Beatriz Milhazes

"Je recherche les structures géométriques, mais avec une liberté de formes et d’images que j’emprunte à différents univers." Beatriz Milhazes

L'artiste peintre brésilienne Beatriz Milhazes naît en 1960 à Rio de Janeiro.

Beatriz Milhazes étudie au Curso de Comunicação Social (FACHA) et à l’Escola de Artes Visuais de Parque Lage au Brésil, de 1978 à 1982.

L’oeuvre de Beatriz Milhazes occupe une position unique entre les traditions latinoaméricaine et occidentale. Beatriz Milhazes s’intéresse très tôt à l’oeuvre de l’écrivain et poète brésilien Oswald de Andrade et à celle de sa célèbre compagne, l’artiste peintre Tarsila do Amaral.

Beatriz Milhazes s’empare d’un vaste kaléidoscope d’influences et développe un processus créatif dans lequel, selon ses propres mots, "la culture mange la culture". Les toiles de Beatriz Milhazes, qui foisonnent de couleurs et de motifs décoratifs , possèdent indéniablement une saveur brésilienne.

Beatriz Milhazes s’inspire de toutes les formes d’art, classiques ou populaires, de son pays natal : céramique, dentelle, joaillerie, décoration de carnaval, mais aussi architecture du baroque colonial. Les arabesques délicates des fleurs et plantes tropicales sont aussi présentes dans sa peinture, révélant la fascination de l'artiste pour une végétation luxuriante.

Les oeuvres de Beatriz Milhazes, qui revisitent les genres traditionnels du paysage et de la nature morte, font également référence aux peintures méditatives d’Albert Eckhout – peintre hollandais du dix-septième siècle qui répertoria les plantes et les animaux du Brésil ou encore aux dessins modernistes du paysagiste Roberto Burle Marx, connu pour avoir dessiné en 1970 le pavement de la promenade de Copacabana.

Les peintures de Beatriz Milhazes expriment nombre de préoccupations formelles inhérentes à l’histoire de la peinture abstraite, des couleurs éclatantes d'Henri Matisse aux rigoureuses compositions structurelles de Piet Mondrian. Les carrés de couleur souvent utilisés en arrière-plan dans ses oeuvres, ainsi que les superpositions de motifs ne sont pas sans évoquer les premiers peintres abstraits du modernisme tels Kupka, Paul Klee et Fernand Léger.

La musique classique, notamment l’opéra, mais aussi la musique populaire, comme la bossa nova ou le tropicalia, engendrent une "spontanéité chorégraphiée" dans les compositions de Beatriz Milhazes. Bandes, rayures, lignes et cercles évoquent un rythme synchronisé tandis que la dynamique des couleurs orchestre harmonie et dissonance. Autant de caractéristiques rattachant les compositions de Beatriz Milhazes à celles d’autres maîtres du vingtième siècle, tels Vassily Kandinsky et Delaunay qui ont exploré les relations entre peinture et musique.

L’utilisation de couleurs très vives, notamment l'orange, le fuchsia ou l'or, confère aux oeuvres de Beatriz Milhazes une énergie explosive que l’on peut comparer à celle d’un feu d’artifice.

Pour créer ce réseau complexe de formes, Beatriz Milhazes met au point ce qu’elle appelle le transfert de peinture, une technique très proche du monotype et du collage. Elle peint le motif au verso d’une feuille de plastique transparent qui est ensuite collée sur la toile. Lorsque la peinture est sèche, la feuille de plastique est retirée, laissant le motif transféré sur la toile, venant se superposer les uns aux autres en de multiples combinaisons de formes et de couleurs.

Au cours de ce processus, il arrive que les motifs se déchirent et demeurent incomplets. Ainsi parsemée de subtiles imperfections, la surface des oeuvres n’en devient que plus intéressante. Ce lent et rigoureux processus aboutit à de véritables palimpsestes, dans lesquels certaines formes sont clairement lisibles, d’autres masquées et d’autres encore presque imperceptibles.

Beatriz Milhazes utilise également la technique du collage. Pour réaliser ses collages sur papier, Beatriz Milhazes emploie une grande diversité de papiers allant de l’emballage de bonbons et de chocolats aux papiers de couleur, à effets optiques, marbrés, sérigraphiés, ou encore, très récemment, à une gamme de papiers de couleur fabriqués spécialement à sa demande.

Beatriz Milhazes se sert également de la découpe de vinyle adhésif. Elle dessine tout d’abord ses motifs à petite échelle avant de les transcrire sur ordinateur afin qu’ils soient agrandis à la taille requise. Les formes de vinyle adhésif de couleur, opaque ou transparent, sont ensuite découpées sur machine et appliquées directement sur le verre.

La production artistique de Beatriz Milhazes ne cesse de se diversifier, jusqu’à s’orienter récemment vers des domaines tels que le décor de théâtre, les installations in situ ou encore le design, notamment le design textile et la tapisserie. Beatriz Milhazes réalise également deux livres d’artiste, l’un en collaboration avec le Museum of Modern Art, l’autre avec la Thomas Dane Gallery de Londres, tous deux explorant les procédés du collage et de l’impression traditionnelle.

Exposée dans de nombreuses galeries et biennales internationales, l'oeuvre de Beatriz Milhazes est présente dans les collections des plus célèbres musées du monde : ainsi à New York, Beatriz Milhazes est l’une des rares artistes de sa génération dont les oeuvres figurent dans les collections du Museum of Modern Art, du Guggenheim et du Metropolitan.

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