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Yves Netzhammer |
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Biographie Yves NetzhammerL'artiste suisse Yves Netzhammer naît à Schaffhouse en 1970. Après un apprentissage de dessinateur en bâtiment, il suit avec succès de 1990 à 1991 le cours préparatoire à la haute école d’art et de design de Zurich, puis, de 1991 à 1995, le cours de perfectionnement en création visuelle.
Depuis une bonne douzaine années, l’artiste Yves Netzhammer travaille sur un cosmos pictural poétique largement ramifié. Ses dessins, installations spatiales et films vidéo calculés par ordinateur fascinent par leur rayonnement physique et leur clarté formelle.
Se servant de l’énergie ludique de la recombinaison, ils se fraient un chemin vers le côté sombre de notre existence : l’agréable s’engrène dans le désagréable,
la matière morte se fond dans le vivant pour former des créatures jamais vues et les scénarios représentés passent de l’échelle microscopique à l’échelle monumentale. L’interrogation acharnée de Netzhammer sur les limites entre sa propre sensation et la sensation étrangère conduit à des images d’une présence obsédante, dans lesquelles
la hiérarchie entre l’homme, les animaux, les plantes et les choses se met à vaciller. Les états intermédiaires, d’une beauté angoissante, qui naissent ainsi, mettent
en délibéré les préjugés de notre pensée picturale. Sur la thématique des contours du moi – comme la vulnérabilité, la finité du corps, la conditionnalité culturelle
du sujet – se développent de nouvelles manières de sentir et de ressentir.
Expositions Yves Netzhammer (sélection)Pour le pavillon suisse de la Biennale de Venise, Yves Netzhammer conçoit une installation spatiale, dans laquelle le dessin, l’architecture, la projection vidéo et la bande sonore s’interpénètrent. Par une intervention architectonique et sculpturale sur le pavillon, érigé en 1951 par Bruno Giacometti, il sépare la partie sud-est du bâtiment de son environnement et déplace le rapport entre l’intérieur et l’extérieur : un plan oblique s’élève depuis le bord arrière de la salle des sculptures, recouvre l’aire du jardin et, s’élevant au-dessus du mur du jardin, déborde sur la "Viale Harald Szeemann". Dans le jardin, ce plan oblique forme un toit, sous lequel Netzhammer applique de vastes oeuvres picturales en utilisant la technique du pochoir. La peinture du plafond, dans laquelle sont insérées quatre projections vidéo, est partiellement visible de l’extérieur. A l’intérieur de la salle des sculptures, le plan intercalé forme un étage intermédiaire, accessible par deux rampes cunéiformes. Son sol, incliné de 18 degrés, aiguise la perception d’enveloppe spatiale et de corporéité propre. Une peinture au sol reprend les motifs de la peinture du plafond de l’espace jardin, et le film vidéo projeté sur le mur développe, par ses représentations figuratives, la situation spatiale nouvellement créée. L’ensemble d’images est parcouru par une piste audio sur 14 canaux, exécutée par le musicien Bernd Schurer. Le "plan narratif" inséré structure le pavillon au moyen d’une lecture spatiale. Avec ses dessins de lignes dynamiques, ponctuées d’attracteurs sous forme de signes et de sons, il multiplie l’appréhension de l’espace et du temps et permet un rapport différencié à l’image, au mouvement et à la narration.
Par sa contribution à la Biennale de Venise, Yves Netzhammer se réfère au contexte d’une exposition organisée nation par nation. L’interpénétration et l’ouverture de l’architecture du pavillon vont de pair avec la tentative faite pour ouvrir le langage visuel à ce qui est en exclu par les frontières nationales et culturelles. Dans ses films et travaux picturaux pour Venise, Netzhammer confronte ainsi les stéréotypes de "l’étranger" avec de nouveaux points de vue, non conventionnels, de ce qui est personnel. "L’étranger" apparaît sous forme de contenus psychiques refoulés, de l’intérieur du corps que l’on ne voit pas, de corps silhouettes, de carnations différentes et de signes d’altérité culturelle. Ces motifs qui se fondent l’un dans l’autre créent des rapports insolites entre le soi et l’étranger, entre le cas individuel et le problème universel. Ils cherchent à se soustraire à une pensée qui s’articule autour de paires contraires et provoquent la confrontation avec les mécanismes situatifs. Le projet Venise de Netzhammer tente par ce biais de transposer des problématiques puissantes en questions imagées et d’ouvrir des dimensions de la sensibilité à l’aide de moyens picturaux, appelant l’ouverture du Moi à ce qui est étranger.
Dans l’approche de Netzhammer, qui recherche, pèse le pour et le contre, le "monde" apparaît non pas comme une masse de négociation disponible, mais comme un
vis-à-vis complexe doté d’une dignité propre. Cette impression naît d’un rapport spécifique
entre la forme et le mouvement. Les déroulements esquissés dans les dessins de Netzhammer et les mouvements gestuels réalisés dans les films vidéo engendrent un sens précis de la corporéité.
Les images transmettent la sensation d’une matière présente dans la mesure du possible, sensibilisent à sa signification. Les oeuvres de Netzhammer
font ressentir la "possibilité paradoxale d’un contact impossible",
rendent la vision des phénomènes du monde matériel plus aiguë, tout en les respectant
en tant que phénomènes insaisissables qui jamais ne pourront être saisis ou
décrits dans leur entièreté. L’artiste élargit et entretient une grande variété de phénomènes
du monde en utilisant exactement la matérialité volontaire des signes, en créant des formes nuancées qui déploient, dans ses travaux picturaux, les dimensions de la perception du monde. Dans la création de Netzhammer, "le monde figuratif"
et "le monde de la forme" marquent la délimitation et l’estimation précises de perceptions
– de perceptions incompréhensibles et de circonstances étrangères, à qui revient la promesse d’obtenir une place dans notre culture afin d’en influencer également
les limites.
Tim Zulauf
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