Anselm Kiefer

La sélection englobe des oeuvres portant sur les thèmes les plus connus de Kiefer, comme l’évocation des souvenirs de l’histoire de son pays, de l’Holocauste et des séquelles bouleversantes de la Seconde Guerre mondiale.

D’après le critique d’art et essayiste Paul Depondt, l’histoire, chez Kiefer, ne porte pas sur les "faits" ou les "singularités" mais sur "l’atmosphère", un ensemble de pensées et d’émotions qui évoque et remet en mémoire les grands mythes mais aussi le passé récent. Il est l’archiviste des paysages dévastés par la guerre.

Kiefer est un narrateur, son oeuvre est un "Gesamtkunstwerk" visuel, un vécu total poétique et épique. Dans ses peintures, il "aménage" de grands espaces théâtraux dans lesquels ses histoires se déroulent.

Ces réalisations grandioses sont particulièrement représentatives du langage artistique de Kiefer. Il fait revivre le souvenir historique en employant des matériaux tels que la cendre, la terre, le fer et le bois. Dans son oeuvre, Kiefer fait usage de métaphores lourdement chargées : le feu qui crée et détruit, la forêt dans laquelle on se perd, l’eau du déluge qui est aussi le commencement de toute vie, la terre dont tout est né et dans laquelle tout disparaît à nouveau. L’épopée immémoriale est littéralement coulée dans le plomb et la peinture par l’alchimiste et mythomane Kiefer.

L’exposition comprend aussi des oeuvres qui témoignent de l’intérêt profond que porte Kiefer aux religions, à la mythologie et à la littérature.

Maintenant que le Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers prépare des travaux importants de rénovation et que sa collection permanente n’est plus présentée, le bâtiment vide sera le décor idéal pour les oeuvres monumentales de Kiefer.