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Valadon - Utrillo |
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Pinacothèque de ParisExposition du 6 mars - 15 septembre 2009L’histoire de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo est celle du tournant du siècle à Montmartre. Ce "couple" mère-fils, atypique et bohême, est au centre de tout un univers artistique qui est à cheval entre deux périodes, entre deux mondes. Il illustre comment l’impressionnisme, mouvement bourgeois et installé dans le confort va mettre au monde, par le biais de l’une de ses plus belles égéries – Suzanne Valadon – l’École de Paris avec le plus symbolique de ses artistes, Maurice Utrillo. C’est également l’histoire du passage difficile d’une époque d’artistes issus de classe bourgeoise à un nouveau groupe d’artistes qui sont issus de catégories sociales beaucoup plus populaires. Ces "nouveaux" artistes sont parfois aussi des cas psychologiques lourds vivant douloureusement leur condition d’artiste, ce que l’on n’avait plus vu depuis Vincent Van Gogh. Le cas Maurice Utrillo qui lui-même passe de la pure tradition picturale impressionniste (période "Montmagny") à l’éclatement de la couleur ("période blanche") montre la difficulté pour ces artistes de s’adapter à un monde en pleine mutation industrielle, à l’image du quartier où ils ont choisi de s’installer : Montmartre, quartier en chantier permanent à l’époque d’Utrillo.
Femme au caractère bien trempé, Suzanne Valadon a su trouver sa place dans cet univers d’artistes presque exclusivement masculins. Modèle occasionnel mais figure fédératrice du monde de l’art à la fin du XIXe siècle, elle posa notamment pour Puvis de Chavannes, Renoir et Toulouse-Lautrec. Celle que Degas encouragea vivement à poursuivre sa vocation artistique s’est rapidement affirmée comme une artiste puissante et rénovatrice. Mère à 18 ans, elle a transmis sa passion à son fils.
Toujours associé à la bohème parisienne à cause de son existence excentrique, Utrillo doit avec ses deux plus belles périodes – "Montmagny" et "période blanche" (1910-1914) – être immédiatement considéré comme l’un des symboles de l’École de Paris, à l’égal de Modigliani ou de Soutine.
C’est au cours de ces deux grandes périodes qu’Utrillo va exprimer la quintessence de son art en quelques années. Le brio avec lequel il perçoit d’une manière nouvelle Paris et ses quartiers, un regard topographique neuf en pleine continuité à la fois de l’oeuvre du Douanier Rousseau, des impressionnistes et des Fauves où se mélangent, vision de la ville, éclatement de la couleur et art naïf. L’échange particulier qui exista entre cette mère et son fils se traduit dans leur amour commun de la peinture et leur admiration réciproque.
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