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peinture

Roman Opalka

Galerie Yvon Lambert Paris et New York

2010




Yvon Lambert est heureux de présenter Passages la première exposition de l'artiste Roman Opalka à la galerie Yvon Lambert, conjointement dans les deux espaces de la galerie à Paris et à New York.

"Je voulais manifester le temps, son changement dans la durée celui que montre la nature, mais d'une manière propre à l'homme, sujet conscient de sa présence définie par la mort : émotion de la vie dans la durée irréversible." Roman Opalka

Roman Opalka présente à Paris, pour la première fois une centaine d'autoportraits ainsi qu'un ensemble exceptionnel de cinq "Détails" issus de son oeuvre "OPALKA 1965/1 - ¥ ", suite infinie de nombres naturels, dont chaque toile est nommée par l'artiste un "Détail".

La galerie Yvon Lambert expose cinq de ces "Détails" : cinq toiles représentant le passage vers le million suivant (999 999 à 1 million, … ), un triptyque composé de trois toiles consécutives, ainsi qu'un ensemble de huit toiles consécutives. L'artiste présente également à New York, quatre toiles, dont sa toute dernière toile.

Roman Opalka conçoit depuis 1965 un projet qui programme toute son activité future de peintre. Il prévoit de transcrire la suite infinie des nombres naturels de toile en toile, chacune intitulée "Détail", et toutes de même dimension. Au même titre que les pages d'un livre, chacune des toiles ne forme ainsi qu'une seule oeuvre, partie d'un Tout, intitulée "OPALKA 1965/1 - ¥ ".

Roman Opalka a peint le chiffre 1 en haut à gauche d'une première toile, en blanc sur fond noir. Débute alors ce qu'il nomme son "projet de vie". Si le début de cette oeuvre est fixé, à la fois temporellement et par unité de base, sa fin reste ouverte, elle correspondra à la mort de l'auteur.

La conscience de sa propre disparition ne peut être transcendée à ses yeux que dans cette "mise en corps" de la peinture. Pour Opalka, le temps n'est que "un". L'artiste, ne transcrit pas de dates, loin d'On Kawara (dont il précède la démarche), il cherche à traduire le temps par la suite des nombres. Les nombres conservent chez Roman Opalka leur qualité plastique de signe graphique comme leur puissance symbolique. Pour l'artiste d'origine polonaise, le pinceau n°0 chargé de peinture blanche sert de retranscription visuelle des nombres prononcés à voix haute par l'artiste dans sa langue maternelle et enregistrée sur bande magnétique. Après chaque séance de travail, Opalka se photographie face à la toile, habillé d'une chemise blanche et sous un éclairage puissant, toujours identique.

En 1972 Roman Opalka décide d'intégrer un élément nouveau qui consiste à traiter les fonds noirs en additionnant, à chaque nouvelle toile, environ un centième de peinture blanche. La progression vers le blanc sur blanc, en tant que phase ultime et indépassable, est ainsi programmée. Cette lente progression vers le monochrome blanc, fusion de la forme et du fond, instaurée par ce rituel quotidien de l'artiste se fait dans la plénitude apaisée de celui qui a su donner une sûre orientation à sa recherche, une recherche sur l'homme face au temps.

A ce jour Roman Opalka a peint 233 "Détails".



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