Annuaire gratuit Référencement Achat tableaux peintures Expositions Médias Bio Série Afrique Série Paysage Jack the Ripper Roswell Ali Baba Vache folle Aquarelles Encres Vénus Saint georges Restaurants Rats | ||||||||||
Jean-Luc Blanc |
|||
|
Depuis une quinzaine d'années, Jean-Luc Blanc sélectionne des images imprimées issues de films, de cartes postales, de photos de presse, de revues, etc. qu'il compile et organise de façon très disparate. Ces images (réunies partiellement pour la première fois dans l'exposition) occupent une place centrale dans son processus créatif : selon un processus immuable, ses oeuvres y trouvent leur origine.
A un moment donné, presque à l'improviste, une image émerge, s’impose à l'artiste qui, en en isolant un motif, se la réapproprie. Extrait de son contexte, le motif isolé est alors travaillé sur papier ou toile, au crayon ou à l’huile. Il est recadré, le plus souvent en plan rapproché et peut subir plusieurs traitements qui vont du texturage façon croûte au lissage cosméto-publicitaire. Ce protocole donne aux oeuvres de l'artiste un caractère ambigu et énigmatique.
Quoiqu'il en soit, le motif retraité et vampirisé, peut mettre mal à l’aise. si les dessins et les peintures de Jean-Luc Blanc semblent constituer une compilation du déjà là, en réalité, ils s'en dégagent : en modifiant sensiblement les images à partir desquelles il travaille, Jean-Luc Blanc leur confère une charge nouvelle, il leur donne une autre voix, active leur potentiel. Il les recharge.
Ainsi, que ce soient les nombreux visages qui fixent et apostrophent le visiteur ou qu’il s’agisse des natures mortes habitées qui parsèment cette interzone entre le monde des morts et celui des vivants, toutes ces oeuvres fascinent et repoussent, parce qu'elles travaillent l'idée même de la pétrification. Le trouble perceptif "atmosphérique" qui en découle est d'autant plus persistant que l’apparente simplicité de ces saynètes quasi-cinématographiques et le côté ordinaire des stars, demi-stars et illustres inconnus absorbés et tenant tête ne permettent pas, d’emblée, de comprendre la longue maturation qui les a vus naître.
En 2009 Jean-Luc Blanc expose au CAPC, musée d'art contemporain de Bordeaux. Cette exposition est pensée comme une zone d'acclimatation qui ne prétend pas "révéler le secret derrière chaque image", pour reprendre les mots de l'artiste, mais explorer davantage l'imaginaire qui les imprègne. A cette occasion, plus de deux cents oeuvres de l'artiste sont réunies dans les treize salles de la galerie Foy augmentées d'un épilogue, de deux cages d'escalier et d’une cabine d'ascenceur. avec la complicité du curator Alexis Vaillant, à l'initiative du dialogue avec l'artiste, à travers lequel l'exposition a pris forme, il a été décidé de combiner les oeuvres de Jean-Luc Blanc (dessins et tableaux de 1986 à 2009) à celles de quarante-cinq artistes historiques et contemporains ainsi qu'à quelques objets, antiquités, bijoux, cristaux, curiosités et naturalia, pour lesquels Jean-Luc Blanc éprouve de l'empathie.
Cette rétrospective collective a été montée dans un esprit d'enquête espiègle et de "flânerie" chère au dandysme de l'artiste, elle repose sur l'idée que la production d'un artiste peut, dans un même espace, cohabiter avec sa "toile de fond", présupposant que ce qui se joue sur scène (la production de l'artiste proprement dite) et ce qui se trame en coulisses (zone d'influences) est intrinsèquement lié et mérite plus qu'un texte illustré dans un catalogue. Les connections conceptuelles, visuelles et physiques qui découlent d'un tel scénario placent donc l'exposition aux antipodes de la chronique nécrologique caractéristique des rétrospectives chronologico-thématiques habituelles où l'accent est mis principalement sur les oeuvres les plus représentatives de l'artiste. Enfin, l'exposition est conçue comme un OPERA ROCK dont la dramaturgie et la scénographie - glam rock spectrale, sonorisée par Mr. Learn et architecturée - réunissent des oeuvres pour la plupart inédites en France qui interagissent avec celles de l'artiste. Le visiteur traverse ainsi un panthéon esthétique personnel développé, une zone sensible plus proche de "l'espace potentiel" que du brainstorming désincarné.