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Rêves de robot |
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Partant de l’histoire récente de la recherche sur l’intelligence artificielle, l’exposition entreprend d’explorer par le biais de projets artistiques la vaste thématique du robot et de ses divers champs d’association. Au centre du débat: l’interaction homme-machine, l’embodiment, les différentes formes d’organisation décentralisée de l’intelligence artificielle, l’effet de ces phénomènes sur la perception des conduites humaines ainsi que l’utilisation au quotidien des robots. Ce qui n’est encore qu’utopie, voire vagues peurs, est susceptible de faire battre demain déjà le cœur de notre électroménager. Le frigidaire intelligent, l’aspirateur qui se dirige tout seul, le siège de voiture dont l’électronique mémorise les positions font déjà partie de notre quotidien, au même titre que les nanorobots utilisés en médecine ou que les logiciels corrigeant d’eux-mêmes, grâce à leurs facultés d’adaptation, les erreurs des utilisateurs.
Sur 1 000 m2, l’exposition présente des œuvres nées très librement, qui répondent sous les angles les plus divers à la question de l’apport que l’art actuel peut fournir à la compréhension et au commerce de l’homme avec les conquêtes les plus récentes des sciences naturelles, domaine traditionnellement bien distinct de celui des arts figuratifs.
Voilà, du coup, le visiteur partie prenante à des environnements multimédias montrant les possibilités et les limites de l’interaction. Le travail cinématographique à caractère historique de John Bock et l’anthologie du cinéma de Virgil Widrich ont pour thème l’évolution et l’esthétique des films et de la littérature consacrés ces cent dernières années aux robots. Kirsty Boyle, dont le travail est influencé par les marionnettes karakuri, fait le lien entre la recherche contemporaine et la grande tradition des automates japonais. Sibylle Hauert et Daniel Reichmuth créent à l’aide de la reconnaissance vocale une expérience d’interactivité à nous faire douter que nous sommes (encore) des êtres humains et non des machines, Jon Kessler expliquant pour sa part, dans une grande installation inspirée d’Alexander Calder et de Sisyphe, la logique absurde des actes de guerre. Niki Passath s’est intéressé aux essaims de robots mobiles comme exemple d’organisation décentralisée de l’intelligence ainsi qu’à la réactivité de ces robots par rapport à l’être humain, tandis que l’architecte François Roche montre que l’utilisation de robots autonomes et de matériaux encore à inventer pourrait ramener le secteur de la construction à des formes bioniques. S’interrogeant sur la nature de l’antirobot, Thomas Baumann met le doigt sur toutes sortes de choses qui font que nous nous intéressons aux robots. Enfin, Luc Mattenberger thématise avec son jet-ski pour kamikaze l’homme comme une sorte de robot (idéologique) téléguidé.
A ces projets originaux viennent s’ajouter des œuvres qui complètent les grands sujets de la robotique et de l’intelligence artificielle et dont des artistes participant à l’exposition disent s’être inspirés. Le visiteur verra notamment des travaux de Yan Duyvendak, Jessica Field, Ed Kienholz, Richard Kriesche, Nam June Paik, Walter Pichler, Christa Sommerer et Laurent Mignonneau ainsi que de Stelarc.