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Sune Jonsson |
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Biographie Sune JonssonLe photographe et écrivain suédois Sune Jonsson naît en 1930 dans la province de Västerbotten. Il décède en 2009. L'art de Sune Jonsson s'est développé sur une longue période, au gré des circonstances. Sa vision personnelle dépend étroitement de deux éléments, sa connaissance de l'histoire de la photographie et sa proximité avec la société rurale de Västerbotten. A l'adolescence, sa famille s'installe à Stockholm où il fait ses études tout en fréquentant un cercle de jeunes photographes. Quand il revient dans sa terre natale dix ans plus tard, il voit les paysages d'un oeil neuf, presque comme un explorateur. À Västerbotten, province du Nord de la Suède éloignée de la capitale, le commerce et l'industrie sont encore très traditionnels. Les exploitations fermières et forestières demeurées intactes commencent à disparaître et les modes de vie ancestraux font l'objet d'études par le musée de Västerbotten installé à Umeå. Sune Jonsson y trouve naturellement sa place et collabore aux enquêtes documentaires. Au même moment, un engouement littéraire pour la province voit le jour, mettant en avant ses traditions encore bien vivantes. Devant les progrès de l'industrialisation et face à cette disparition inéluctable d'une certaine Suède traditionnelle, Sara Lidman, publie sa première nouvelle La meule à goudron, en 1953. Dans la vie culturelle suédoise, Västerbotten est pour toujours associée à cette mobilisation face à l'irruption du monde moderne. Sune Jonsson en donne une traduction visuelle forte et suggestive dans ses photographies. En 1957, Sune Jonsson est impressionné par l'exposition Edward Steichen et Carl Sandburg à Stockholm. Il sera influencé par l'intelligence émotionnelle de Steichen et sa façon de décrire l'aventure humaine. Après la publication de ses deux premiers ouvrages, l'approche photographique de Sune Jonsson évolue. Il devient alors associé au musée de Västerbotten comme ethnologue de terrain, poste qu'il conservera toute sa vie professionnelle. Si les portraits d'August Sander, grand photographe allemand de l'entre-deux-guerres, sont des modèles déterminants pour Jonsson, son inspiration décisive vient de l'Amérique. Lors d'un séjour à New York à l'automne 1965, Jonsson découvre l'exceptionnel matériel photographique collecté par la Farm Security Administration pendant la Grande Dépression des années 1930. Les portraits de Walker Evans tout particulièrement, avec ses visages hagards et frustes, rejoignent l'idéal visuel de Sune Jonsson qui réalise à quel point les États-Unis sont le berceau de la photo documentaire. En fait, les fermiers effarouchés d'Oklahoma et les petits exploitants de Västerbotten sont étroitement apparentés car victimes du même sort. Ainsi, de part et d'autre de l'Atlantique, une oeuvre répond à une autre, même si Jonsson demeure profondément solitaire et loin d'atteindre l'immense notoriété de Walker Evans. L'oeuvre littéraire de Sune Jonsson comporte notamment trois livres de fiction, deux nouvelles et une série de courts textes, tous ayant pour thème son village natal de Nyåker. Une partie importante de son travail concerne la très nombreuse documentation filmée que Jonsson a produit pour le Musée de Västerbotten.
Jonsson a été récompensé en 1993 par le prestigieux Prix Hasselblad. En 2007 le musée de Västerbotten
organise une importante rétrospective de son oeuvre.
L'oeuvre de Sune JonssonL'art de Jonsson portraitiste est remarquable par sa façon de présenter les figures frontalement, au sein de leur environnement quotidien. Cette conception du portrait s'inspire notamment d'August Sander, mais aussi de la tradition des studios de photographie de la campagne suédoise. C'est en photographiant les petits exploitants et les fidèles de l'Église de Västerbotten que Jonsson utilisa pour la première fois ce procédé. Chez eux, les gens sont assis sur des chaises ou des canapés, entourés des photos de leurs proches, parmi des rideaux et des plantes. Les rideaux sont brodés de textes significatifs. Les photos sont souvent prises à une distance de 4-5 mètres de plein pied, de façon à ce que la relation entre les corps et l'environnement soit équilibrée. La photo est souvent prise avec un pied et la scène semble figée dans son immobilité. Le long moment de préparation et le dialogue avec les personnes photographiées est sensible, c'est assurément une composante essentielle de l'art de Jonsson qui permet de comprendre la profonde humanité qui anime ses portraits.
Sune Jonsson a su traduire le mode de vie d'une société traditionnelle à l'aube de l'industrialisation et de l'implacable uniformisation qui en découle. Il a suivi, tout au long de sa vie, l'évolution de l'agriculture dans un certain nombre de fermes qu'il visitait régulièrement, s'attachant à fixer cette évolution et l'inéluctable passage du temps.
Dans un album particulier, il publia ses photographies consacrées aux champs et à leurs différents aspects selon les saisons et la rotation des cultures, sans qu'aucun être humain n'apparaisse. Un autre volume est consacré aux plages désertes de la côte de Västerbotten, avec ses rochers massifs et luisants. Deux autres recueils sont publiés sur les herbes et les fleurs, marquant l'attachement du photographe à rendre compte de l'étonnante diversité de la nature.
Jonsson fut très inspiré par la vie religieuse de Västerbotten : prières, profonds recueillements, funérailles… Il a publié un album sur les temples évangélistes, portant témoignage de la dévotion des fidèles.
Jonsson a effectué un voyage au Congo en 1962, pour documenter les archives de la Société Missionnaire Suédoise. Ce voyage, qui affecta profondément Jonsson en raison des conditions misérables dans lesquelles les missionnaires étaient forcés de travailler, se concrétisa en un livre.
Par pure coïncidence, Sune Jonnson se trouve à Prague, envoyé par un magazine suédois, pendant
les journées dramatiques durant lesquelles les troupes soviétiques écrasèrent le soulèvement populaire
en août 1968. Il s'est ainsi trouvé à quelques mètres seulement de ce fameux char russe dont
le photographe tchèque Josef Koudelka, un autre gagnant du Prix Hasselblad, prenait également des
clichés devenus célèbres. C'était pour Sune Jonsson une occasion unique de travailler dans les
conditions du correspondant de guerre, qu'il a toujours admiré, Robert Capa.
Expositions Sune Jonsson (sélection) |
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