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Jean Degottex |
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Artiste autodidacte, Jean Degottex commence à peindre vers 1939, lors d’un séjour en Afrique du Nord. Très rapidement il s’engage dans des recherches non figuratives et expose à Paris en 1941 des peintures proches du mouvement de l’Abstraction Lyrique. Il obtient en 1951 le prix Kandinsky.
Jean Degottex se libère peu à peu de l’Abstraction Lyrique pour s’intéresser à la calligraphie orientale. Il adhère en 1954 à la pensée zen et aux notions essentielles qu'elle véhicule, notamment le souffle vital et la longue méditation. L’espace, le vide, la rapidité du geste en opposition au fond lentement médité, caractérisent alors ses oeuvres. Degottex découvre dans la pensée extrême-orientale des convergences avec ses propres recherches picturales autour du geste du peintre notamment. Degottex travaille à cette époque en grand format des séries de tableaux : les Vides, exposés en 1959, les Sept Métasignes en 1961, la série Ecritures...
L’année 1963 est un tournant tragique dans sa vie : à la mort accidentelle de sa fille répond une période d’isolement durant laquelle Degottex ne produit plus. Il abandonne ensuite les techniques traditionnelles de la peinture, étend ses recherches aux matériaux et remet en cause la matière et la surface même de l’oeuvre. Il simplifie son geste, colle des papiers sur une toile, puis plie, déchire, brûle, gratte, utilise des matériaux de récupération (série Suites-médias, Papiers pleins, Plis, Reports, Bris Signes, Lignes bois, Bois fendu…). Le matériau, le support et le processus de création deviennent oeuvres en tant que tels. Pendant cette période, Degottex présente régulièrement ses recherches successives dans les galeries parisiennes.
A partir des années 70, Jean Degottex connaît une certaine reconnaissance : de nombreux centres et musées d’art contemporain français achètent ou exposent ses oeuvres (1970, exposition à l’ARC et en 1978 au musée d’art moderne de la ville de Paris), les commandes se multiplient et la première rétrospective a lieu aux musées d’Evreux et de Bourg-en-Bresse en 1987. Depuis sa disparition les expositions partielles de son oeuvre se sont multipliées. Degottex apparaît encore aujourd'hui comme un artiste inclassable, mais néanmoins l’une des figures majeures dans l’histoire de l’abstraction en France.
Les thèmes principaux de son oeuvre sont la couleur, le signe, la nature, l'écriture, la sérialisation, le vide matière, la texture ainsi que la pensée zen.
"Les vides entre les toiles sont pour moi de beaucoup les plus significatifs. Un espace assez grand est laissé entre chaque Métasigne, le spectateur doit fixer spécialement son attention sur les espaces entre chaque Métasigne. Les distances entre chaque Métasigne sont sensées représenter le temps relativement court qui sépare l’exécution de chaque oeuvre... On peut les qualifier de «vides» comme on dit «vide» dans un poème chinois les caractères signifiant une abstraction et «pleins» ceux signifiants un objet concret ; de même pleins et déliés dans l’écriture cursive de nos caractère occidentaux, le délié étant l’ouverture sur l’étendue." Jean Degottex.