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the name is BURROUGHS

Expanded Media

ZKM, Musée d'Art Contemporain, Karlsruhe

Exposition du 24 mars 2012 au 12 août 2012




burroughs
"the name is BURROUGHS – Expanded Media" - Exposition au ZKM, Musée d'Art Contemporain - "William S. Burroughs in his Rome hotel", May 1989. Image reproduction, photo : Udo Breger

Des oeuvres comme "Le Festin nu (Naked Lunch)" ou "La Machine molle (The Soft Machine)" ont fait de William S. Burroughs (1914- 1997) un auteur célèbre dans le monde entier.

On sait bien moins en revanche que Burroughs était aussi un artiste multimédia qui a laissé une oeuvre hétéroclite et foisonnante, comprenant aussi bien des expériences audio-magnétiques, cinématographiques ou photographiques que des oeuvres picturales et des collages. La grande exposition "the name is BURROUGHS – Expanded Media" est la première rétrospective de la création artistique de l'écrivain jamais organisée sur le sol allemand. Elle explore les multiples connexions entre sa production littéraire et sa création expérimentale de plasticien et élargit le portrait à la présence des "collaborations" de Burroughs avec d'autres artistes. L'intérêt de l'exposition est encore accru par la présentation d'une série d'oeuvres d'artistes contemporains de renommée internationale, qui se sont explicitement référés aux ouvrages de Burroughs et à sa méthode de "médias expansés" et sondent ainsi dans une perspective actuelle et de façon personnelle le potentiel de la création visuelle.

L'objectif de l'exposition est de rendre rétrospectivement tangible le caractère explosif et visionnaire de l'oeuvre littéraire de William S. Burroughs tout en présentant conjointement, pour la première fois dans cette ampleur en Europe, le rayonnement de ses idées et de sa philosophie sur un réseau mondial d'écrivains, de musiciens et compositeurs, de peintres, de photographes, d'artistes vidéo et de cinéastes. Plus que jamais Burroughs est considéré au début du 21e siècle comme un pionnier de l'art numérique – en particulier du fait des expériences réalisées dans les années 1960 avec le peintre, écrivain et inventeur Brion Gysin, le mathématicien Ian Sommerville et le réalisateur Antony Balch. En organisant l'exposition "the name is BURROUGHS – Expanded Media", le ZKM renoue aussi avec la mission particulière qui lui a été confiée et avec sa propre histoire, puisque c'est Burroughs qui avait reçu en 1993 le premier prix des médias Siemens à Karlsruhe.

William S Burroughs
"the name is BURROUGHS – Expanded Media" - Exposition au ZKM, Musée d'Art Contemporain - "William S. Burroughs at Hôtel Montalembert, Paris, waiting to drive out to Orly", May 1989. Image reproduction, photo : Udo Breger

L'exposition thématise, sans s'appliquer à respecter un ordre chronologique, les rêveries du jeune Burroughs et le suit pendant son enfance et sa jeunesse, puis à Saint Louis et Los Angeles, en passant par Harvard. Elle fait des petits crochets en Europe et dans le New York des années 1940, jusqu'à Mexico où l'artiste écrit son premier roman, Junky. Viennent ensuite des séjours plus longs à Tanger, Paris, Londres entrecoupés d'intermèdes récurrents à New York ; des lieux que Burroughs photographie, sur lesquels il fait des collages, de multiples expériences photographiques, audio-magnétiques et cinématographiques ou encore visuelles et linguistiques avec son collaborateur principal Brion Gysin. Dès la fin des années 1950, Burroughs repousse systématiquement les limites des potentiels médiatiques. A posteriori, on peut affirmer que son oeuvre introduit littéralement le concept d'"Expanded Media".

Au milieu des années 1940, Burroughs tombe dans la toxicodépendance – morphine, héroïne et autres opiacés. Le 6 septembre 1951, abruti par l'alcool, il tue accidentellement par balles son épouse Joan Vollmer à Mexico. Les autorités jugent qu'il s'agit d'un homicide involontaire. "Force m'est de conclure, aussi atroce que ce soit, que sans la mort de Joan je ne serais jamais devenu écrivain et je dois bien reconnaître combien cet événement a inspiré et marqué mon écriture. Je vis sous la menace constante d'être possédé par quelque chose et sous la nécessité quotidienne d'échapper à ce contrôle. La mort de Joan m'a fait découvrir l'occupant, l'esprit malfaisant, et m'a plongé à vie dans un combat dans lequel je n'avais d'autre choix que de me libérer par l'écriture" écrit Burroughs en 1985 dans la préface de son roman Queer (1951-53), dans lequel il transgressait les tabous sociaux et en faisait une méthode. Le démon de l'effroi s'engouffre dans la stylisation d'une langue sans compromis.

Dès ses premiers ouvrages Burroughs a du succès auprès de la jeunesse américaine et européenne ainsi que dans "l'underground" littéraire émergeant dans le sillage de la contre-culture. Dans les années soixante, il devient une icône de la "Beat Generation", puis le "père spirituel" des punks une décennie plus tard. Dans son poème épique HOWL (1956), Allen Ginsberg édifie un monument à sa génération. Le premier vers annonce : "I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving hysterical naked…" Avec la prose effrénée de Jack Kerouac dans On the Road (Sur la route), le trio Ginsberg, Kerouac et Burroughs (alias Old Bull Lee) accèdent à une renommée littéraire internationale. C'est Burroughs, avec Le Festin nu, qui signe la troisième oeuvre canonique de la littérature Beat. Le roman, dans lequel il assimile le langage à un virus, devient un "livre culte" de la seconde moitié du 20e siècle. L'intervention de la censure après la parution du Festin nu en 1962 aux États-Unis – publié dès 1959 à Paris – propulsa Burroughs à la une des quotidiens du monde entier. Au cours du procès qui suit l'interdiction du livre, Norman Mailer atteste de son "génie certain" ; la fin de ce même procès sonne simultanément le glas de la censure littéraire aux États-Unis.

Après vingt-cinq années d'exil qu'il s'est lui-même imposées, Burroughs retourne s'installer définitivement aux États-Unis au printemps 1974, vit plusieurs années à New York avant de passer la fin de ses jours dans la petite ville universitaire de Lawrence, au Kansas. C'est là qu'en tant qu'artiste "visuel et plasticien" il remet toujours plus profondément en question, transgresse et ainsi repousse à partir du milieu des années 1980 les frontières du possible, également dans les supports traditionnels que sont les panneaux peints et les travaux sur papier.

L'exposition "the name is BURROUGHS – Expanded Media" rend compte des étapes et rencontres marquantes dans la vie de William S. Burroughs, au moyen de textes écrits, de documents photographiques, audio et vidéo, dont certains ont rarement été montrés. En font partie les 600 éditions différentes de ses ouvrages publiés dans le monde entier, qui ont été prêtées par l'une des plus grandes collections privées de ce type. L'oeuvre visuelle est illustrée à partir de plus 150 pièces originales, issues en grande partie de l'Estate of William S. Burroughs (Lawrence, Kansas) administré par James Grauerholz, mais aussi de prêts de collections privées et publiques. Elles démontrent au visiteur que la création "plastique" de Burroughs est une contribution originale à l'art contemporain américain.

L'exposition présente également des oeuvres nées de la coopération avec des artistes exceptionnels – s'inscrivant dans le prolongement du projet The Third Mind réalisé par Burroughs et Brion Gysin – : des artistes tels que Robert Rauschenberg, Keith Haring, George Condo, Robert Wilson, Francesco Clemente, Philip Taaffe, John Giorno, Laurie Anderson, Kurt Cobain, Patti Smith et d'autres encore.

L'importance de l'oeuvre mais aussi de la personnalité de William S. Burroughs, icône de la contre-culture, dans la production d'artistes de plusieurs générations est mise en lumière avec des travaux majeurs. Le registre va ici de Walter Stöhrer et Rolf-Gunter Dienst ou David Wojnarowicz à Larry Clark et Christoph Lissy. On pourra de surcroît admirer des portraits photographiques réalisés par Gerard Malanga, Charles Gatewood, Robert Mapplethorpe, Richard Avedon, etc. En guise de point d'orgue, l'exposition sera complétée par une série de 80 tirages d'après négatifs originaux de Burroughs et Gysin provenant de la collection de Barry Miles (Londres) ainsi que par une machine à écrire dont Burroughs s'est servie à Paris et par la lame qui a permis à Brion Gysin d'inventer la méthode littéraire du CUT-UP.



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