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Richard Billingham |
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Richard Billingham étudie les Beaux-Arts à l'Université de Sunderland. Il veut tout d'abord devenir peintre.
Richard Billingham commence à prendre des photographies de sa famille et de son environnement immédiat comme matière première pour ses peintures. Sa fascination pour la photographie prend ensuite progressivement le dessus.
En 1994, il participe à sa première exposition de groupe intitulée "Who's Looking at the Family ?" à la Barbican Art Gallery de Londres. Sa première exposition individuelle se déroule en 1996 à la galerie Anthony Reynolds.
En 1996, paraît "Ray's a Laugh", un livre regroupant une sélection de ses "photographies de famille". Les photographies de Richard Billingham présentent une vue saisissante de la vie intime de son père alcoolique Ray, de sa mère Liz et de son jeune frère Jason.
Richard Billingham reçoit le Citibank Photography Prize en 1997. Il et nominé pour le Turner Prize en 2001.
"Ces images montrent mon père Raymond (né en 1931), ma mère Elisabeth (née en 1950) et mon frère Jason (né en 1977). Ray est un alcoolique chronique et boit depuis aussi longtemps que je me souvienne. Il ne travaille plus depuis qu'il s'est fait virer de son boulot de mécanicien vers 1980. Liz boit très rarement mais elle fume beaucoup de cigarettes. Mon frère cadet ne semble pas encore savoir ce qu'il veut : il prend un travail pendant une semaine et puis l'abandonne. Je crois qu'il est très fainéant.
J'ai commencé à me servir d'un appareil photo il y a environ 6 ans. Je sentais le besoin d'avoir une sorte de matériel de référence pour mes peintures parce qu'il est très difficile d'obtenir des gens qu'il vous consacre du temps à poser. (J'ai étudié la peinture au College of Art de Bournville en 1990 et 1991, période pendant laquelle j'habitais à la maison, puis à l'Université de Sunderland de 1991 à 1994, période où je vivais au loin). J'habitais encore avec mon père quand j'ai pensé que la photographie serait le meilleur moyen de rassembler du matériel de référence pour mes peintures. Ray gardait la chambre, buvant et dormant presque constamment. S'il sortait, il tombait malade. Il buvait pour pouvoir dormir. Il avait un ami dans une tour voisine - lui-même alcoolique - qui venait lui fabriquer une forte bière-maison. C'était beaucoup moins cher que d'acheter de l'alcool et ça voulait dire que Ray n'avait pas besoin de s'aventurer dehors. Il gardait le seau de bière au pied de son lit par commodité et buvait à un pichet en plastique qu'il trempait dans la bière. Le goût en était aussi mauvais que l'aspect mais ça devait le nourrir parce qu'il n'avalait rien d'autre. Liz ne vivait pas avec nous alors : elle était partie à cause des soûleries et des plaintes continuelles de Ray. Elle venait rarement nous voir.
Tout ça était triste et je voulais faire des peintures qui soient très émouvantes : elles exprimeraient la tragédie de tout ça. Quand j'ai tiré les photos à Bournville (je travaillais en noir et blanc parce que c'est moins cher que la couleur), j'appréhendais que les autres sachent de qui elles étaient par peur de me faire mal voir des autres étudiants qui venaient, croyais-je, d'un environnement familial bien plus sûr financièrement et spirituellement. Adolescent, j'étais plutôt introverti parce que j'avais toujours été gêné par "l'état" de ma famille. Cependant, après quelques mois à Bournville, j'ai réalisé qu'en faisant savoir aux étudiants et surtout aux professeurs de qui étaient ces photos je pouvais me purifier de cette histoire de famille et dès lors avoir des relations normales avec les gens. Ça m'a vraiment ôté un poids et depuis j'ai pris en photo mes proches non pas seulement pour accumuler de la documentation mais aussi pour tenter de me et de les comprendre plus pleinement.
J'ai très peu peint depuis mon diplôme - en partie parce que je manque d'argent pour me payer un atelier et aussi parce que j'ai un boulot qui me pèse au supermarché : je remplis les rayons. Au lieu de peindre, j'ai travaillé à mon livre "Ray's a laugh" publié en avril dernier par Scalo. Mes parents et mon frère sont très heureux du livre. Ni eux ni moi ne sommes choqués par son côté direct parce que nous savons bien assez ce que c'est que devoir vivre avec la misère. Après tout, il y a des millions de gens qui vivent pareillement en Angleterre...
Il n'est certainement pas dans mes intentions de choquer, d'outrager, de faire dans le sensationnel, d'être politique ou quoi que ce soit. Je veux seulement faire un travail qui soit sur le plan spirituel aussi plein de sens que j'en suis capable. Quel que soit le médium."
Richard Billingham, mai 1996