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Zarina Hashmi, "Noor" |
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Galerie Jaeger Bucher, rue de Saintonge, ParisExposition du 26 mars au 21 mai 2011Présentée initialement au sein de l'exposition inaugurale de notre nouvel espace dans le Marais en octobre 2008, Zarina Hashmi a depuis été exposée à l’occasion de la Biennale de Gwangju en Corée du sud en 2008. Du 26 mars au 21 mai 2011, la Galerie présentera une exposition intitulée Noor, première exposition personnelle parisienne de l’artiste, avec l'exposition d’oeuvres sur papier, d’installations récentes et de sculptures historiques moulées en papier des années 80. Zarina Hashmi fait partie des artistes retenus pour exposer au sein du premier Pavillon consacré à l’Inde lors de la prochaine Biennale de Venise. Ranjit Hoskote, commissaire en charge de ce pavillon a choisi d’axer la présentation du pavillon autour des thèmes de l’histoire, de la migration et du déplacement, avec une approche transculturelle, thèmes récurrents dans l'oeuvre de Zarina Hashmi. L'artiste a également été sélectionnée pour une exposition personnelle à la prochaine Biennale d'Istanbul en septembre 2011 qui explorera les relations entre art et politique et aura une rétrospective en octobre 2011 à Los Angeles, au Hammer Museum. Zarina Hashmi qui utilise souvent le seul prénom de Zarina est née en 1937 au sein d’une famille musulmane de l’Etat d’Uttar Pradesh au Nord de l’Inde. Quittant jeune femme sa ville natale d’Aligarth où ses parents l’ont élevée, après avoir épousé en 1958, un officier indien au service de la diplomatie internationale, Zarina sera amenée à se déplacer souvent au sein de villes, pays et continents, ce qui imprègnera à jamais son oeuvre d’un tissu sophistiqué de diagrammes et cartes incarnant la mémoire d’un lieu, d’un événement, le souvenir d’une atmosphère ou d’un instant expérimenté qu’il soit sonore, visuel, olfactif, émotionnel ou mental. Ses innombrables gravures sur bois, ses installations murales ou ses moulages sculptés en pulpe de papier accompagnent son voyage en connectant les différentes villes qu’elle a soit visitées ou dans lesquelles elle a vécu : Bangkok de 1958 à 1961 ; New Delhi de 1961 à 1963 puis de 1968 à 1974 ; Paris de 1963 à 1967 ; Bonn de 1971 à 1972 ; Tokyo en 1974 ; Los Angeles de 1975 à 1976 et New York où elle réside depuis 1976 avec un intermède à Santa Cruz de 1992 à 1997. Son art, à la croisée des chemins entre architecture, sculpture et gravure taillée sur bois est tout à la fois contenu de par son caractère minimaliste qu’il est riche par la qualité tactile des matériaux et dense en signification. Ce travail réalisé comme la chronique d’une vie se rassemble autour des thèmes de la maison, le déplacement, le voyage et la mémoire avec en constance la dialectique de l’expérience diasporique, la notion de dislocation et de cosmopolitisme vernaculaire selon les termes de Homi Bhabha : ces thèmes sont la métaphore de notre vie contemporaine où nos déplacements de ville en ville, de pays en pays à travers les continents dans un rythme souvent rapide nous dissocient de l’expérience même de ces lieux et où l’identité devient un phénomène susceptible d’hybridations multiples et changeantes, mimétiques et créatrices qui se transportent en des lieux infimes, interstitiels selon Homi Bhabha. Ainsi, tout d’abord ces plans d’appartements où l’artiste a vécu, ces cartes de villes Cities I called Home, 2010, ayant eu un impact profond sur la vie de l’artiste ou encore City of Light and Darkness, 2010, oeuvre unique réalisée pour cette exposition prouvant l’attachement particulier de Zarina pour Paris où elle vécut, entre 1963 et 1967, et étudia la gravure avec l’immense graveur William Hayter ; également ces cartes de pays détruits par des conflits ethniques, gravées par Zarina comme pour mieux conserver la trace indélébile que cette destruction a créée dans le coeur humain. En travaillant ces cartes, Zarina, voyageuse inconditionnelle et citoyenne du monde, fait l’expérience des frontières dont celle qui a eu le plus d’effet sur elle, la ligne de partition entre l’Inde et le Pakistan, et qui soustend toute la douloureuse expérience de l’exil, la nostalgie de la terre perdue, une Inde originellement unifiée dont les frontières politiques ont entrainé l’émigration de toute sa famille vers Karachi... Et puis l’attachement à la pratique d’autres religions et vérités, à travers le Soufisme, philosophie prédominante de l’Inde islamique ou encore le Bouddhisme dont la présence lumineuse est évoquée par le travail à la feuille d’or dans différentes oeuvres de l’exposition. Shadow House, 2006, oeuvre taillée dans du papier népalais, est une réminiscence des frises et écrans de pierre sculptée d’architecture islamique (Jali) permettant aux femmes de regarder à l’extérieur sans être vues et jouant de leur lumière et ombre comme pour mieux souligner la nature éphémère d’une maison. L’oeuvre Tasbih, 2008, est un chapelet monumental de prière composé de 500 perles de bois de santal recouvertes de feuilles d’or, associées à la présence divine. Blinding Light, 2010, est quand à elle une oeuvre entièrement recouverte d’une feuille d’or de 22 carats dont le titre est inspiré de la légende de Moïse qui, alors qu’il demande à Dieu de se révéler à lui, voit tout le paysage autour de lui disparaître dans les flammes et qui fait allusion, pour Zarina, à la préparation inévitable de sa propre mortalité. Néanmoins, la portée poétique de son oeuvre surpasse de loin son contexte socio-politico- culturel tant elle offre des réminiscences de sons, de couleurs et d’odeurs ainsi qu’une emphase sur la symétrie et l’équilibre des formes structurelles pures de l’architecture moghole, et, surtout, la calligraphie nastaliq de sa langue maternelle, l’Ourdou, omniprésente à travers son oeuvre Multiples Silences, 2009, comme pour mieux en souligner le déclin. Zarina dit d’ailleurs qu’elle débute toute oeuvre avec un mot et non une image. Cette calligraphie est bien évidemment très présente dans ses Lettres ou Voyages avec Rani, 2008, sa soeur, empreintes de nostalgies ou souvenirs vécus ensemble à travers le sous-continent indien. Loin de se limiter à une archéologie du passé, l’oeuvre de Zarina fait surgir des lieux et des atmosphères façonnés par l’imagination ou le désir, sculptés et taillés à la lumière d’espoirs enracinés dans la matière du papier que Zarina considère comme une seconde peau ayant la capacité à la fois de respirer et de vieillir, une fragilité et une résistance ayant traversé le temps. Ici la notion d’artisanat est partout présente : avec une précision extrême, Zarina taille plutôt qu’elle ne trace son journal de bord au travers de gravures sur bois qu’elle réalise avec des papiers faits main provenant d’Inde, du Japon, au Népal... dont elle connaît à la fois toute l’histoire, la géographie ainsi que la composition chimique. Ses matériaux de prédilection sont bien évidemment le bois, qu’elle taille et que nous montrerons en exposant certaines plaques de gravures sur bois, tout autant que le papier qu’elle manie avec une précision et une connaissance extrêmes jusqu’à l’avoir utilisé, dans ses sculptures des années 80, sous forme de pulpe, avec une technique de sa propre invention. Évocatrices des anciennes tablettes d’écriture, ces sculptures laissent deviner toutes les marques de leur temps, dans leur forme pure de géométrie ou d’architecture sacrée, nous plongeant tout autant dans l’univers fractal de la nature que dans l’univers majestueux des palaces et monuments islamiques ; sans oublier leurs riches textures et couleurs de pierre que Zarina exprime à travers ces innombrables variétés et mélanges de pigments terracotta, ivoire, rose de sienne ou encore charbon de bois, graphite et ocre. Ces sculptures des années 80 intitulées Spaces to Hide, 1980, Steps, 1981, Lotus, 1982, Traces, 1981, Shelter, 1983, Flight Log, 1987, toutes évocatrices des thèmes privilégiés de l’artiste semblent contenir à la fois la mémoire et la nostalgie de l’artiste avec l’immense espoir que ce fil d’or trace la voie, malgré son vaste labyrinthe, de sa Route Sacrée comme l’illustre cette oeuvre intitulée Golden Route. Toutes ces oeuvres sont les expressions d’un atlas personnel, les chemins multiples et vastes à travers les continents et civilisations, les cartographies à la fois de l’histoire du monde et d’une conscience, offrant des atmosphères variées qui nous mènent du personnel à l’universel ou de l’universel au personnel. Toutes ces atmosphères sont présentes dans l’oeuvre intitulée The Ten Thousand Things, 2009-2010, composition d’une centaine de « morceaux choisis » d’oeuvres anciennes de l’artiste, installation qui est amenée à se prolonger et se développer dans le temps et qui nous mène vers le chemin irrévocable de notre propre maison, thème si familier et cher à Zarina Hashmi.
Zarina Hashmi a participé à de nombreuses expositions internationales dont la plus récente intitulée Mind and
Matter : Alternative Abstractions from 1940s to Present au Musée d’Art Moderne de New York ; ses oeuvres ont
été également exposées dans la grande exposition du Guggenheim The Third Mind : American Artists Contemplate
Asia 1860-1989 au Guggenheim de New York ; Gouge : The Modern Woodcut au Musée Hammer de Los Angeles. Son
oeuvre est également incluse dans les collections permanentes de la Bibliothèque Nationale à Paris, du Victoria and
Albert Museum à Londres, du Hammer Museum à Los Angeles, de la National Gallery of Modern Art à Delhi ainsi
qu’à Amman en Jordanie et a rejoint, tout dernièrement, les collections permanentes du Whitney et du MOMA à
New York.
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