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Joël Ducorroy

Biographie Joël Ducorroy


L'artiste français Joël Ducorroy naît en 1955.

Joël Ducorroy
Portrait de Joël Ducorroy - Image tirée d'une vidéo pour l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain - Auteur : Pantalaskas, 2004

En 1980, Joël Ducorroy fait la connaissance de Serge Gainsbourg et se livre avec lui à une brève facétie verbale : "Et cætera c’est adéquat". Dans un grand magasin, celui où Marcel Duchamp a acheté son porte-bouteille, il fait inscrire cette phrase sur des plaques minéralogiques, pour commémorer l’événement.

Il adopte le support de la plaque dès 1981, c’est rapide à réaliser, et l’artiste n’a rien à faire, si ce n’est de passer la commande par téléphone directement au fabricant. Joël Ducorroy réalise plusieurs oeuvres dans un esprit proche des artistes Pop. Les plaques désignent chacune une partie de l’objet global qui mises bout à bout, recomposent la forme de cet objet.

En 1985, Ducorroy expose à New-York pour la première fois, à la galerie Emily Harvey, qui défend principalement des artistes du mouvement Fluxus. À Paris l’année suivante, il présente ses oeuvres à la Galerie Polaris. Joël Ducorroy retourne à New-York en 1987 pour une nouvelle exposition personnelle et rencontre à cette occasion, Andy Warhol. Il fait la connaissance d’artistes Niçois, et participe à plusieurs accrochages. Une première exposition au Galerie d’Art Contemporain des Musées de Nice lui est consacrée. Le Musée d’art Moderne de Tokyo l’invite en 1989, pour participer à l’exposition Color or monochrome.

Régulièrement, Joël Ducorroy intervient dans des soirées de poésie sonore à La Revue Parlée du Centre Pompidou présenté par Blaise Gauthier. Joël Ducorroy adopte la dénomination d’artiste plaquetitien, qu’un ami de Raymond Hains, Jean-Claude Lange lui a suggéré. Il rencontre Marcel Marïen, artiste surréaliste belge. Chaque séjour à Bruxelles sera l’occasion pour Ducorroy de lui rendre visite.

Neuf galeries se réunissent, en 1991, pour fêter ses dix ans de travail. À la fin de l’année 1992, Le Confort Moderne à Poitiers lui offre la possibilité de réaliser une oeuvre importante. Il compose en plaques minéralogiques l’intérieur d’un appartement de type F4. Plus de 1000 plaques sont nécessaires à la fabrication de cette oeuvre. En automne 1998, le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice lui organise une exposition monographique.

Lecteur de Gide, de Bukowski, et de Burroughs, Joël Ducorroy en collectionneur de mots, joue avec l’art. On le qualifie d’humoriste néoconceptuel. Joël Ducorroy a trouvé un truc -le truc c’est le style- pour lequel il suffit de savoir lire pour comprendre. Tout comme un de ses maîtres Rodtchenko, il applique ses idées, dans différents domaines comme l’architecture, la création de tissus, et la photographie. Une exposition personnelle a été réalisée à la Fiac 2003 avec la galerie baudoin lebon.

Une rétrospective de ses éditions a fait l’objet d’une exposition à la galerie Artcurial. Pour cet événement, Critères Editions réalisent le catalogue raisonné de ses éditions et multiples. Avec l’agence d’architecture B & H, il participe à la construction de la nouvelle scène nationale de Calais le Channel en intervenant sur l'aménagement d’un bâtiment Le Pavillon de l’être. Début 2009, Critères Editions éditent la première monographie, rédigée par Marlène Girardin, sur l’artiste plaquetitien.



Expositions Joël Ducorroy (sélection)


  • 2009 : Joël Ducorroy, "Etre artiste et tout plaquer" - Artaé, Lyon

    Joël Ducorroy est un artiste humoristo-conceptuel. Il n'utilise pas la toile mais les plaques minéralogiques et pas non plus les couleurs et les pinceaux, mais les mots. La langue est sa vraie matière et il sait en jouer avec malice.

    L'emploi systématique de mots généraux, qui nomment les choses par grandes catégories, laisse au spectateur la possibilité de voir... d'imaginer... d'être acteur. Joël suggère, le spectateur fait le reste. Prenez une série de gravures d'un artiste quel qu'il soit, il y aura toujours dans cette série quelques "épreuves d'artiste", des épreuves "hors commerce", la technique pourra être l'aquatinte, l'eau forte ou la taille douce, sachant que chacune pourra être appelée par sa technique comme on dirait d’une huile pour un tableau.

    Le travail sur plaque minéralogique permet d'exposer un objet moderne, aux formes épurées, aux couleurs pures et à l'aspect brillant, métallique, industriel... la plaque minéralogique s'expose et devient un bel objet. Rien n'est crée pour l'artiste, il utilise les couleurs et les formats existants pour toutes ses créations. Certains artistes ont travaillé en récupérant des matériaux, d'autres avec la lithographie à 3 couleurs, la contrainte pour Joël Ducorroy, c'est la plaque minéralogique.


    Pourquoi les plaques minéralogiques ?

    "Pourquoi avoir utilisé des plaques minéralogiques comme support à une oeuvre d’art ? pourquoi mais…pourquoi pas !

    Le propre de l’art du XXème siècle est de se détacher de l’emprise de la toile et de sa traditionnelle utilisation. Tous les supports ont été envisagés par les artistes les plus divers : 1912 est officiellement la date où les artistes commencent à maltraiter la toile en collant des éléments manufacturés plutôt qu’en les peignant.

    Les années 50 verront la toile attaquée dans son intégrité avec notamment Lucio Fontana qui l’entaille, marquant cette volonté de mise à mort de la toile par l’artiste. Un geste fort contre une emprise forte. La fin de la toile et le début d’une nouvelle aire artistique détachée de ce support qui règne en maître depuis cinq siècles.

    Enfin les artistes vont délaisser cette toile au profit d’éléments les plus divers parce que la création est plus forte qu’un support. Les artistes vont utiliser des matériaux de rebus, de récupération et chercher sans cesse à renouveler non seulement le support mais aussi la façon de peindre pour aboutir aux installations et à la vidéo que nous connaissons aujourd’hui. Parce que l’Art ne se résume pas à un morceau de tissu tendu sur un châssis... Et parce que les artistes ont toujours voulu créer avec leur temps. Alors pourquoi utiliser la toile, apparue dans la seconde moitié du XVème siècle pour représenter la société actuelle ? C’est comme si, aujourd’hui, les écrivains préféraient la plume d’oie et l’encre à l’ordinateur...

    Les plaques minéralogiques comme support artistique revendiquent elles aussi cette volonté d’en finir avec la toile, comme étant plus en adéquation avec notre société : impersonnelle, technologique et industrielle." Joël Ducorroy

    "Joël Ducorroy, être artiste et tout plaquer" écrit par Marlène Girardin



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