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Erwin Trum |
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Centre Mondial de la Paix, VerdunExposition du 27 novembre 2010 au 17 avril 2011Le Centre Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme présente une exposition rétrospective de l’oeuvre d’Erwin Trum. Erwin Trum est un peintre franco-allemand qui développa une oeuvre traditionnelle dans la forme tout en étant abstraite et riche de sens, Un travail très personnel donc, dans la lignée des plus grands, qui force à une reconnaissance posthume. "Erwin était un homme d’engagements, perceptibles dans ses nombreux écrits, ses aphorismes cinglants. Il était très sensible aux problèmes écologiques de notre planète, méfiant et critique à l’égard de certaines formes de « barbaries technologiques » mais c’était surtout un homme impuissant, démuni devant l’hypocrisie, l’arrogance, le mensonge, la souffrance. « Nous avons épuisé les réserves de nos rêves » m’avait-il un jour écrit, mais lui en était empli, inépuisable. Jamais il ne s’était défait de son humanisme pourtant si rongé de nihilisme qui l’excluait de certaines formes de bonheur. Le monde comme un brouillon illisible qu’il aura tenté d’harmoniser, d’influer au travers de son oeuvre visionnaire, exigeante, et qui le mettra définitivement à l’abri du temps et des modes." Christian Bizeul – Novembre 2004 "Toute l’oeuvre d’Erwin TRUM est unique, singulière ; je n'en connais pas de précédent. Fondamentalement intemporelle, universelle, elle se situe à la fois aux origines mais est également inscrite pour la fin des temps, lorsque le « UN » se sera retrouvé, réconcilié. Cependant, bien que parfaitement identifiable, il est possible d’y déceler des sources, d’y voir des influences, des affinités diverses. Il me semble toutefois que presque l’intégralité de son oeuvre est empreinte de l’esprit baroque, ce qui au regard des origines de l’artiste, n'a rien de surprenant. D’autres proximités sont également perceptibles. Enluminures médiévales, hiératisme byzantin, visions oniriques proprement germaniques, foisonnement expressif et sensualité flamande. (Grünwald, Altdorfer, Bruegel, Bosch, Rubens). Erwin a été également à l’écoute des mouvements contemporains et en particulier ceux de la peinture américaine d’après guerre et qui peuvent se révéler dans les oeuvres plus anciennes 64 à 66. (Pollock, De Kooning, Tobey) et pour notre continent européen très certainement Bissière 76-77. Baroque parce que sa peinture, comme ses dessins, ont des propensions à se propager, à s'enfler, soumis à une densité, une profusion propre à cette forme d’expression. OEuvres éclatées, ouvertes, qui ignorent les limites du support. Absence de centre. Gothique également par ses couleurs flamboyantes, ses poussées verticales, ses ciels indigo, ses paysages auréolés, mordorés, nimbés d’arc-en-ciel que l’on voit souvent dans les compositions du gothique flamboyant rhénan. Rapprochements également possible avec l’art du XVIIIème siècle et ce au travers des tapisseries, boiseries, tissus et orfèvrerie (la tapisserie Erwin l’a pratiquée avec bonheur et ce en particulier avec une oeuvre inspirée d’une de ses toiles réalisée à Aubusson et commandée par le FRAC Lorraine (89). Erwin Trum est un homme du nord. Il n’a pas eu l’arrogance religieuse et pragmatique des artistes du sud, mais bien celle onirique et visionnaire métaphysique de ceux du nord. Je songe alors à ses toiles sourdes et embrasées, à ses derniers dessins à la mine de plomb, sa série de portraits de « tronches » si intériorisés et expressifs d’humanité marqués d’affectueuses et compatissantes dérisions. Je pense à Rembrandt à ses gravures clair-obscur, griffées, scrofuleuses. C’est toujours un homme du nord, lorsque dans ses vastes compositions paysagères, aux jardins suspendus stratifiés de miels et où se raidissent des cascades irisées avec par tout alentour, disséminée, une végétation gonflée de sève, l’artiste dit alors la nostalgie mélancolique des méridiens imaginaires des lymphatiques contrées du sud bercées de mers d’orients fastueux, odorants, qui laissent deviner, incertains, des cités, des ports, aux apparences méditerranéennes sous des lumières jaunes, rougeoyantes et célestes. Epars, on peut y discerner une humanité glorieuse, non pas riche de biens, mais détentrice de savoirs et de sagesse, a l’écoute du « Mystère », aphone car ici règne le silence. Là sont des Rois, des Princesses encensées, des orants, revêtus de somptueux vêtements, parés de bijoux étincelants. Erwin nous les a peints dans une suite de portraits divinisés, mais qui paradoxalement, n'en demeurent pas moins frappés d’humanité, gardiens de la vacuité, de ces trop pleins d’étoiles que le vide absorbe.
Avec le recul, je crois pouvoir dire n’avoir jamais vu Erwin qu’en
« Noir et Blanc ». Je ne me souviens plus de l’avoir rencontré en
plein jour, sous le soleil. Les vertus de notre astre ne semblaient pas
lui convenir."
Texte : Christian Bizeul - Novembre 2004
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