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Biographie Chéri Samba
Chéri Samba, peintre congolais, de son vrai nom Samba wa Mbimba N’zingo Nuni Masi Ndo Mbasi, naît le 30 décembre 1956 dans le village de Kinto M’Vuila.
Chéri Samba fait ses études primaires et post-primaires dans son village. Considéré comme bon élève, il dessine déjà sur ses cahiers et griffonne dans le sable, puisant son inspiration dans les bandes dessinées.
Chéri Samba désire transposer ses croquis sur un support différent et à l'âge de 16 ans il interrompt ses études et part pour Kinshasa, la capitale du pays.
Il travaille pendant quelques mois chez un peintre d'enseignes puis s'installe à son propre compte.
Pour que le public s'arrête plus longtemps devant ses peintures, Chéri Samba y ajoute un texte à la manière des bandes dessinées.
De 1977 à 1981 il décore un hôtel à Brazzaville puis participe à de nombreuses expositions, notamment la Foire Internationale de Kinshasa et "Horizon 79" à Berlin.
Ses thèmes de prédilection sont divers et variés et vont de la corruption, de la guerre et du sous développement jusqu'au sida et à l'adultère. La peinture de Chéri Samba, emplie d'un humour corrosif, apparaît comme une critique féroce de la vie sociale et politique.
Combinant différents styles,
ses audacieuses prises de positions picturales se caractérisent par une grande maîtrise
du métier, par leur technique et leurs innovations. Chéri Samba traite de la vie de tous les jours,
des problèmes, plaisirs et paradoxes que l’on rencontre dans les cultures en mutation
rapide, mais il montre aussi l’impact des événements internationaux sur les sociétés
africaines.
Basées sur la conviction que l’artiste ne doit pas seulement faire réfléchir mais
aussi en appeler à la conscience du spectateur, les oeuvres de Samba sont toujours d’accès
facile et très appréciées du grand public.
L'exposition "les Magiciens de la Terre", qui se déroule au centre national d'art et de culture Georges Pompidou en 1989, lui apporte la renommée internationale.
Citations Chéri Samba
"J’ai débuté comme tout le monde. Mais, j’ai toujours pensé que chacun vient sur terre
avec une mission précise. La mienne, c’est d’enseigner, d’évangéliser par la
peinture. Ce rêve a démarré à l’école primaire. Mon dada préféré était de
griffonner des croquis dans mes cahiers. Dès la 6 ème primaire, je reproduisais les
dessins d’une revue célèbre de Kinshasa, "Jeunes pour Jeunes". Mes dessins ont
récolté un tel succès au village que ça m’a mis la puce à l’oreille ! ça m’a gonflé la
tête. Vers 1972, j’ai arrêté mon cursus scolaire pour me consacrer à la peinture
à Kinshasa, en échappant à la vigilance autoritaire de mon père."
"Je suis en même temps dessinateur et peintre. Parce que je commence toujours
mes tableaux par un dessin. A cette étape du travail, je peux déjà vendre l’oeuvre mais
j’aime aller jusqu’au bout de mes idées en couvrant les crayonnés par de la peinture.
Ma démarche est celle de la B.D. et je relate l’histoire en continu. Raison pour
laquelle on m’a taxé, autrefois, de peintre publicitaire. J’ai beaucoup évolué dans
ma pratique artistique. C’est moi qui suis pionnier de cette appellation de «peinture
populaire» par dégoût de l’appellation occidentalisée de « peinture naïve".
"Notre avenir, c’est de ne pas nous juger par notre couleur, mais qu’on voit ce qui est en chacun de nous.
Concernant la peinture, je souhaiterais qu’on la regarde pour elle-même, sans connaître son origine, sans
lui donner de nom. Qu’on ne voit pas la peau, qu’on regarde le travail, peu importe d’où vient celui qui l’a
peint !"
"Je ne suis pas un monument national mais un monument du monde parce que mon travail n’est pas
seulement destiné aux Congolais. Je suis un observateur du monde et mon oeuvre s’adresse au monde
entier même si les cultures diffèrent."
"Ce sont les artistes qui font le monde. Un monde sans artistes est impensable. On dit que les artistes
sont des petits dieux. Les dirigeants doivent nous écouter parce que nous sommes les porte parole du
peuple."
"J’aime que l’on prenne le temps de regarder, de contempler une oeuvre. Il faut parfois du
temps pour rentrer dans un tableau. Les gens ne doivent pas se presser. Ils doivent pouvoir rester
longtemps devant une oeuvre et la présence du texte est aussi un moyen de les inciter à s’arrêter sur la
toile. Ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront percevoir les différents niveaux de lecture qu’elle propose."
"Mes peintures traitent des sujets de la vie courante et de la politique dans la société mais avec
humour, y compris au niveau des titres choisis : "Inconscience professionnelle",
"Parcelles sans WC", "Le sinistré implore son ancêtre", etc".
Expositions Chéri Samba (sélection)
2004 : "j'aime Cheri Samba", fondation Cartier, Paris
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