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Sous le vent de l'Art Brut

Collection Charlotte Zander

Halle Saint Pierre, Paris

Exposition du 17 janvier - 26 août 2011




La Halle Saint Pierre accueille une partie de la collection Charlotte Zander.

Abritée au château de Bönnigheim, en Allemagne, cette collection unique et riche de 4 000 oeuvres, dédiée à l’art outsider, est historique. En effet, elle rassemble un grand nombre de créateurs fous, naïfs, visionnaires, autodidactes de toute sorte qui se sont imposés sur la scène de l’art moderne et en ont bouleversé l’esthétique. Cette collection est également pionnière dans son esprit, car elle a oeuvré à défendre et célébrer, au-delà des catégories de l’art brut, de l’art naïf et de l’art singulier, cette large famille des créateurs marginaux, qui ont inventé des manières révolutionnaires de penser et de peindre.

Parmi les 49 artistes de l’exposition Wölfli, Carlo, Madge Gill, Lesage, Crépin, Walla ou Scottie Wilson sont considérés comme les grands classiques de l’art brut et Rousseau ou Bauchant comme les maîtres incontestés de l’art naïf. A leurs côtés, Bill Traylor, Boix-Vives, Wallis et Séraphine de Senlis viennent rendre contestables de telles frontières en nous offrant des fascinants témoignages de création inspirée et inventive. L’exposition sera également l’occasion de découvrir trois artistes amplement présents dans la collection Charlotte Zander mais encore méconnus en France : Bosilj et Sekulic et l’énigmatique Schröder-Sonnenstern dont les visions inouïes ont pourtant attiré l’attention des surréalistes.



L’art brut in Zanderland


Il est des collections prisons. Il est des collections volières. Des collections disciplinaires où les oeuvres, esclaves d’une doctrine esthétique, défilent sous l’uniforme d’un parti-pris formel. Et des collections buissonnières où chacune n’est là que pour nous inviter à ouvrir la porte étroite de la cage conceptuelle. A la seconde série appartient la Collection Charlotte Zander. C’est à ce volatile programme que souscrit aujourd’hui la Halle Saint-Pierre. C’est à cet élan d’échanges et de liberté qu’elle invite son public. Dans cette pelote prodigieusement colorée, patiemment enroulée par Charlotte Zander, le commissariat de l’exposition de la Halle Saint-Pierre a délibérément tiré un fil et c’est celui de l’art brut.

En puisant quelques pépites dans une collection unique par sa façon de combiner art naïf, art brut et outsider art, l’exposition de la Halle Saint-Pierre s’emploie à affiner les critères qui permettent de se reconnaître dans le maquis de la création autodidacte de qualité. Elle montre combien la notion d’art brut est toujours pour cela un sésame, à condition que son emploi ne soit pas restrictif. A rebours des tentatives qui visent à diluer l’art brut dans le mainstream pour le faire servir de vitamine à un art conceptuel épuisé, elle en renouvelle la validité sur le mode d’une ouverture à des formes d’art voisines et pourtant différentes. Si elle s’attache à illustrer une fois de plus la spécificité de l’art brut, c’est sans en faire un bunker. A son public qui sait qu’on décloisonne d’autant mieux la pensée qu’on dispose de repères souples pour appréhender un domaine complexe, cette exposition propose d’en finir avec l’étanchéité immuable des catégories. Loin de durcir les frontières entre elles, elle veut contribuer, suivant en cela l’exemple de Charlotte Zander, à les rendre sinon poreuses du moins communicantes. Son point de vue étant celui de l’art brut qui se fonde sur l’opposition et les correspondances entre Conscient et Inconscient, elle contribue à en étendre le champ par des incursions exploratoires sur des territoires limitrophes qui réservent plus de surprises que l’on croit.

Aussi ne s’est-on pas contenté de réunir ici quelques unes des vedettes dont sont familiers les amateurs d’art brut : Carlo Zinelli, Fleury Joseph Crépin, Johann Fisher, Auguste Forestier, Augustin Lesage, Gaston Mouly, Michel Nedjar, Bill Traylor, Oswald Tschirtner, August Walla, Scottie Wilson, Josef Wittlich, Adolf Wölfli, pour ne citer que les plus connus qui ne sont pas les moins fameux. Certes, le visiteur ne sera pas frustré de leurs images. Il sera même comblé sur le triple plan des retrouvailles, du méconnu, de l’inédit.

Mais il ira à la découverte (à la redécouverte pour les plus informés) de créateurs trop peu souvent présentés dans notre pays, bien qu’importants : Ilija Bosilj et Sava Sekulic notamment. Surtout, il aura le loisir de considérer d’un oeil neuf, c’est à dire d’un oeil alternativement porté sur la réalité extérieure des tableaux et sur le contenu latent de ceux-ci, quelques unes de ces oeuvres estampillées « naïves » mais où le vent de l’art brut trouve cependant à souffler : André Bauchant dont on ne peut s’empêcher de soupçonner l’anguille brute sous la roche naïve ; Anselme Boix-Vives, Saint-Brice et Gaston Mouly que l’on pourrait être tenté de traiter de naïfs alors que les signes de prédation archaïque clairement à l’oeuvre dans leurs compositions florales exotiques ou farouchement ludiques font définitivement pencher du côté brut de la force psychique ; Séraphine se laissant hypnotiser jusqu’au délire par sa toile et ses couleurs.

Le rôle de l’art brut et des créations qui lui sont apparentées, c’est de nous donner accès à la chimère, de débusquer son refuge à partir duquel nous construisons, sans le savoir, notre petit for intérieur. Devant les terrifiantes images de Friedrich Schröder-Sonnestern, le frisson qui nous saisit nous persuade combien celui qui les a faites s’est aventuré loin en terrain exposé pour assigner à l’Autre sa place et nous le rendre du même coup moins dangereux. Le profit psychique est d’autant plus évident qu’il s’accompagne de plaisir esthétique. Avec l’art brut, « l’esprit s’achoppe à l’inouï », selon une formule d’ Edmond Jabès.

Jean-Louis Lanoux, extrait du texte du catalogue



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