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Josef Breitenbach |
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Passionné de photographie depuis l’adolescence, Josef Breitenbach ouvre son premier studio à la fin 1931 et devient rapidement à Munich le portraitiste attitré des personnalités de la scène et du cabaret. C’est dans le légendaire quartier de Schwabing (le Montmartre munichois) et dans les milieux du théâtre et du cabaret qu’il retrouve l’atmosphère de liberté qui lui est chère. L’esprit irrévérencieux du célèbre journal satirique munichois Simplicissimus se reflète alors dans les sketches grinçants de Karl Valentin ou Fred Endrikat, et dans les poèmes libertaires de Joachim Ringelnatz. Devenu photographe, Josef Breitenbach fixe leur portrait ainsi que ceux de vedettes de la scène telles Albert Bassermann, Sybille Binder, Alexander Moissi, ou de la future reine des comédiens allemands, Marianne Hoppe. L’insouciance de cette vie artistique est cependant vite balayée par l’arrivée au pouvoir des nazis. Certains choisissent l’exil, tout comme Josef Breitenbach.
Inquiété pour ses antécédents politiques, il fuit l’Allemagne nazie pour Paris en septembre 1933. Son passé de militant et ses liens avec les milieux littéraires et artistiques l’introduisent d’emblée au coeur de la vie culturelle des émigrés. Paris est alors véritablement la capitale de l’émigration allemande. Le climat de liberté qui y règne et une législation relativement accueillante y attirent dès 1933 l’élite à la fois intellectuelle, politique, littéraire et artistique de l’Allemagne de Weimar. De leur arrivée à la déclaration de la guerre, ces personnalités vont, en dépit de conditions de vie très précaires et d’un isolement de plus en plus pénible, écrire un des chapitres les plus brillants de l’histoire culturelle allemande. Josef Breitenbach reprend son activité de photographe et prend part aux diverses manifestations qui font alors de la capitale française le centre de la création photographique d’avant-garde.
Réputé pour son talent de portraitiste, Josef Breitenbach photographie différentes figures de la vie culturelle parisienne telles Aristide Maillol, James Joyce, Paul Vaillant- Couturier, et Louis Aragon. Ses liens avec Max Ernst l’introduisent par ailleurs auprès des surréalistes dont il documente l’Exposition internationale organisée en 1938. L’influence du surréalisme se ressent également dans la partie la plus expérimentale de son oeuvre, notamment dans ses travaux pionniers de photographie en couleurs.
Très actif dans les cercles d’émigrés, Breitenbach réalise des reportages sur les expositions-clef de la lutte anti-hitlérienne : "Le Livre allemand libre", "L’Art allemand libre" (à laquelle il participe) et "Cinq ans de régime hitlérien". Ses clichés des panneaux prévus pour un projet de pavillon de l’Allemagne libre à l’Exposition universelle de New York de 1939 en sont les seuls documents visuels complets. Parallèlement, il collabore avec Bertolt Brecht pour illustrer les mises en scène des "Fusils de la mère Carrar" et de "99%" (la première version jouée de "Grand’peur et misère du Troisième Reich").
Interné à la déclaration de la guerre comme ex-Allemand, puis recruté comme prestataire, Josef Breitenbach se retrouve en zone libre au moment de l’Armistice. Grâce à l’appui d’amis américains, il parvient à gagner les Etats-Unis en juin 1941. Réfugié à New York, il renoue avec ses camarades exilés et illustre leurs premiers pas dans une nouvelle vie. Ses liens avec Brecht le conduisent à la production de photographies de scènes pour les représentations new-yorkaises de "The Private Life of the Master Race" ("Grand Peur et misère du Troisième Reich").
Devenu citoyen américain, il poursuit son activité de photographe et enseigne comme professeur de photographie à la New School for Social Research de New York. Dans son exil, Josef Breitenbach a pu sauver la majeure partie de son fonds de photographies et de négatifs en même temps qu’un riche ensemble de papiers.