos bleu ciel aux formes plus ou moins évoluées.
Les vélos sont-ils des véhicules, des sculptures, des sculptures servant de véhicules, des
véhicules servant de sculpture? Technologiquement au point, ils sont utilisables : ce sont
donc des véhicules. Mais simplifiés à l’extrême ils deviennent des modèles, des archétypes
de vélos, des figures, presque des images. Avec "les vélos", Xavier Veilhan joue à la limite
entre la réalité fonctionnelle et la puissance de représentation de l’objet, complétant,
rattrapant l’une par l’autre mais sans jamais investir complètement l’une ou l’autre des
catégories. Au contraire, l’artiste semble précisément avoir choisi des vélos comme pour
mieux circuler à travers elles. Vous noterez qu’un vélo à l’arrêt est un vélo en déséquilibre.
Par ailleurs, le caractère objectal des trois vélos artisanaux de Xavier Veilhan rompt à priori
avec les propositions spatiales habituelles de La Salle de bains. Oeuvres d’art, les vélos
affirment leur légitimité dans un espace d’exposition. Mais parce qu’ils sont aussi utilisables,
ils déplacent l’espace réel du lieu à l’espace virtuellement praticable par un vélo normal. Par
là même le «in situ» de La Salle de bains relayé par "les vélos" change d’échelle.
Valérie Parenson. Xavier Veilhan : site officiel |
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