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Jimmy Robert |
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Jimmy Robert oeuvre dans les domaines de la performance, de l’installation, de la danse, du théâtre ou encore de la photographie. Suivant un processus de flux continu, mais non-linéaire, ses oeuvres questionnent les limites du langage et de la représentation.
Son vocabulaire formel consiste en des structures en bois simples, des papiers ou des images. À cela vient parfois s’ajouter une performance, plaçant un corps, celui de l’artiste ou d’un interprète, au centre du dispositif. Certaines images ou éléments plastiques se retrouvent d’une oeuvre à l’autre sous une même ou différente forme. Une sculpture ou une installation peut servir de décor pour une performance. Tout est conceptuellement flexible et en mouvement dans la pratique de Jimmy Robert, sans que l’oeuvre ne relève pourtant d’une production anarchique. La profusion est structurée, mais pas figée. L’improvisation est un rouage fondamental du processus de création et permet à l’artiste de s’exprimer de façon personnelle, sans pour autant verser dans l’intime.
Jimmy Robert passe sans complexe d’une discipline artistique à l’autre, d’une certaine façon, cette absence de spécialisation est un gage de liberté et surtout de légèreté. Il cultive l’ambivalence reconsidérant notamment le statut de l’amateur et celui de l’artiste. Par exemple, son intérêt voire sa passion pour la danse est une source d’inspiration récurrente, cependant il ne se définit pas et n’aspire pas à être danseur. La qualification de nondanseur qu’il revendique est comparable à la posture de l’amateur et relève d’une distanciation critique interne et externe à la discipline.
Ce goût pour la dualité est un principe de composition de l’oeuvre de Jimmy Robert. Cela s’adapte aussi bien au brassage des différentes disciplines artistiques, qu’à la juxtaposition de différents styles ou registres.
Le carton d’invitation annonce, non sans une pointe d’ironie, une mise à distance critique et un affranchissement des styles: une situation burlesque rencontre le temps d’un cliché les poses maniérées des sculptures de putti et du corps de l’artiste. L’élégance côtoie la gaucherie. Le Bonheur d’être dupe est «l’affirmation d’une prise de conscience», explique l’artiste.
Jimmy Robert joue avec des changements constants de focalisation (interne, externe ou point de vue omniscient), technique de narration que l’artiste transpose de la littérature à sa pratique. Cette stratégie contribue autant à enrichir le rapport au corps comme sujet ou moyen de représentation qu’à questionner le médium photographique.
Le corps, selon Jimmy Robert, est à la fois représentation ou symbole humain, objet, idée ou simple forme. Il est l’élément central de la présente installation qui s’organise en deux parties. Cette répartition en deux salles fonctionne comme un duo conceptuel, idéalisé et impossible entre une danseuse (Shiho Ishihara ) et un non-danseur (Jimmy Robert). À l’instar des rapports entre le dessin et son modèle, entre la photographie et la sculpture, la danse devient un dessin dans l’espace, un enregistrement de la transition du corps en mouvement à l’objet statique. L’hypothétique chorégraphie formalisée par l’exposition reprend également la logique propre au rapport entre une architecture et son plan en élévation.
L’installation pourrait servir de décor aux performances respectives des deux acteurs ici présents par le biais de photographies qui sont autant de documents et de représentations dont la table serait la scène. La première table a été conçue au Japon, lors de l’exposition de Jimmy Robert au CCA Kitakyushu. Elle est ici présentée dans sa forme partielle comme un module indépendant. Elle résulte d’une collaboration avec Shiho Ishihara (élève de Min Tanaka) qui a consisté à déconstruire l’oeuvre de Jeff Wall A sudden gust of wind (after Hokusai) 1993. Les différentes transformations de l’image et les mouvements soulignent les limites de la représentation photographique.
Le support de l’image, c’est-à-dire le papier lui-même, performe en quelque sorte son propre ballet dicté par ses propriétés physiques. Suivant cette logique structurelle de la matière, les clichés disposés sur la table de la salle «Test» présentent une série de poses improvisées mais contraintes par les limites ou capacités physiques du corps de l’artiste.
Ces photographies sont des portraits, mais elles ne permettent jamais de voir le visage de l’artiste. Cette stratégie de dissimulation contribue à distribuer des images plus génériques, contrebalançant les effets intimes, dramatiques ou théâtraux qui se dégagent des positions complexes et sculpturales.
Tous les éléments– images encadrées, photographies, objets – rassemblés sur les deux tables et autour forment à la fois l’action et son cadre.
Comme des rideaux de théâtre, ces divers artefacts ont été disposés dans l’intention de révéler ce qui est caché, mais aussi de masquer et de
prolonger l’attente.