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Zilvinas Kempinas |
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Frac Basse-Normandie, CaenExposition du 13 novembre au 24 décembre 2010Zilvinas Kempinas et Deimantas Narkevicius, tous deux artistes lituaniens nés dans les années 1960, sont aujourd’hui reconnus sur la scène artistique internationale. Les installations de Zilvinas Kempinas s’appuient sur l’air pour donner naissance à des formes ondulées aléatoires à l’aide de bandes magnétiques. De puissants ventilateurs agitent et soulèvent les bandes, créant des sculptures animées. Comme dans l’art cinétique, les oeuvres de Kempinas jouent avec l‘espace et la réflection de la lumière. L’installation Airborne (2008), exposée au Frac Basse-Normandie, se déploie dans l’espace d’exposition, et «le ruban magnétique tournant dans l’air (...) peut être perçu comme un dispositif cinématographique primitif (...)». (Lorraine Dumenil) Ainsi l’oeuvre de Kempinas suggère la trace, la bande-vidéo portant potentiellement la mémoire d’un enregistrement visuel ou sonore. Elle renvoit également au cinéma, réduction d’un art à sa technique en une sorte de métonymie. La simplicité du procédé et la lenteur des mouvements participent à l’impression de quiétude qui ressort de son oeuvre. Dans une autre salle, l’oeuvre de Deimantas Narkevicius dégage une «fausse» sérénité. Celui-ci développe une pratique basée sur la vidéo ou le film. L’essentiel de ses fictions ont lieu en Lituanie, à l’époque soviétique et post-soviétique, et s’appuient sur des images d’archives ou des histoires vraies pour interroger la perception que l’homme a de l’Histoire et de son histoire. Le scénario de The Dud Effect, film projeté dans l’exposition, simule le lancement d’un missile nucléaire dans une ancienne base soviétique implantée en Lituanie. Aujourd’hui fermée, cette base impressionnante par son envergure est dans un des rares parcs nationaux du pays. Se succèdent ainsi des images inquiétante où l’acteur, un ancien officier russe, énonce froidement des ordres aux conséquences consternantes, et des prises de vues des alentours. Malgré des scénarios catastrophes, comme dans The Dud Effect, le rythme relativement lent de ses films crée une atmosphère étrange, comme apaisée.
La vidéo ou le film sont convoqués sous deux formes différentes dans l’exposition. Supports de l’oeuvre dans
tous les cas, ils déroulent leur histoire dans l’espace d’exposition en une sorte de sarabande, au tempo lent.
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