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La photographie n'est pas l'art
Collection Sylvio Perlstein

Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg

Exposition du 5 février au 25 avril 2010


Partageant sa vie et ses activités professionnelles entre la Belgique et le Brésil, Sylvio Perlstein, au fil de quarante années de voyages, de rencontres et d’amitiés tissées avec les artistes, a réuni près d’un millier d’oeuvres d’art moderne et contemporain. Il dévoile ici une partie de sa collection photographique regroupant certaines des images les plus emblématiques de l’histoire de ce médium.

Les photographes des années 1920 et 1930 dominent l’ensemble de la présentation, à l’instar de Man Ray – auquel le titre de l’exposition rend d’ailleurs hommage en reprenant l’intitulé de son recueil «La photographie n’est pas l’art» édité en 1937 – qui a accompagné le collectionneur dans sa quête de l’insolite, du fantasmagorique, du déconcertant. Des tirages de la Poupée de Hans Bellmer en passant par les autoportraits travestis de Claude Cahun, l'exposition révèle quelques unes des plus belles photographies du surréalisme tout en s'intéressant aux développements contemporains que le mouvement a pu prendre avec notamment les oeuvres de Vik Muniz, Adriana Varejão ou Philippe Ramette. Le parcours de l'exposition est également ponctué d’oeuvres non-photographiques de Magritte, Pistoletto ou Bruce Nauman entre autres.

Cette exposition reflète le regard personnel de Sylvio Perlstein sur la photographie et affiche une ligne directrice pouvant être conçue comme un angle de lecture particulier de l’histoire de la photographie : celle d’une prédilection pour la création photographique présentant les caractéristiques de cette «inquiétante étrangeté», chère aux surréalistes, mais aussi nettement perceptible dans l’ensemble de sa collection, toutes périodes confondues.

Fondée de manière «intuitive et passionnée», cette collection ne présente point de portraits ou de nus classiques mais toujours une quête de l’expérimentation technique (rayogrammes, surimpressions, photomontages...), de la marginalité esthétique et iconographique : l’objectif fragmente, déconstruit, poétise ou érotise le corps humain ; le visage se change en masque ; les objets deviennent fétiches ; les espaces se muent autant en passages qu’en frontières...

Les commissaires de l’exposition, Régis Durand et David Rosenberg ont choisi de regrouper les oeuvres de la collection en six sections «Corps», «Objets», «Masques et visages», «Espaces», «Scènes» et «Mots» invitant ainsi à la création de relations originales entre des périodes et des artistes différents.

Si le surréalisme en tant que mouvement historique est représenté par de nombreuses épreuves dans la collection Perlstein, la surréalité et le fantasmagorique émanent de nombre d’images exposées. Le «beau bizarre» ou selon la terminologie de Sylvio Perlstein, l’esquisito, peut être une piste de lecture opportune de la photographie des XXe et XXIe siècles.



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