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Laurence Aëgerter |
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Au Mamac, l’artiste présente une série de portraits photographiques de spectateurs vus de dos contemplant les chefs-d’œuvre du musée du Louvre : Ingres, Watteau, Chardin, De La Tour...s Parallèlement, Laurence Aëgerter n’a pu s’empêcher de détourner le Catalogue des chefs-d’œuvre du musée du Louvre publié en 1976 en le reproduisant en fac-similé et en y mêlant ses propres photographies prises sur le vif au grès d’une visite. Au Rijksmuseum d’Amsterdam, l’artiste réalise également une vingtaine de photographies sur le même principe.
Ces portraits photographiques, produits avec l’aide de l’Institut Néerlandais, convoquent un fond culturel partagé (une œuvre d’art célèbre) et la sphère intime de la contemplation. L’anonyme visiteur s’élève au rang d’œuvre d’art. Ce nouveau personnage, par la prise de vue frontale, est projeté dans l’espace pictural. L’œuvre d’art est parasitée par sa présence. Cachant une partie du tableau, cet intrus en propose une nouvelle lecture. Son attitude, sa coiffure et sa tenue vestimentaire entrent en résonance avec ce qui se joue dans le tableau détourné. Des relations¬ formelles et colorées se créent. Laurence Aëgerter interroge les limites entre reproduction objective d’une œuvre iconique et vision subjective. Dans cette mise en abyme de la contemplation, l’artiste pose la question de la position du spectateur et de sa faculté d’interprétation. En ce sens, elle met en scène la force visuelle, la prégnance des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art.