Pierre Ardouvin

"Pour moi le dessin est un moyen de noter au départ des idées, de visualiser des projets. Ca peut très bien aller du dessin de projet, de recherche, à un dessin plus proche du dessin automatique. Il y a aussi des images photographiques, détournées, retouchées ou parfois incluses." Pierre Ardouvin

L'artiste français Pierre Ardouvin naît en 1955 à Crest.

Ses créations, à la fois ludiques et inquiétantes, oscillent entre mélancolie, humour et poésie. Pierre Ardouvin met en scène dans ses installations les obsessions et les échecs de nos histoires, collectives et individuelles.

L’oeuvre de Pierre Ardouvin s’inspire des rêves utopiques, des fantasmes mais aussi du monde quotidien. L’artiste ne fait pas de critique fondamentale du système mais a une façon propre de rendre les formes telles qu’elles sont ou presque, avec juste un léger décalage.

Pierre Ardouvin esquisse et construit le puzzle d’un monde essentiellement artificiel, qui réactive tout à la fois nos souvenirs d’enfance et nos inhibitions d’adultes. Une fiction dans laquelle nature et culture se parasitent.

Les installations de Pierre Ardouvin nous transposent dans un univers qui flotte entre bonheur et nostalgie, entre bal du village et sortie mondaine, entre naturel et carton-pâte. Chaque fois, Pierre Ardouvin provoque de discrètes collisions et de ces entre-deux s’échappent une poésie post-punk.

Avec humour et distance, sur fond de gestes poétiques issus du quotidien, Pierre Ardouvin nous renvoit à notre humanité. Sur la façade du musée d’Art moderne, il étend son linge à la manière des mamas italiennes. Chez Ardouvin, les buissons sont faits de fleurs artificielles, les salons en chocolat et les couchers de soleil trouvent une belle réplique dans le plastique et le néon. Au gré de ces charmantes compositions, la culture populaire se taille avec panache une place au soleil.

Quelques oeuvres de Pierre Ardouvin

• L’aventure
  sculpture, production villa du parc, 2008
  
  L’aventure, une drôle de pièce composée d’un petit socle mobile muni de klaxons à poire, de ceux qui marquèrent la folle époque des débuts de l’automobile, se heurte ici aux quatre murs du plateau Robert Morris en déclenchant des pouêt-pouêt. Sur le socle de ce robot domestique, bricolage d’un autre âge, de bien avant l’ère hightech, se trouve un mât d’environ 2,50 m au sommet duquel flotte un fanion qui donne son nom à cet étrange robot-radeau : L’aventure. Tout un programme ! D’autant que L’aventure, à l’instar des jouets téléguidés contemporains, fait marche arrière chaque fois qu’elle butte contre un obstacle.
  
  En convoquant une petite machine rudimentaire, Pierre Ardouvin renvoie-t-il le spectateur aux débuts de l’ère automobile, marquée par la foi inextinguible dans le progrès, la mobilité, la liberté et autres rêves fordistes, qui débouchent aujourd’hui sur des réveils douloureux ? Fait-il référence à L’An 01 de Jacques Doillon, film culte des années 70, qui déjà se moquait de notre libido consommatoire tout comme des débuts de la robotisation appliquée à l’univers ménager ? Faut-il y voir une référence à cette mode japonaise contemporaine qui pousse à acheter des animaux-robots de compagnie pour palier une certaine solitude affective ? Tout se passe comme si cette foi aveugle dans le progrès technique tournait en rond, se "tapait la tête contre les murs" et nous laissait comme seule alternative la possibilité de faire un "Voyage autour de ma chambre", comme l’écrivain surréaliste René Daumal l’avait rêvé en son temps. "Cette pièce, souligne Pierre Ardouvin, nous parle de notre condition, de nos aliénations et de nos rêves avec absurdité et humour."
  
  
• Crème brûlée
  installation, production villa du parc, 2008
  
  Crème brûlée se compose de deux tables de nuit et d’un guéridon peints grossièrement en noir, sur lesquels des guirlandes d’ampoules à effet de flammes sont posées. Sur l’une des tables trône un gros crapaud, comme une vision surgie de l’inconscient. Référence à Frog, le film d’horreur, ainsi qu’à la revue d’art éponyme.
  
  
  
• Elephant man et loup garou
  sculptures, production villa du parc, 2008
  
  Le spectateur est mis en présence d’un étrange et minimal cabinet de curiosités renvoyant aussi bien à la sculpture, sur un mode humoristique, qu’à de très populaires mythologies de l’histoire du cinéma. Sur le manteau de faux marbre d’une cheminée comme toute les cheminées, animée par un faux feu de bois rougeoyant, Pierre Ardouvin expose quelques bibelots rococos, céramiques typiques du kitsch feeling qui sommeille plus ou moins en chacun de nous, produits dérivés d’un en-commun fait de cultures et sous-cultures : un vase, une tête de loup (garou), un buste d’Elephant Man posé sur une sellette de sculpteur en bois, etc.
  
  
• La maison vide
  installation, production villa du parc, 2008
  
  Le spectateur est invité à pénétrer dans La maison vide, une installation tout à la fois visuelle et sonore. Composée de cloisons blanches appuyées les unes sur les autres, cette pièce crée l’illusion d’un labyrinthe bancal, d’un espace chaotique, tout à la fois réel et fictif, que nous sommes invités à oser traverser. La maison vide rappelle un décor tout droit sorti d’un film expressionniste. On pense notamment au "Cabinet du docteur Caligari" (Robert Wiene, 1919), au "Golem" (Wegener, 1920) et à "Nosferatu le Vampire" (F. W. Murnau, 1922). Des films réalisés sans grands moyens, dans des décors abstraits. Des films dans lesquels la folie et autres troubles mentaux étaient partout présents.
  
  Dans La maison vide de Pierre Ardouvin, on retrouve ce travail sur les lignes, cette prédominance des obliques, cette tension des forces, caractéristiques des architectures des films expressionnistes. L’installation vise moins le réalisme et la vraisemblance optique que l’impression forte laissée par l’agencement des formes, le sentiment d’inquiétante étrangeté, la sensation d’un danger imminent, ici surlignés par la présence d’une bande son réalisée à partir de claquements de porte.
  
  
• La fin du monde
  installation, production villa du parc, 2008
  
  La fin du monde est une grande palissade de fond de jardin, en partie recouverte de lierre artificiel et surmontée de la phrase "la fin du monde" écrite en tasseaux de bois. Une installation qui n’est pas sans rappeler la crise des subprimes et les zones pavillonnaires fantômes des middle class américaines expulsées par centaines de milliers de leur maison individuelle, symbole de l’accès à la propriété pour tous.
  
  Sur-symbole et code capitalistique de la propriété privée, la clôture matérialise la frontière, la ligne de démarcation entre vie privée et vie publique, sweet home et bad world, lieu-refuge et jungle sociale. On pense immanquablement au "Neighbours / Voisins" de Norman Mac Laren (1952), film figuratif qui met en scène une véritable guerre civile entre deux amis via une palissade interposée, conflit qui se termine par le carnage des deux protagonistes.

Pierre Ardouvin : expositions personnelles

2009

• "La Foule" FRAC Alsace, Sélestat
• "Soupe de têtes de fantômes" Fondation d'entreprise Ricard, Paris
• "La couleur de la mer" Arthotèque de Caen

  2008

• "La fin du monde", Villa du Parc CAC d’Annemasse
• "La Chose", LIA - Centre d'art Bastille, Grenoble

  2007

• "Temps de chien", Galerie Chez Valentin, Paris
• "Lille 2007" artconnexion, Lille
• Nominé au Prix Marcel Duchamp 2007 FIAC 2007, Cour Carrée, Musée du Louvre, Paris

  2006

• "Back in black", Museum 52, Londres
• "Chien de feu", intervention artistique éphémère, Le plateau/FRAC Ile-de-France, Paris
• "Art Statement",Art Basel 37
• "Amnésie", Galerie chez Valentin, Paris

  2005

• "On dirait le sud", Façade du Musée d’Art Moderne, Paris
• Vitrine de l’antenne du Plateau, FRAC Ile-de-France, Paris
• "Epizone", Au 13 bis, Clermont Ferrand
• "La pêche à la truite", Cimaises et Portiques, Albi

  2004

• "Tout l’univers", Le seuil, Paris
• "Bal perdu", Nuit blanche, jardin du Forum des Halles, Paris
• "Holidays au Bal des nazes", Red District et Friche La Belle de Mai, Marseille
• "Psychedelic Breakfast", Atelier sur l’herbe, école régionale des beaux-arts, Nantes

  2003

• "Nasseville", Palais de Tokyo, Paris
• "Crystal Palace" Espace des arts, Colomiers
• "ENFER (ouvert au public)" Centre d’art du Creux de l’enfer, Thiers

  2002

• "Bravo !", Galerie chez Valentin, Paris
• "Sécurité", Le Hall, Ecole des Beaux-Arts, Lyon

  2000

• "Echo", Galerie de L’Oeil du Poisson, Québec
• "Sub", Galerie Chez Valentin, Paris

  1999

• "Marcher sur L’eau", Zoo Galerie , Nantes
• "Oum Kelsoum", Public, Paris
• "Killing Me Softly", Art Connexion, Lille
• "Holidays", Galerie Du Bellay, Mont St. Aignan

  1998

• "Apnée", Transpalette, Emmetrop, Bourges
• Galerie Chez Valentin, Paris

  1997

• "Vitrine Éphémères", Entrée 9, Avignon

  1996

• "L’Abondance", Zoo Galerie, Nantes
• "Pas de Panique", Angle, St Paul Trois Châteaux

Pierre Ardouvin : expositions collectives

2009

• "Au pied de la lettre" Domaine de Chamarande
• "Constellation" Centre Pompidou-Metz
• "Oh quel beau déni que le débit de l'eau" CAC Meymac, Meymac
• "Chhtt.." CRAC Alsace, Altkirch
• "Works on paper" Museum 52, Londres
• "Texto" Fondation Salomon Hors les murs, Annecy le Vieux

  2008

• "Je reviendrai" MAC/ VAL, Vitry sur Seine
• "Bancale" POCTB, Orléans
• "...Et pour quelques dollars de plus" Fondation d’Entreprise Ricard, Paris
• "Bucoliques" Abbaye de Valasse, Gruchet-le-Valasse
• "Lieux de vie. Mémoires et fantasmes de l’enracinement." Abbaye Saint-André, Meymac
• "The Dadadandy boutique" ARTPROJX Space, Londres
• "The white patch had become a place of darkness" Galerie Ho, Marseille
• "I’ll be your mirror" Zoo Galerie, Nantes
• "Propositions lumineuses 2" Galerie Alain Gutharc, Paris

  2007

• "XS Paris" Espace Ricard, Paris
• "Série noire" Villa Bernasconi, Lancy
• "Paysage divers" Villa du Parc, Annemasse
• "Décentralisation..." Espace MICA, Rennes
• "Pleins Phares Art Contemporain & Automobile" Cité de l’Automobile, Musée National- Collection Schlumpf, Mulhouse
• "L’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée", Biennale de Lyon 2007, Musée d’art contemporain, Lyon
• "Antidote" Galerie des galeries, Galeries Lafayette, Paris
• "De leur temps 2" Musée des Beaux-Arts, Grenoble
• "XS" Galerie Espace MICA, Rennes
• "One" Galerie Espace MICA, Rennes

  2006

• "Space in The Space" Galerie Ritter/Zammet, Londres
• "Antidote" Galerie de Galeries, Galerie Lafayette, Paris
• "Pelouses autorisées" Parc de la Villette, Paris
• "La position du tireur couché" La plateau/FRAC Ile de France, Paris
• "Guet-appens" La Générale, Paris
• "Relais" Galerie du Bellay, Mont Saint Aignan
• "La force de l’Art" Grand Palais, Paris

  2005

• "Lieux communs", Instants chavirés 994 m2, Montreuil
• "Agir proche" Maison de la culture, Amiens
• "Du Bist Hier" Kunstraum Bethanien, Berlin
• "No Repeat / No Repeat" La Librairie, Paris
• "Mémoires vives" Plattform, Berlin
• "Affinités" Saline Royale, Arc et Senans

  2004

• "of the best", le Transpalette, Bourges
• "Boris Achour, Pierre Ardouvin, Etienne Bossut, Carlos Kusnir, Simon Moretti et Anthony Vest" Galerie chez Valentin, Paris

  2003

• "Mouvements de fonds, acquisition du Fnac 2002", Mac, Marseille

  2002

• "Voilà la France" CESAC, Turin
• "Nos troubles" CRAC, Sète

  2001

• "Art-Wall-Sticker" Espace Paul Ricard, Paris
• "Friends", Galerie Chez Valentin, Paris

  2000

• "Carnet d'Adresse" Visuel(s) Revue d’Art, Louviers

  1999

• "Carlos Kusnir et ses Invités" Le Grand Café, St Nazaire
• "Les Revues Parlées" Centre G. Pompidou, Paris
• "Constellations" Direction des Affaires Culturelles, Ville de Paris
• "Plan d’Occupation des Sols, Neuf Villages, Neuf Artistes", Ateliers des Arques, Village du Lot

  1998

• "Gothic", Château de Val Freneuse
• "Les saisons" Galerie Eric Dupont, Paris

  1997

• "5 Artistas Franceses" Galeria Monumental, Lisbonne
• "Phantasia" Musée des Beaux-Arts, Odessa
• "Réveillons-Nous" Galerie chez Valentin, Paris

  1996

• "Dessein de Dessins" Galerie des Ateliers et Galerie A. Vivas, Paris

  1995

• "Un Mot pour le Dire" Galerie Satellite, Paris
• "Baz’Art du Jour" Galerie du Jour Agnès b., Paris
• "Voisins et Amis" A L’Ecart, Montreuil

  1994

• "Comment raser un Donjon qui dérange" A L’Ecart, Montreuil
• "Le Couvert est Mis" Zoo Galerie, Nantes
• "Contre-Circuit" Angle, St. Paul Trois Châteaux

  1991

• "Petits Formats" Galerie du Jour Agnès b., Paris