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Liam Gillick |
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Artiste, professeur (Londres, Goldsmith College, New-York, Columbia University), commissaire d’exposition et critique d’art, Liam Gillick développe depuis le milieu des années 80 un travail aux formes multiples (installation, peinture, vidéo, livre), envisagé comme un instrument de compréhension du monde et constitué d’éléments narratifs, de fiction et de réflexion sur l’évolution des formes de l’art.
Le travail de Liam Gillick a été présenté dans le cadre de nombreuses biennales internationales et a été nominé pour plusieurs prix (dont le Turner Prize en 2002). La Whitechapel, la Tate Britain et le Museum of Modern Art de New-York lui ont consacré une exposition personnelle.
Liam Gillick travaille sur des domaines de savoirs parallèles tels que art, industrie, urbanisme, politique. Il met souvent en scène des personnages historiques restés dans l'ombre (Ibuka, le vice-président de Sony ; Erasmus Darwin, le frère libertaire du théoricien de l'évolution des espèces ; Robert MacNamara, le secrétaire à la Défense pendant la guerre du Vietnam) ou réactive des événements de l'Histoire récente, passés inaperçus. Liam Gillick élabore ainsi des outils pour tenter de rendre intelligible notre époque, en questionnant la frontière entre le documentaire et la fiction.
Souvent, les expositions de Liam Gillick se déploient comme un scénario ou une démonstration. Elles
jouent avec les codes de représentation et les idéologies qui modèlent l'espace urbain et intègrent
l'héritage du minimalisme et les réflexions sur l'espace social tout en brouillant leurs frontières.
La sculpture "Monument to Charles Fourier", rend hommage au célèbre philosophe, théoricien de l’Utopie. Parmi les philosophes, Fourier apparaît comme un cas unique. Il est en effet le seul qui ait su inspirer une production artistique qui de son vivant à aujourd’hui n’a jamais cessée. De Courbet à Auguste Ottin, d’Ottin à André Breton, de Breton à Robert Filliou ou à Guy Debord, se déploie une ligne esthétique qui pourrait être vue comme la trame cachée de la contemporanéité.
La sculpture pourrait être destinée au socle vide de la statue de Fourier sur la place Clichy à Paris, statue qui avait été déboulonnée et fondue par l’armée d’occupation allemande. En mai 68, des étudiants des Beaux-arts et des situationnistes avaient posé sur ce socle une réplique en plâtre qui fut très vite déposée par les CRS. Depuis, le socle est vide. En avril dernier, le collectif Aéroporté dont le programme "Embrèvement" consiste en "l’Installation illicite d’oeuvres en milieu urbain", décide de l’investir, depuis, une cage de verre, façon cabine téléphonique, l’habite....jusqu’au prochain déboulonnage !
La pièce de Liam Gillick est un cube de 1m3 dont cinq des six faces sont des structures évidées de
couleurs vives qui nous renvoient à un légo géant. La sixième face, en aluminium blanc présente un
texte gravé de l’artiste.
"Cette exposition renvoie au livre « Construcción de Uno », rédigé parallèlement à la mise en place de la structure exposée. Le point de départ fut un concours remontant au milieu des années 1990 : il s’agissait de proposer une rénovation de la place centrale de Kalmar, en Suède, avec la collaboration de l’architecte danois Jeppe Aagard Andersen (qui a travaillé à l’aménagement de La Défense). Le projet n’a pas été retenu, mais c’est ainsi que j’ai entamé avec la ville une relation qui se poursuit ici.
La structure exposée et le livre témoignent d’une réflexion sur le comportement à adopter après la fermeture d’une usine, quand les conditions de travail laissent la place à une situation de postproduction. Dans ce projet, les anciens « producteurs » ont choisi de revenir sur leur lieu de travail et de reprendre la construction d’idées plutôt que celle d’objets automobiles. L’une de leurs premières tâches consiste à remodeler le bâtiment lui-même en perçant de nouvelles fenêtres dans la façade. Une autre est de construire un paysage de montagne que l’on observera de ces fenêtres et sur le long chemin qui sépare le bar de leur maison.
Le livre reprend l’histoire de ces anciens ouvriers qui ont trouvé une forme de satisfaction après avoir épuisé leur rôle productif sur leur ancien site de travail. Ils passent leurs journées à tester de nouveaux modèles de production en vue d’instaurer une économie de l’équivalence, en vertu de laquelle une unité d’entrée équivaut à une unité de sortie ; tout ce qui est investi (physiquement ou intellectuellement) est payé en retour, sans perte ni altération. Leurs modèles économiques et sociaux semblent progresser et gagner en élégance à mesure que le livre avance — mais on comprend bientôt que c’est au détriment de leur énergie. L’énergie investie dans la mise au point de ces modèles compense l’absence qui caractérise leur noyau théorique. En même temps, leur désir de réorganisation fondamentale des choses exercera une influence durable sur les autres, alors qu’eux-mêmes finiront par se disperser et par se dissoudre dans leur ancien lieu de travail devenu méconnaissable.
Les structures construites pour le Palais de Tokyo seront transportées fin 2005 à Madrid, où elles serviront de base pour un projet de bar et une exposition à La Casa Encendida."
Liam Gillick