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Richard Deacon, The Missing Part |
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Remarqué dès le début des années 80 parmi les jeunes sculpteurs apparus sur la scène anglaise, Richard Deacon fait partie de ces sculpteurs qui affrontent directement les matériaux. Travaillant aussi bien la céramique, que le métal, le bois, la résine, le papier, le verre, le plastique, le cuir, le tissu, il se définit comme un fabricateur. Ses sculptures ne cachent rien des opérations techniques dont elles procèdent, assemblage, rivetage, torsion, étirement, pliage, cerclage... Auteur d’une trentaine de sculptures monumentales pour l’espace urbain ou naturel, Richard Deacon a réalisé aussi de nombreuses sculptures de format moyen, à l’échelle du corps humain ou à celle de l’atelier, ainsi que des oeuvres de petit format. Ses oeuvres invitent à une expérience physique de l’objet sculpté, de même qu’à une approche sensible de leurs matériaux, de leurs modes de fabrication et de leurs lieux d’inscription.
Les formes des sculptures suggèrent un univers biomorphique empreint de sensualité, non sans parenté avec l’oeuvre de Arp. Si elles trouvent parfois des résonnances avec le registre de la vie organique, elles n’en restent pas moins empreintes d’une profonde rigueur minimaliste. La mobilité et la fluidité des formes de Deacon entrainent le spectateur dans une chorégraphie de l’instabilité, dans laquelle énigmes et métamorphoses, auxquelles fait écho la poétique des titres, sont autant d’images de la complexité du monde et de la relativité des nos perceptions et nos connaissances. "Ne pas savoir, un bon état de l’art", a pu dire l’artiste.
L’exposition réunit une quarantaine de sculptures, créées au fil de 40 années de travail d’une étonnante continuité. Elle présente également pour la première fois les toutes premières oeuvres réalisées par l’artiste durant la fin de ses études à la Saint Martin School of Art et au Royal College of Art, sculptures, dessins, photographies et textes documentant des performances ; toutes témoignent de l’ancrage conceptuel de l’oeuvre de Deacon et de son attention aux processus de réalisation. Une large place enfin est faite au dessin, que l’artiste a très tôt situé au coeur de sa recherche sculpturale, ainsi qu’à ses travaux photographiques.
L’exposition est accompagnée d’un catalogue rétrospectif, publié en français, allemand et
anglais, qui, sous la plume de plusieurs critiques qui ont accompagné l’artiste, retrace la totalité
de sa carrière, reproduit l’ensemble des oeuvres de l’exposition ainsi qu’un certain nombre d’écrits
de Richard Deacon lui-même.
À son entrée dans le musée, le visiteur est accueilli par une sculpture de très grand format, QUICK (181 x 622 x 231cm), que Richard Deacon a réalisée en 2009 dans la perspective de son exposition rétrospective et qui fait aujourd’hui partie des collections du Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg. Les éléments en bois de chêne qui composent l’oeuvre ont été travaillés à chaud par torsion et formatage dans des cerclages de métal, puis assemblés grâce à des systèmes de fixation en acier ; déployant dans l’espace ses lignes serpentiformes, l’oeuvre s’affirme comme l’un des chefs-d’oeuvre de la maturité de l’artiste et synthétise de nombreux éléments fondateurs de sa sculpture. Tout en montrant les opérations techniques dont elle procède, elle suggère de multiples métaphores visuelles, ainsi qu’une sensation de vertige au spectacle de l’écheveau de ses fils tressés autour d’un vide central qui a valeur de structure organisatrice. QUICK, aux sens pluriels en anglais de vivant, d’innervé et de rapide, suggère l’énergie et la ductilité de la matière vivante.
L’artiste a titré l’exposition THE MISSING PART (La part manquante), manière de souligner sur le mode humoristique, son caractère rétrospectif, et par là, les années de création qui s’ouvrent encore à lui ; mais aussi de mettre l’accent sur l’une des données fondamentales de son oeuvre, le rôle constructif du vide, ou du creux, que l’artiste situe au coeur de son approche sculpturale, et par laquelle il l’inscrit dans la grande tradition de la sculpture moderne, héritée des premières constructions cubistes qui érigèrent le vide en élément structurant de la forme.
La grande salle d’expositions temporaires du musée accueille une trentaine de sculptures, dont l’artiste a orchestré la présentation. Les plus anciennes datent du milieu des années 1970, et les plus récentes de la fin des années 2000. Les techniques mises en oeuvre sont diverses, bois, métal, céramique, résine, plexiglas, linoleum, cuir, textile...
Des oeuvres significatives de toutes les séries ou grands ensembles réalisés par l’artiste sont présentes :
L’exposition se poursuit dans les espaces d’expositions temporaires habituellement réservés aux Arts graphiques et à la photographie, qui accueillent une large sélection d’oeuvres sur papier, confrontée à un ensemble de sculptures de petit et moyen format, dont plusieurs oeuvres en céramique. L’artiste présente pour la première fois ses oeuvres de jeunesse, réalisées durant la fin de ses études à la prestigieuse Saint-Martin School of Art ainsi qu’au Royal College of Art, qui le situent dans l’héritage de l’art minimal et de l’art conceptuel et montrent la prégnance du process art dans sa formation et sa pratique ultérieure.
Outre quelques sculptures, ces oeuvres sont constituées de graphiques, dessins et photographies, qui documentent ses performances et la réalisation de ses premières oeuvres en volume. Plus de 80 dessins de diverses périodes sont également rassemblés, de ses premiers collages, qui témoignent d’une attention précoce aux matériaux, aux dessins qu’il conçoit comme des sortes de matrices pour penser et déployer ses sculptures dans l’espace ; les dessins les plus récents sont également présents, dont l’un des volets développe des recherches à caractère constructif (ALPHABET, 2004, 2005), tandis qu’un autre donne à voir des tracés de formes étranges, des sortes de grotesques, surimposés à des photographies de paysages naturels et urbains, ou aussi des confrontations, au sein d’un même porte folio, entre dessins et photographies (ATLAS, 1990). Richard Deacon a toujours situé le dessin au coeur de sa pratique sculpturale. Il était donc légitime que l’exposition montre une large sélection de cet aspect capital de l’oeuvre, à toutes ses étapes. Ces dessins sont complétés par un ensemble de gravures, réalisées selon des techniques classiques, comme la pointe sèche ou l’aquatinte, peu présentées en France, parmi lesquelles la série, qui, sous le titre de CURIOUS VEGETABLES, 1992, montre avec humour les avatars de légumes anthropomorphes.
Le parcours de l’exposition se poursuit au Musée des Arts Décoratifs, situé au sein du Palais Rohan,
ancienne résidence des princes-évêques élevée de 1732 à 1742 par Robert de Cotte, Premier
architecte du roi. Ce palais épiscopal est l’une des plus belles réalisations architecturales du XVIIIe
siècle français tant par l’élévation noble et classique de ses façades que par ses somptueux décors
intérieurs. Richard Deacon installe dans le Salon des Assemblées, qui jouxte la Chambre du Roy, à
l’invitation du conservateur du Musée, Etienne Martin, 2 sculptures émaillées de grand format,
EVENING ASSEMBLY, 2008, et NORTH-WINTER, 2007, subtils contrepoints aux collections de
céramique extrême – orientales des collections du Cardinal de Rohan.