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Exposition Sens dessus dessous |
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Musée national Marc Chagal, NiceExposition du 19 juin - 11 octobre 2010L'exposition "Sens dessus dessous - Le monde renversé de Chagall" rend hommage à Marc Chagall à l’occasion du 25 anniversaire de sa disparition. L’observation des oeuvres de Marc Chagall nous amène assez vite à repérer ce que l’univers dépeint présente de singulier. Avec ses personnages d’un autre âge qui habitent d’improbables espaces, ses animaux transfigurés qui mêlent leurs espèces, ses architectures ramassées abritant des scènes quotidiennes qui sont autant de spectacles magiques, chaque tableau de l’artiste donne en effet à contempler un monde où le bouleversement peut être celui de la catastrophe et du chambardement tragique mais peut être aussi celui de l’enchantement et de la délectation. Nous pouvons d’autant plus aisément accepter d’être transportés par les toiles de Chagall que chacune d’entre elles recèlent des épisodes dans lesquels les êtres humains, les bêtes, les objets ont eux aussi été déplacés, promenés, transbordés et que leur image – sens dessus dessous – s’est affranchie des réalités contingentes et de leur point d’amarrage.
L’exposition que le musée national Marc Chagall à Nice propose réunit 91 oeuvres – 23
peintures et 68 dessins dont une vingtaine d’inédits – qui ouvrent toutes sur ces paysages complexes où les
éléments, défiant les lois de la gravitation, virevoltent en tout sens et transgressent les normes de
l’ordonnancement classique des représentations habituelles. Elle tentera de mettre au jour les raisons qui ont
amené l’artiste à concevoir un monde dans lequel, comme il le souligne lui-même : "Un homme qui marche
a besoin d’un vis-à-vis à l’envers pour souligner son mouvement" ou qu’ "un vase debout n’existe pas (et
qu’) il faut qu’il tombe pour prouver qu’il est stable". Notre questionnement portera sur le voisinage qu’eut
l’artiste avec les Surréalistes, tous, eux aussi, adeptes de la "révolution" et du renversement des valeurs
établies. Mais il fera place également à d’autres hypothèses, notamment celles qui ont trait à l’identité
religieuse de l’artiste. L’errance des formes, leur migration à l’intérieur même du tableau, leurs
pérégrinations incessantes semblent, en effet, pouvoir être mises en rapport avec les exodes que le peuple juif
dut subir au cours de son histoire. Le frappement du Rocher (1960-66), Le Cantique des Cantiques IV
(1958) donnent, sur des modes différents, une version saisissante de cette dérive où les individus, les
animaux, les choses elles-mêmes se libèrent de tout lien et circulent librement dans l’espace. C’est au sens
propre un monde renversé que Chagall donne à voir, un monde où "le temps n’a point de rives", pour
reprendre le titre d’un tableau des années 30, dans lequel les fiancés et les mariés, les rabbins et les
musiciens, les pendules et charrettes, les ânes et les coqs, le peintre lui-même, tant de fois auto-portraituré, se livrent à d’audacieuses acrobaties à l’instar de ces gens du cirque que l’artiste aimera aussi prendre comme
sujet de représentation.
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