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Marcel Broodthaers |
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Il publie son premier recueil intitulé "Mon livre d’Ogre" en 1957. Cependant sa poésie ne marche pas et après l’édition du recueil "Pense-bêtes" en 1964, qui ne se vend pas non plus, Broodthaers coule à moitié le solde invendu de ses recueils dans le béton et l’expose comme oeuvre d’art. Cela met fin à son travail de poète et signe la naissance tardive de son travail de plasticien, à l'âge de quarante ans.
Il assemble les matériaux les plus variés (moules, coquilles d'oeufs, etc.), joue avec le verbe et les images, ainsi qu'avec le profane et le sacré. Marcel Broodthaers s’intéresse à la réalité ambivalente des mots en jouant, par exemple, sur l’homonymie de la moule et du moule. Il insère de nombreuses allusions et des citations d’autres artistes dans son oeuvre. Il cherche à exposer que le mot est une coquille vide et construit son oeuvre sur ce vide qu’il considère comme un langage en soi.
En 1968 Marcel Broodthaers crée le Musée d'Art Moderne, département des aigles, "une parodie politique des manifestations artistiques." L'oeuvre de Broodthaers tend à une critique de l’institution muséale et de ses modes de conservation. Il conçoit l’exposition et le musée comme un moyen de subvertir la notion d’art.
Il désacralise l’art avec ses "poèmes industriels" de 1968 à 1972 ainsi qu’avec ses peintures littéraires de 1972 à 1973.
Marcel Broodthaers engage un véritable questionnement sur le statut de l’oeuvre d’art et le processus qui fait qu’elle en devient une.