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Debora Hirsch |
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Le portrait de Brigitte Bardot trône quant à lui en bonne place dans l’exposition rétrospective consacrée à la star par le Musée Landowski, prêt d’un autre collectionneur.
Le titre de l’exposition annonce la couleur. Ce nouvel ensemble de peintures à l’huile sur toile, intitulé "STORIES", réalisés par l’artiste brésilienne Debora Hirsch dans son atelier milanais, enrichi d’un nouveau volet ses précédentes séries "ITEM" et "FILE", directement inspirées des couvertures de magazines anglo saxons Time magazine et Life magazine.
Comme dans ses premiers portraits de célébrités, le visage occupe tout l’espace de la toile, seul le titre de la série venant s’inscrire dans le haut de la peinture, comme pour estampiller le tableau et le rattacher à un portrait d’ensemble de l’actualité "people" contemporaine. Cette quadra, qui vit et travaille en Italie depuis de nombreuses années, saisie avec une acuité extrême les traits de caractère de ses modèles, portraits plus vrais que nature, qui font penser à des clichés photographiques plus qu’à de la peinture, le côté lisse de la matière accentuant l’analogie. Cette représentation trait pour trait, quasi mimétique, s’inscrit dans la tradition du genre du portrait européen tout en le renouvelant puisque si l’artiste choisit la ressemblance littérale, elle l’assortit d’une "histoire" personnelle, qui devient le pendant du portrait et le moyen d’en décoder les intentions.
Les toiles toutes de la même dimension (40x32cm) accompagnées d’un texte en regard, composent une galerie contemporaine saisissante de véracité, tous les protagonistes, nés au XXème siècle, ayant chacun à leur manière contribués par leurs histoires personnelles à écrire l’histoire avec un grand H. Celle des arts en général avec des figures marquantes, icônes du cinéma avec deux magnifiques portraits de James Dean à la fleur de l’âge et d’un Marlon Brando saisissant, plus loin la diva Calas côtoyant les stars Bardot et Marilyn, rayonnantes de sensualité, tandis qu’en vis-à-vis s’exposent les grands noms de l’art contemporain, Klein, Man Ray ou Duchamp accompagnés de Chopin pour la musique et enfin de Pelé, plus vrai que nature en digne représentant des sportifs.
Autre monde, autre facette de ce melting-pot, qui peopolise à outrance tous les grands de notre temps, avec les portraits de deux souverains pontifes ; Celui de Jean Paul II incarne l’homme de pensée et de sagesse tandis que son successeur, dans un flou presque inquiétant, comme pour stigmatiser toute l’ambiguïté et la personnalité trouble de ce personnage publique controversé, aura racornie qui transparaît dans la peinture sans concession de Debora Hirsch. Les hommes d’état ne sont pas en reste, largement représentés comme pour montrer combien leurs histoires personnelles ont pris le pas sur leurs actions proprement dites, presque un G7 reconstitué, les épouses starisées occupant le premier rang avec deux visages floutés et presque hilars de Michelle Obama et Carla Sarkozy. Sont aussi au rendez-vous, le président de son pays natal, l’éxécution de la barbe de Lula est étonnante de réalisme, sans oublier les Poutine, Obama, Sarkozy ou Hillary Clinton.
La peinture de Debora Hirsch pourrait apparaître comme un
stéréotype expressif voir daté au regard des audaces de la
peinture contemporaine, mais sa théâtralité expressionniste et
le parti pris d’accompagner chaque portrait de son pendant
"stories", histoire plus ou moins fictive, inscrit résolument ce
travail dans la contemporanéité, tel un portrait interactif à
l’heure de l’internet et de facebook, qui admettrait les
contributions externes. Ces portraits sont d’abord et avant tout
une invite de l’artiste à revisiter l’histoire, une adresse aux
spectateurs pour se réapproprier ces icônes, avec toutes leurs
contradictions d’hommes et de femmes de notre temps.
Une discussion entre Carla Bruni et le Président Sarkozy au sujet d’un amant probable de celle-ci. Un rêve d’Hillary Clinton concernant son mari infidèle. Une voix guidant les gestes d’Yves Klein. Un acte proscrit et libertaire de Barack Obama. Une vision personnelle de l’Amérique par Michelle Obama. Une crise de colère incontrôlable de Nicolas Sarkozy. Quelques pensées cachées du Pape Ratzinger sur Dieu et la religion. Une auto-analyse du Président brésilien Lula. Un Berlusconi de plus en plus riche qui ne peut pas emporter ses biens dans l’Au-delà. BB parlant de sa conception de la beauté. JFK parlant de son expérience avec les femmes. Ahmadinejad à propos de sa peur des hommes, Andy Warhol à propos des miroirs. Duchamp à propos des ready-mades. La surprise de Man Ray lorsqu’il se rase, Marilyn vivant sa propre mort, la perplexité de James Dean sur le monde et le conformisme, le mépris de Marlon Brando face à l’ignorance...
Les "Stories" sont des diptyques : d’un côté un portrait peint, de l’autre une histoire. Les peintures ressemblent aux couvertures d’un magazine inventé intitulé "Stories". Les histoires se rapportent aux personnages peints. Plusieurs d’entre elles sont basées sur des faits réels, d’autres sont des fictions. Elles ont toutes un point commun : elles peuvent toutes être vraies ou apparaître comme telles.
Ces histoires sont basées, ou parfois seulement inspirées, sur des nouvelles écrites par des écrivains de renom de différents pays et à différentes époques, de Sartre et Baudelaire à Kawabata, Updike à Borges et bien d’autres encore ainsi que par des artistes comme Warhol, Klein, Duchamp ou Picabia. Chaque histoire a été plus ou moins raccourcie, enrichie, changée, adaptée ; le but était la recontextualisation du texte original autour de la personnalité perçue de chaque individu.
Cette appropriation multiple des images, des vies, des personnalités, des textes – tous combinés – contribue à peindre sous une nouvelle lumière l’histoire individuelle de chaque personne. Les différents styles d’écriture n’ont pas été affectés ou changés. L’oeuvre apparaît comme le résultat d’un effort choral sous la direction de l’artiste.
Pour Marilyn Monroe, l’artiste a développé une représentation
contradictoire : le texte, adapté d’une fable de Pirandello, décrit
la mort de Marilyn et le chemin de son âme juste après son
décès regardant plus loin, vers la vie éternelle. Afin de mettre
en valeur cette vie-mort, cet oxymore, Debora Hirsch ajoute
une vidéo de Marylin, nous regardant et nous souriant dans une
vision tridimensionnelle, tel un chemin pour la ramener à la vie.
La vidéo a été manipulée et produite en 3D par une technique
développée par l’artiste.