Annuaire gratuit Référencement Achat tableaux peintures Expositions Médias Bio Série Afrique Série Paysage Jack the Ripper Roswell Ali Baba Vache folle Aquarelles Encres Vénus Saint georges Restaurants Rats | ||||||||||
Baselitz sculpteur |
|||
Musée d’Art moderne de la Ville de ParisExposition du 30 septembre 2011 – 29 janvier 2012Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris organise une exposition consacrée aux sculptures de Georg Baselitz. Cette manifestation proposera une lecture rétrospective d’un des aspects de l’oeuvre de cet artiste allemand, d’abord peintre et graveur, en présentant, la quasi-totalité d’une production peu montrée en France qui s’étend sur plus de trente ans. Désormais autonome par rapport à la peinture, la sculpture de Georg Baselitz, qui occupe une place privilégiée au sein de son oeuvre, a gagné en monumentalité. Une quarantaine de sculptures en bois peint exécutées entre 1979 et 2010 montreront le cheminement d’un artiste qui a contribué au renouvellement du langage de la sculpture d’aujourd’hui.
En contrepoint des sculptures, plusieurs oeuvres sur papier de Baselitz
éclaireront l’extrême cohérence d’une oeoeoeoeuvre, quel que soit le médium,
dans son traitement de la figure et des sources, dans le défi aux règles
habituelles de la perception. Ce grand ensemble de dessins mettra en
évidence leur lien avec les sculptures, qu’il s’agisse d’esquisses ou
d’évocation de formes en trois dimensions (corps et têtes).
En raison de l’échelle de ces sculptures, Baselitz travaille le bois à la
tronçonneuse et à la hache. Le caractère direct de cette technique lui
permet d’exprimer un autre radicalisme par rapport à ses toiles. Alors que
dans sa peinture, le renversement de la figure lui a donné « la liberté
d’affronter réellement les problèmes picturaux », Georg Baselitz estime que
la sculpture est le « chemin le plus court » pour traiter de questions
fondamentales. Artiste érudit et grand collectionneur, il puise ses thèmes
dans différents primitivismes (art tribal, populaire) qu’il enrichit de
nombreuses références à la tradition occidentale (maniérisme italien,
Edvard Munch, Picabia).
Le parcours chronologique s’organise autour de certaines oeuvres clés. Les sculptures se répartissent en différentes séquences : les années 80 sont représentées par un ensemble de têtes et de figures debout. Puis sont regroupés des travaux liés aux souvenirs de l’après-guerre, comme une sélection représentative d’oeuvres issues de la série des Dresdner Frauen, commencée en 1989. Plusieurs torses et sculptures anthropomorphes, ainsi que des pièces de bois recouvertes de tissu témoignent des recherches des années 90. Appartenant à la fin de cette décennie, des figures féminines surdimensionnées et inspirées de motifs populaires précédent la présentation des dernières sculptures, les autoportraits monumentaux.
La première sculpture de Baselitz, Modell für eine Skulptur, 1979, figurant à la Biennale de Venise en 1980 a soulevé une vive controverse. En tant que « modèle » et « idée de sculpture », elle porte en elle les caractères des oeuvres qui vont suivre : refus de toute élégance, traitement brut et agressif, lien avec une histoire personnelle ou collective, taille du bois à la hache et rehauts de peinture. Parfois individualisées, les premières têtes réalisées par Baselitz ne sont pas des portraits mais véhiculent ses conceptions esthétiques. Elles conservent les noeuds du bois, les anfractuosités du matériau que l’artiste taillade et scarifie.
Ces sculptures qui donnent l’impression d’avoir été « extraites du sol », évoquent aussi bien l’arbre que les totems de l’art tribal que Baselitz collectionne. Le lien très fort qu’il entretient avec la nature -et particulièrement avec l’arbre très présent dans sa peinture et ses gravurestrouve avec la sculpture un moyen d’expression plus direct. Nées d’un corps à corps avec le matériau, elles portent, dans l'épaisseur du bloc, les marques du travail de l'artiste. Cependant, ces figures ne sont pas que des formes. Elles renvoient aussi à un univers primordial : le monde des esprits et des gnomes du pays saxon qui fait écho aux des sculptures africaines et océaniennes.
Commencée en 1989 la série des Femmes de Dresde est un souvenir de la fin de la seconde guerre mondiale. Une dizaine de ces têtes monumentales, suffisamment individualisées pour évoquer les victimes de la destruction de leur ville en février 1945, forment un groupe plastiquement homogène, uni dans le hiératisme de leur posture par la véhémence de leurs entailles et la vivacité de leur chromatisme.
En automne 2003, Baselitz sculpte un autoportrait Meine neue Mütze (Ma nouvelle casquette), entamant une série de sculptures à la taille démesurée. Alors que dans ses oeuvres précédentes, Baselitz pouvait user d’une ironie grinçante, il affuble ces figures debout de costumes qui les font ressembler à des jouets d’enfants. Dans ce groupe de sculptures, l’artiste joue du décalage entre cette perception première et le surdimensionnement, en y ajoutant des références autobiographiques.
Les deux sculptures les plus récentes de Baselitz sont des autoportraits,
représentés sans affectation, dans une attitude évoquant celle des Christs
aux outrages de l’art populaire. Les personnages mélancoliques, à
dominante bleue, portent néanmoins d’insolites attributs -une casquette
blanche où s’inscrit ironiquement la marque « Zero », des chaussures à
talons hauts- et sont agressivement sexués.
|
|||