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L’interprétation des rêves |
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Les trois séries présentées dans cette exposition sont lisibles en fonction d’un certain héritage conceptuel du surréalisme et, en amont, de la psychanalyse. Jorge Molder peuple de manière compulsive cette arène où il fait affronter le hasard et la nécessité, le concret et l’abstrait, l’apparition et la désagrégation, cherchant des passages entre une dimension ludique et une dimension tragique.
Le récit qui nous est égrené dans Le petit monde pourrait être lu comme un rite de passage. Un personnage isolé dans son studio esquisse un dessin schématique. Rien sur son visage n’est significatif ; rien ne nous permet d’interpréter le geste ou ses intentions. On dirait que toutes ces positions de répétition nous montrent obstinément les énigmes d’une mémoire recherchée. Cette scène, certainement phantasmatique, nous mène à l’obsessif du processus de constitution de ce que très souvent nous prenons pour l’identité.
Le cinéma n’est pas seulement le territoire imaginaire privilégié de Jorge Molder, mais aussi un recours imagier concret. Cette série est la plus exemplaire de cette observation : 31 films différents sont à l’origine de ces 32 images où le mouvement et l’arrêt sont singulièrement synthétisés dans les protagonistes et dans la scénographie de chaque plan photographié.
L’interprétation des rêves s’approprie le titre de l’ouvrage publié par Sigmund Freud en 1899 et qui fonde, de manière décisive, son paradigme psychanalytique sur l’analyse des névroses, de l’activité onirique et des productions culturelles et civilisationnelles en général. L’inconscient, le rêve et la pulsion jouent également un rôle clef dans l’oeuvre de Jorge Molder qui cherche en permanence le passage entre le sommeil et la veille, entre l’idée et le corps, entre le réel et son apparence, entre les deux côtés du miroir.
L’interprétation des rêves est aussi le titre de l’exposition, pour une raison évidente : le caractère crépusculaire de l’ensemble des images regroupées dans ces trois séries.
Depuis, de nombreuses expositions individuelles, au Portugal et à l’étranger, lui ont été consacrées. Il a participé à des
grandes expositions collectives, dont la 22e Biennale de São Paulo (1994) ; la 48e Biennale de Venise (1999) ; Das
Schwarze Quadrat (Hommage à Malevitch), Hamburger Kunsthalle (2007) ; Artempo – Where Time Becomes Art,
Palazzo Fortuny, Venise (2007) ; Jan Fabre – Le Temps Emprunté, Palais des Beaux-arts, Bruxelles (2008).