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Trônes en majesté |
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Château de VersaillesExposition jusqu'au 19 juin 2011La grande composition de David illustre parfaitement la distinction entre autorité et pouvoir, à travers les trônes des deux acteurs principaux, traités en contre-point l’un de l’autre : l’Empereur et le Pape. Au jeune et fougueux empereur, couronné de lauriers d’or, au front martial, portant un glaive à son côté et occupant la partie centrale du tableau, s’oppose la figure hâve, chétive et vieillie du pape Pie VII, aux trempes dégarnies, au dos voûté, comprimé dans un espace réduit, adossé à l’autel. Avec son profil d’aigle, dominateur, le premier est debout. Le second, reconnaissable à sa petite calotte blanche, est assis sur un faldistoire. Par la place donnée aux sièges, David préfigure en quelque sorte ce renversement : il escamote les deux fauteuils impériaux servant de trône, dont on n’aperçoit qu’un détail, et le dais suspendu au-dessus. Alors que l’artiste réserve, à gauche, un large espace à la cathedra velata vide du pape, rendue, dans la composition, tout aussi inutile que le pontife, dans la cérémonie.
Le 2 décembre 1804, Napoléon Bonaparte est sacré empereur, en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le siège présenté ici, et appartenant aux collections du château de Versailles, provient de l’atelier du peintre David, à qui Napoléon Ier avait commandé le tableau de son Sacre, exposé dans cette salle. On peut d’ailleurs reconnaître ce faldistoire à droite de la composition. Le pape Pie VII y est assis, la main tendue en signe de bénédiction. Cet espace, situé au-dessus du grand appartement de la Reine, était l’ancien appartement de la princesse de Chimay, dame d’atours de la reine Marie-Antoinette. Louis-Philippe le fit transformer pour y loger une partie des collections de ses galeries historiques, les oeuvres illustrant son propre règne. Démontées par la suite, ces salles furent consacrées aux premières campagnes de Napoléon Bonaparte et au Consulat, puis rouvertes en 1958. En 1970, la prolongation du circuit fut créée dans les salles de l’attique du Midi, consacrées au Premier Empire. C’est dans la première d’entre elles, qui évoque la famille impériale, que se trouve habituellement présenté le faldistoire.
Ce trône était destiné à Napoléon Ier pour les séances du Corps législatif, créé par la Constitution de l’an VIII. L’imposant fauteuil, bordé de deux impressionnantes chimères ailées à tête de lion en guise d’accoudoirs, est surmonté d’un fronton cintré sur lequel a été sculptée une couronne de laurier enrubannée. Sur le dossier figurent les symboles de la justice (glaive et main de justice) et, sur l’assise, une grande rosace à fleurons, avec palmes. Emblème de l’autorité politique, ce siège a subi d’importantes modifications au cours des changements de régime : sous la Restauration, les deux aigles impériales sommant les montants ont été remplacées par deux pommes de pin stylisées, de même le chiffre « N » inscrit au centre de la couronne de laurier sur le fronton a disparu.
Réalisé en 1804 par les ébénistes Georges Jacob et Jacob-Desmalter, d’après un dessin de l’architecte Jean-François Chalgrin (1739-1811), ce trône destiné au Sénat est inspiré d’un siège de marbre d’époque romaine confisqué, en 1796, au musée Pio- Clementino du Vatican, depuis conservé au musée du Louvre. Ce dernier avait été réalisé par F. A. Franzoni avec quelques éléments antiques et dénommé « trône d’une prêtresse de Cérès ». Arrivé en France, ce morceau de sculpture a séduit David qui en a réalisé une belle étude. Le trône est en bois sculpté doré garni de velours rouge et de broderies au fil d’or où l’on retrouve l’abeille comme emblème impérial. Son dossier droit est sculpté de décors à rinceaux, de palmettes et de feuilles de laurier. En son centre est inscrit le chiffre impérial. Les accotoirs représentent deux sphinges ailées. Un dais porté par six Victoires en plâtre doré surmontait ce trône. Cet ensemble provient de la galerie du trône aménagée sous Napoléon III, actuelle salle des conférences au Sénat.
Devenu grand-maître de l’ordre de Malte en 1799, l’empereur de Russie, Paul Ier (1754-1801), fait réaliser pour la chapelle des chevaliers, construite à Saint-Pétersbourg près du palais Voronstov, ce trône en bois doré et sculpté destiné à magnifier sa nouvelle dignité. L’ouvrage est confié à Telesforo Bonaveri sur un dessin de l’architecte néo-classique Giacomo Quarenghi (1744-1817), chargé de la construction du sanctuaire. Deux rapaces aux ailes largement déployées servent d’accotoir. Leurs serres reposent sur des patins aplatis.
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