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Sigmar Polke

Biographie Sigmar Polke

L'artiste peintre allemand Sigmar Polke naît le 13 février 1941 à Olesnica, dans la Pologne actuelle. Il décède le 11 juin 2010 à Cologne.

En 1963, alors qu’il est étudiant à la Kunstakademie de Düsseldorf, Sigmar Polke fonde avec Gerhard Richter et Konrad Lueg le groupe Réalisme Capitaliste, réponse ironique à la doctrine officielle de l’art dans les pays de l’Union Soviétique, dit "réalisme socialiste", et à l’art pop, issu de l’imagerie consommatrice du monde capitaliste. En 1964, se déroule la première exposition solo de Sigmar Polke à la galerie René Block de Berlin.

C’est aussi à cette époque là – le miracle économique allemand bat son plein! - que Polke développe les premières images tramées, interprétant les promesses médiatiques glorifiant consommation et loisir. En agrandissant les imprimés et en les transférant sur des toiles, il isole les points tramés et leur attribue une importance prioritaire par rapport aux motifs originaux des imprimés. Ainsi, les deux tableaux "Freundinnen" (amies) et "Intérieur" de 1965 et 1966 gagnent un caractère quasiment abstrait d’une qualité énormément ornementale.

Les productions graphiques de cette époque, où Sigmar Polke expérimente avec la combinaison de motifs spectaculaires et ambitieux, dessinés avec un simple stylo à bille sur du papier de qualité inférieure, produisent un effet pareillement désillusionnant. Une autre manière de dévoiler la réalité se manifeste dans le choix de techniques de dessin simplistes à première vue et le recours aux titres banales comme dans les tableaux "Warum nicht baden?" (Pourquoi ne pas prendre un bain?) de 1963 et "Sekt für alle" (Du champagne pour tous) de 1964.

Parallèlement, Polke découvre les tissus imprimés comme support de tableau. Il élève un produit de masse de qualité inférieure et en fait un élément substantiel de la grande peinture: Ainsi, dans "So sitzen Sie richtig" (Assieds-toi correctement) de 1982, une variété de multiples tissus et de références aux toiles de Francisco Goya et Max Ernst forment un collage riche de pointes.

Pour introduire un moment télépathique et para-psychologique dans ses tableaux, Polke verse de la peinture de dispersion sur le tissu et la fait couler, comme par exemple dans "Stühlerücken" (déplacement de chaises) de 1981. Depuis les années 80, il utilise des matières empruntées à la photochimie dans sa peinture et crée des tableaux qui changent selon la lumière et la température.

Polke invente au milieu des années 80 les tableaux de laques. Il verse jusqu’à huit différentes couches de laques sur son support de tableau allongé, qui consiste en simple tissu de décoration synthétique fixé sur un cadre.

Ainsi, le tableau gagne une dimension transparente et mystérieuse et laisse luire à travers la construction du cadre, comme dans "Gangster" de 1988 ou "Weißer Raum" (espace blanc) de 1994, où le quadrillage du cadre entre en correspondance troublante avec le dessin du tableau. En outre, il expérimente avec des colorants qu’il disperse entre les couches de laques, comme dans "Triptychon" (triptyque) de 1996. Ceux-ci produisent tout un spectre de couleurs luisantes, évoquant de multiples associations figuratives.

Sigmar Polke participe à de très nombreuses expositions et manifestations. Voici une liste non exhaustive des lieux où Sigmar Polke a exposé : la Documenta 7 de Kassel, la Nouvelle Biennale de Paris, la 42ème Biennale de Venise, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, le Stedelijk Museum d'Amsterdam, le Museum of Contemporary Art de Los Angeles, etc. Sigmar Polke reçoit notamment le prix de peinture de la Biennale de São Paulo en 1975.

Le Museum of Modern Art de New York organise une rétrospective de son oeuvre sur papier en 1999. L’une des dernières rétrospectives de Polke a lieu au musée Frieder Burda de Baden-Baden en 2007.

La pratique picturale de Sigmar Polke dénonce toutes les idéologies politiques mais aussi artistiques, déjoue les catégories et entremêle sciemment figuration et abstraction. Polke interroge sans complaisance le rôle et la duplicité des images dans une société où elles surabondent. Sigmar Polke n’a de cesse d'expérimenter les matériaux et les techniques, introduisant trames, superpositions, procédés photomécaniques, matières diverses, images de presse. Proche du mouvement Fluxus à Düsseldorf, il produit des assemblages et dessins aquarellés avec des pommes de terre (maison, machine). Par sa capacité à se régénérer et se reproduire de façon autonome, la pomme de terre est pour lui un emblème de la créativité et de la spontanéité de l'artiste. Il voit dans ses "yeux" une métaphore de la création.

Expositions Sigmar Polke (sélection)



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