Daniel Buren

Photos-souvenirs au carré

Haut lieu du savoir-faire du métal, la Monnaie de Paris veille à la préservation des métiers patrimoniaux, qu’elle abrite depuis Charlemagne. Elle partage avec Hermès un même degré d’exigence dans la fabrication de ses produits, et témoigne d’un attachement identique à la tradition et à la modernité, notamment à travers ses relations avec des artistes contemporains.

Les liens qui unissent Daniel Buren à Hermès et à la Monnaie de Paris renvoient à une histoire déjà riche, puisque l’artiste inaugura pour Hermès deux espaces dédiés à l’art contemporain – en 2000 à La Verrière à Bruxelles, en 2006 à l’Atelier à Séoul –, et présenta une oeuvre majeure – Pergola – à la Monnaie de Paris en 2009.

Hermès révèle aujourd’hui 365 pièces uniques, conçues à partir de 22 photos-souvenirs. Inventé par l’artiste, ce terme se réfère aux centaines de milliers de photographies qu’il a accumulées depuis les années cinquante, et qu’il définit comme étant des "photos sans prétention et uniquement cela" (Les Écrits, 1988). Daniel Buren a encadré les fragments de photographies avec son "outil visuel". Constitué d’une alternance de bandes verticales blanches et colorées de 8,7 cm de largeur chacune, cet autre concept inventé par l’artiste fonctionne depuis 1965 comme un élément reconnaissable et toujours identique. L’encadrement de bandes colorées est ici un invariant visuel qui unit, crée un lien, mais produit aussi une différence.

365 carrés – autant d’oeuvres uniques – dont Daniel Buren aime rappeler qu’ils ont été avant tout conçus pour être noués autour du cou, drapés, froissés. Pour l’artiste, qui dans son travail s’est affranchi depuis longtemps des cadres imposés à la peinture, le carré porté n’est pas dénué de sens : il prolonge son intervention dans l’espace public.

Les carrés de Photos-souvenirs au carré seront disponibles à partir du 20 octobre 2010 dans une sélection de magasins Hermès, accompagnées d’un livre coédité avec les éditions Xavier Barral.