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Poupées Made in Italy

Poupées italiennes 1880-1979

Musée de la Poupée-Paris

Exposition du 24 mars 2012 au 5 janvier 2013




exposition poupee Paris

Poupées Made in Italy est une exposition bonus qui présente la production de poupées italiennes de 1880 à 1979.

Les poupées de fabrication italienne sont, comme leurs soeurs "made in France", hautement collectionnées de par le monde, de nos jours, au point que le Musée de la Poupée leur consacre une exposition "bonus" qui tend à montrer la qualité, la richesse et la longévité de ce secteur artisanal, industriel et artistique italien.

Les premières entreprises à fabriquer industriellement des poupées dans la péninsule datent de la fin du XIX siècle. Des maisons telles que Furga, Meyer Fels, Milano Bollate, Antenore, pour ne citer que les plus connues, assemblaient des poupées dont la tête en biscuit était le plus souvent importée d'Allemagne. Des porcelainiers expérimentés, tels que Bähr & Pröschield, Kühnlenz Gebruder et Recknagel Alexandrinenthal ont ainsi approvisionné le marché italien en poupées souvent méconnues, voire ignorées ou confondues avec d'autres poupées de facture 100% allemande.

La génération entre les deux guerres a, sans conteste, été la plus fertile pour le marché italien de la poupée. Le "numéro 1" Lenci débuta en 1919 à Turin. Son ascension fut rapide, tout comme celle des entreprises qui s'inspirèrent de son travail. Une multitude de firmes, plus ou moins grandes, plus ou moins professionnelles, ont ainsi plagié le travail d'Elena König Scavini, la fondatrice de Lenci, en donnant vie à une ribambelle de poupées en feutre ou en tissu bourré : Alma, Margot, Messina VAT, Eros, Marazzi...

A la fin des années Vingt, une autre star allait briller, pendant quelques années seulement, sur le marché péninsulaire : Burgarella. Née de l'initiative d'un entrepreneur sicilien, Gaspare Burgarella, cette firme mettait en valeur le talent artistique du peintre Ferdinando Stracuzzi. Implantée à Rome, cette maison haut de gamme a créé de superbes poupées en composition aux visages très expressifs, aux corps harmonieux, parfois sexués, et aux vêtements soignés. Ces poupées rares sont, aujourd'hui, recherchées par des passionnés extrêmement avertis.

La production de poupées des années Noires, de la fin des années Trente à la fin des années Quarante, témoigne de la pénurie de matières premières, de l'absence de main d'oeuvre qualifiée et d'investisseurs fortunés. Les poupées de cette génération sont rarement marquées, donc difficilement identifiables. Il faut attendre les années Cinquante pour que le secteur italien de la poupée reprenne du poil de la bête.

A cette époque, les deux seules firmes historiques qui maintenaient le cap étaient Furga, en Lombardie et Lenci au Piémont. Tandis que cette dernière était désormais passée dans les mains de la famille Garella sans trahir sa spécialité dans la poupée luxueuse en feutre, chez Furga on avait délaissé la production de poupées à tête en biscuit au profit de matières incassables : le carton bouilli et plâtré, d'abord, les matières plastiques ensuite. C'est par l'utilisation de ces dernières que le secteur industriel italien a su rebondir. De nouvelles firmes comme Sebino, Migliorati, Italo Cremona, FIBA, Effe, Gabar, Zanini & Zambelli ont contrecarré le quasi monopole de Furga, Bonomi et Giachetti dans le domaine de la poupée populaire. Lenci continuait de satisfaire une clientèle cossue avec des produits soignés qui commençaient, néanmoins, à manquer de modernité, ce qui explique leur déclin dans les décennies qui ont suivi.



La plus ancienne matière plastique, le celluloïd, a aussi été utilisée par certains fabricants italiens. La fille de la fondatrice de Lenci, Anili, a fondé sa propre maison, homonyme, en 1946, grâce au soutien maternel. Si le feutre a continué d'être son matériau de prédilection, Anili a aussi utilisé le celluloïd en créant une gamme de poupées expressives tout aussi irrésistibles que leurs ancêtres de chez Lenci. Quelques autres entrepreneurs fabriquaient alors des baigneurs en cette matière : Francesco Bardelli, Sita e Montoli, Industria Nazionale di Celluloide, SAMCO. Ils concurrençaient la production allemande, alors très implantée sur le sol italien.

Très vite, le celluloïd fut remplacé par une matière plastique dure, le polystyrène. Galletti, Querzola, Oltolini, Monel, Ratti, pour ne citer qu'eux, l'adoptèrent en priorité, pour évoluer vers le polyéthylène et ensuite vers le PVC.

Ce deuxième après-guerre a également été marqué par l'apparition, sur le marché, de poupées à la silhouette adulte. Des industriels tels que Bonomi et Ottolini ont réalisé des poupées-mannequins bien avant l'apparition de la très célébrée Barbie américaine, d'autres suivirent leur exemple dans les années Soixante et Soixantedix. En même temps, le duo d'artistes Golia (mari et femme) créait une irrésistible collection de silhouettes caricaturales en pièces uniques, entièrement réalisées à la main, qui ne se destinaient pas au jeu des enfants mais à la décoration de vitrines et à l'enseignement de l'histoire du costume dans des écoles professionnelles. Leur parenthèse "poupées" décoratives, commencée au sortir du deuxième conflit mondial, devait s'achever au tout début des années Soixante, lorsque le couple décida de mettre fin à leur aventure pour ne pas entrer dans une logique commerciale qui les éloignerait de leurs aspirations artistiques.

Dès les années Soixante, le poids des industriels italiens de la poupée dans le monde fut grandissant, au point que les fabricants français et allemands en prirent ombrage. Certaines marques, comme Furga et Bonomi, avaient une telle diffusion dans les pays étrangers que les entreprises locales durent élaborer des stratégies musclées pour limiter leur progression sur leur propre sol. La qualité du "made in Italy", proposée à des prix très attrayants, faisait néanmoins de plus en plus d'émules, ici et là, ce qui explique que quelques entrepreneurs français, plutôt que de leur faire la guerre, importèrent leurs produits en devenant leurs représentants exclusifs. Ce fut le cas d'Arbois, avec Furga, Galba et Ferrario, le cas aussi de Convert avec Sebino, pour n'en évoquer que deux parmi les plus efficaces.

La fin des années Soixante-dix venait sonner le glas de ce secteur industriel. Non seulement en Italie mais en Europe d'une façon générale. La mondialisation était en route, avec ses nouvelles logiques, ses dimensions planétaires, certes, mais fatales pour la plupart des petits et moyens entrepreneurs qui périclitèrent face à la concurrence des multinationales.

Aujourd'hui, la réalité des fabricants de poupées en Italie n'est pas plus brillante qu'en France. Reste un goût certain pour la "belle" poupée, ressenti surtout par la gente collectionneuse, qui s'arrache les anciennes gloires "Made in Italy" à prix d'or et qui entreprend de mener des recherches documentaires sur les fabricants italiens, quelle que soit leur génération. C'est dans cette mouvance nouvelle que se situe cette exposition, une opportunité de plus pour les amateurs de voir des pièces qu'ils collectionnent et pour les néophytes de découvrir une facette, somme toute assez méconnue, de ce passé pourtant si proche, dans le temps et dans l'espace.



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