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Exposition Mac Adams |
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Le cheminement de ce travail nous conduit à relire et remettre dans leur contexte des mouvements, des époques et des recherches; du dessin - certificat ou oeuvre potentielle proche des préoccupations de l’art Conceptuel, aux sculptures- environnements de la culture Pop, de la ‘Photographie Narrative’ anglaise au retour à la tradition intimiste de la nature morte picturale. Mais aussi des ambiances cinématographiques en noir et blanc new-yorkaises des années 70 aux compositions froides et artificielles de l’esthétique Post-Moderne des années 80, en passant par des mises en scènes théâtrales et maniéristes dans l’esprit des années 90.
De ces environnements, mises en scène tridimensionnelles de séquences mystérieuses, les installations deviennent des images, photographies composées de manière extrêmement rigoureuse au moment de la prise de vue. En réponse à l’art Conceptuel qui reprend des éléments extérieurs à l’oeuvre pour la faire exister, Mac Adams accumule toutes les informations à l’intérieur de l’image : l’image remplace le texte.
Les indices sont visibles mais Mac Adams laisse entrer le regard subjectif du spéctateur à travers sa propre mémoire et ses codes qui s’ajoutent à la lecture. Narration fictionnelle ou réelle : la représentation, aussi réaliste soit- elle, reste une seconde expérience de la réalité et le photographe ne peut se substituer à celle-ci. Le principe du diptyque, de l’effet de miroir ou de l’ombre rend compte de la notion d'un passé et présent et renvoie la fiction à une possible réalité temporelle.
Cependant, c’est moins la lecture linéaire et scientifique d’une enquête policière qui intéresse Mac Adams qu’une histoire ouverte à de multiples interprétations. Dans notre ère virtuelle , Mac Adams s'attache à ce que le moment (ou événement) existe avant d’être retranscrit : c’est au moment de la prise de vue qu’une réalité en décline une autre. L’oeuvre est réactivée de manière infinie et les indices peuvent être interprétés de façon contradictoire. L’oeil se perd dans la multiplicité d’éléments qui se répondent et se disjoignent simultanément.
La dimension humaniste et sociale de Mac Adams est le fil conducteur de cette oeuvre : l’appropriation du genre populaire, du ‘roman noir’, récurrente dans ses mises en scène, ses reflets, ou ses ombres est une tentative de rendre plus accessible et visuelle la pensée sémiotique ; traiter le crime est aussi une façon de comprendre les comportements humains à travers leurs excès.
La tradition orale de son pays natal, le Pays de Galles, demeure très forte : les mythes et les contes mêlent l’ordinaire au fantastique, le fait divers rejoint l’allégorie, l’amateur d’art se confronte au lecteur de romans-photos.
Mac Adams rend le témoin oculaire intime à la scène ; le regardeur devient voyeur et témoin à la fois, spectateur et acteur. Mac Adams interroge le pouvoir de l’image et les manipulations possibles du "faiseur d’image". Il met en évidence la façon dont le sens est altéré et contrôlé. Le regardeur reconstitue le crime si crime il y a- eu et participe à un jeu à la fois ludique et lucide.
Une nouvelle série titrée ‘Half Truths’ de diptyques photographiques sera présentée
comme une liaison dans ce dialogue sur cette réflexion sur l’art, sa représentation et sa
fonction : une "narration suspendue" dans laquelle le spectateur a la première place dans
la construction de ‘l’histoire’.