Nicolas Frize, "Langages d’un jour"

"La question de la mémoire soulève celle des relations entre l’oral et l’écrit..., le rôle du vivant. Tandis que le langage noircit le papier, la parole éclaire la nuit. Ce parcours musical, en noir et blanc, côtoie les lisières indéfinies de la musique et de la poésie, entre anecdote et abstraction, dans un désir de convivialité étroite : écouter ce qui s’écrit entre nous, écouter ce qui nous est chuchoté dans l’oreille, lire tous ensemble les mêmes livres...Le sonore est ici le révélateur de l’invisible. Le musée n’a pas disparu, il se suggère à nos sens, parle à nos oreilles, se blottit dans notre imagination. Habituellement musical bien qu’en apparence silencieux, il disparaît pour laisser parler l’oeuvre." Nicolas Frize.

A l’occasion de ses 5 ans, le MAC/VAL accueille la première de "Langages d’un jour", une création inédite de Nicolas Frize, en collaboration avec le public. Comme à son habitude, le compositeur déplace les codes de la musique contemporaine en créant des dispositifs collectifs qui sollicitent la participation du public et donnent naissance à une oeuvre à la croisée des écritures sonores, vocales et visuelles. Le 20 novembre, de 18h à 20h, trois mouvements joués en plein coeur des collections du musée, plongées dans l’obscurité, réuniront 140 volontaires, pour célébrer, dans une aventure unique et hypnotique, l’anniversaire du jeune musée d’art contemporain du Val-de-Marne.

Nicolas Frize parle moins du public que des personnes. "Ce qui m’intéresse c’est quand l’auditeur écrit la musique. Je dois donc mettre en place des systèmes de composition suffisamment ouverts pour l’accueillir". Ainsi, dans une volonté récurrente d’ouverture du champ de la musique contemporaine aux autres formes artistiques et à tous les publics, Nicolas Frize situe l’auditeur au coeur même de la production musicale. Au fil de ses oeuvres, il multiplie les passerelles entre la création et le réel, trouvant dans la vie quotidienne matière à des pièces où le verbe, l’image et la note musicale ne font plus qu’un.