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Van Eyck à Dürer |
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Musée Groeninge, BrugesExposition du 29.10.2010 - 30.01.2011La grande exposition "Jan van Eyck, les Primitifs flamands et le Sud" organisée par le musée Groeninge en 2002, montrait comment les Primitifs flamands ont conquis l’Europe du Sud. Aujourd’hui, Bruges se tourne vers l’Est. "Van Eyck à Dürer" illustre pour la première fois quelle révolution artistique les Primitifs flamands ont opéré dans l’Europe centrale de leur époque. Les innovations artistiques et techniques de peintres talentueux tels que Jan van Eyck se sont propagées à la vitesse de l’éclair dans cette région particulière et ont inspiré les artistes locaux et le jeune Albrecht Dürer. Le croisement entre fières traditions et nouvelles influences a engendré un riche héritage. Van Eyck et Dürer sont des maîtres absolus de la période 1420-1530, des titans de l’histoire de l’art occidentale. Le musée Groeninge les réunit dans une prestigieuse exposition avec des pièces maîtresses provenant de grandes collections d’Europe et des Etats-Unis. Avec des chefs-d’oeuvre de grands noms tels que Bouts, Campin, Lochner, Memling, Schongauer, van der Goes et van der Weyden et des oeuvres majeures de maîtres moins connus mais non moins géniaux d’Europe centrale. Des peintures, mais aussi des esquisses, miniatures, gravures et sculptures vous entraînent dans une passionnante confrontation entre les Primitifs flamands et l’art d’Europe centrale. Ce sera un des événements culturels marquants de l’année 2010. L’exposition s’inscrit dans le cadre du projet Bruges Central, qui présente, dans le droit fil de Bruges 2002 et de Corpus 05, une large gamme d’activités artistiques et culturelles à Bruges. Le programme s’articule autour des échanges culturels d’hier et d’aujourd’hui entre l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est. Luc Tuymans est le commissaire du volet contemporain et montrera, entre autres, une exposition sur les croisements artistiques à notre époque. La même thématique se retrouve dans la musique (l’Estonie au Concertgebouw, Jazz Brugge), la danse (December Dance) et le théâtre (De Werf). L’exposition "Van Eyck à Dürer" traite naturellement du volet historique. La diffusion de l’ars nova flamand à l’Est n’est pas un phénomène statique. Les influences flamandes varient tant en matière de caractère et d’intensité que d’un point de vue géographique et historique. L’ art des Primitifs flamands atteint les artistes d’Allemagne, d’Autriche, de Hongrie et d’autres pays par vagues, constituant ainsi une source d’inspiration continue. La peinture n’est pas le seul domaine d’influence : les esquisses, les gravures et les sculptures jouent également un rôle majeur dans la diffusion des innovations flamandes. Les échanges géographiques, économiques et dynastiques entre la Flandre et les régions à l’Est facilitent naturellement les échanges culturels.
DARET, Jacques De grandes parties des Pays-Bas - à l’exception notoire de la Flandre et de l’Artois - font partie du Saint Empire romain germanique. A titre de comparaison, la majorité des évêchés des Pays-Bas - y compris ceux d’Utrecht et de Liège - sont formellement attachés aux Evêchés impériaux de Cologne et de Trèves. Les Pays-Bas septentrionaux et le Hainaut sont régis par la maison de Bavière ou Wittelsbach-Straubing, tandis que la Maison Impériale du Luxembourg règne non seulement sur le Brabant, mais aussi sur la Hongrie et la Bohême. La patrie des Ducs de Valois-Bourgogne, qui héritent du comté de Flandre en 1384, appartient en outre tout autant à la couronne de France qu’au Saint Empire romain germanique. Ces contradictions débouchent rapidement sur l’expansion des frontières néerlandaises du duché. Les autres comtés et duchés qui passent sous la coupe bourguignonne de Philippe le Bon, (1419-1467) et Charles le Téméraire (1467-1477), sont presque tous situés dans le Saint Empire. Bon nombre de courtisans des ducs de Bourgogne, comme les ducs de Clèves, sont aussi d’influents princes au sein du Saint empire romain germanique, si bien que la diplomatie et les intérêts bourguignons vont prendre de plus en plus de place dans la politique impériale, jusqu’à ce que les Pays-Bas bourguignons passent sous la tutelle des Habsbourg à la mort de Charles le Téméraire (1477) et de sa fille Marie de Bourgogne (1482). Sous Maximilien de Habsbourg († 1519), les cérémonies et les arts bourguignons - qui sont en partie basés sur le prestige de l’art hollandais - deviennent un modèle pour la cour impériale et les cours allemandes. Avant même la fondation de l’empire de Bourgogne-Habsbourg, il existe de multiples liens politiques, économiques et culturels entre les Pays-Bas et les régions à l’Est. Des liens commerciaux se sont noués entre les centres économiques (et culturels) des Pays-Bas et des villes comme Cologne, Dortmund, Hambourg, Lübeck, les villes baltes et les grands centres commerciaux d’Allemagne du Sud comme Ulm, Augsbourg, Nuremberg, Munich. Ces relations se nouent dès la fin du treizième siècle et s’intensifient avec les échanges culturels au quinzième siècle. Ces liens culturels étroits jouent un rôle vital dans la diffusion des conceptions de l’ars nova dans les centres urbains du Haut-Rhin, Strasbourg et Bâle. Comme Constance, Bâle accueille des conciles, qui constituent eux aussi un vecteur important d’échanges de conceptions artistiques. La production artistique de la Flandre jouit au quinzième siècle d’une grande renommée, auprès des commanditaires comme des artistes. Il est fascinant de constater à quelle vitesse les innovations se répandent et sont reprises par des artistes comme Hans Multscher (1400-1467), Stephan Lochner (1404/15-1452), Konrad Witz (1400/10-1444/6), Lucas Moser (actif de 1420 à 1440), Conrad Laib (1400/31-1465), Hendrik Bornemann (1410/20-1474), Heinrich Funhoff (actif de 1440 à 1460) et divers artistes anonymes comme le Maître des panneaux de Polling, le Maître du retable de Sterzing, le Maître de la Crucifixion de Benediktbeuren, le Maître de la Passion de Darmstadt et ultérieurement par Bernt Notke († 1509). Il est aussi très intéressant de noter que des artistes de l’Est sont formés par des maîtres locaux, après quoi ils se rendent dans les centres artistiques de Bourgogne pour y travailler un temps, comme Martin Schongauer (1430/50-1491), Hans Pleydenwurff (1451-1472), Martin Wolgemuth (1434-1519), le Maître des Etudes de drapé, le Maître du Cabinet d’Amsterdam, le Maître du retable d’Ehninger et d’autres. Hans Memling (1423/1443-1494) est un des rares artistes à s’établir en Flandre de manière permanente. Les artistes formés aux Pays-Bas et qui y restent éventuellement constituent des maillons importants dans la diffusion des innovations de l’art des Primitifs flamands dans leur pays d’origine. La même chose est valable pour les artistes hollandais travaillant à l’étranger. Les artistes qui seront étudiés dans cette optique sont le Maître d’Iserlohn, le Maître de Schoeppingen, le Maître de Liesborn (Westphalie), les Maîtres de la Passion de Lyversberg, le Maître du retable de saint Bartholomée (tous deux de Cologne) et Hans Holbein l’Ancien (1460/65-1524, Augsbourg). La sculpture représentée par des artistes itinérants comme Nicolaus Gerhaert van Leyden († 1473), qui eut une grande influence à Trèves, dans le Haut-Rhin et en Autriche, constitue un autre volet d’étude intéressant. L’exposition s’intéressera également de très près à l’influence des dessins d’après modèles et à la circulation des gravures. Une quantité impressionnante de dessins montrant des parties de retables hollandais étaient jusqu’ici attribués à des dessinateurs hollandais. On sait aujourd’hui – sur la base de l’origine du papier – que leurs auteurs sont des artistes allemands itinérants. Le rôle et la circulation des gravures semblent avoir joué un rôle crucial dans la diffusion de compositions et de motifs flamands. Outre des artistes comme le Maître des cartes à jouer, le Maître ES et Martin Schongauer, Israhel van Meckenem († 1503/17) a produit une oeuvre importante à cet égard. Quantité d’aspects flamands sur des tableaux souabes de 1500 environ sont davantage basés sur la connaissance des gravures que sur les oeuvres originales des peintres flamands. Les commanditaires de retables aux Pays-Bas ont joué un rôle tout aussi vital. La plus connue de ces pièces est le retable de Werl, commandé par Heinrich von Werl à l’atelier de Robert Campin et le retable de Saint-Columba, commandé par un membre de la famille Wasserfas de Cologne à Rogier van der Weyden. Le retable de la Passion à Lübeck et le retable de la guilde Schwarzenhäupter à Tallinn ont été commandés à Bruges à Hans Memling pour le premier et au Maître de la légende de Sainte Lucie pour le second. Ces retables flamands réalisés pour des commanditaires étrangers ont tous exercé une influence durable sur la production artistique locale.
L’exposition s’intéressera aussi aux différences locales dans l’application des influences hollandaises. Le
rôle spécifique joué par les réseaux urbains et commerciaux et par la noblesse dans la diffusion des innovations
artistiques flamandes sera étudié, ainsi que les régions où les influences hollandaises ont croisé
les influences italiennes.
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