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Saint Laurent rive gauche

La révolution de la mode

Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, Paris

Exposition du 5 mars au 17 juillet 2011




Saint Laurent
Betty Catroux, Yves Saint Laurent et Loulou de la Falaise, à l’inauguration de la première boutique Saint Laurent rive gauche, New Bond Street, à Londres, 10 septembre 1969 © Wesley/Keystone/Getty Images

La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent consacre sa quinzième exposition dans ses espaces de l’avenue Marceau à la marque de prêt-à-porter Saint Laurent rive gauche. Près de 70 modèles seront présentés dans une scénographie qui reprendra le décor de la première boutique Saint Laurent rive gauche inaugurée rue de Tournon en septembre 1966.

La rétrospective Yves Saint Laurent au Petit Palais qui retraçait 40 années de création haute couture a plongé 300 000 visiteurs dans l’univers de la perfection et du rêve éveillé. Avec l’exposition Saint Laurent rive gauche, Pierre Bergé nous montre comment Yves Saint Laurent a accompli un acte social et politique fort en prenant la décision de créer une marque de prêtà- porter à son nom.

Saint Laurent rive gauche est née de la seule volonté d’Yves Saint Laurent de rendre ses créations accessibles à un plus grand nombre de femmes. Le célèbre couturier ne voulait pas se limiter à habiller uniquement des femmes très riches, lui qui était en phase avec toutes les femmes de son époque. Aussi, à peine cinq ans après avoir fondé avec Pierre Bergé sa maison de haute couture, Yves Saint Laurent sera le premier couturier à lancer une marque de prêt-à-porter à son nom. La première boutique sera inaugurée au 21, rue de Tournon, Paris VIe, le 26 septembre 1966. Catherine Deneuve en est la marraine.

Cette décision d’Yves Saint Laurent n’a rien d’une stratégie commerciale, il s’agit d’un véritable engagement, d’un acte politique, d’une volonté à visée sociale. Dans les années 60 les femmes ont commencé à revendiquer leurs droits. Elles ne demandent pas à leurs pères ou maris l’autorisation de descendre manifester dans la rue. Elles ont pris de l’importance sur le marché du travail, se sont parfois révoltées contre les injustices et ont réussi petit à petit à modifier leur statut et leurs conditions de vie tant professionnelles que sociales. Ce sont toutes ces femmes qu’Yves Saint Laurent a envie d’accompagner. En créant rive gauche, il instaure un dialogue permanent entre les femmes et lui, entre la rue et lui.

Cet acte sonne la fin de la mode telle qu’elle avait existée jusque là avec ses règles strictes, ses diktats, ses codes rigides. En faisant ce choix radical, Yves Saint Laurent ouvre la voie au futur en amenant la mode sur un territoire social. Chanel avait ouvert une première brèche : en faisant disparaître le corset et en proposant le pantalon aux femmes, elle leur avait donné la liberté. Yves Saint Laurent prend le relais en faisant glisser le smoking des épaules des hommes à celles des femmes. Il leur donne le pouvoir.

C’est un choc qui va bouleverser toute l’histoire de la mode. Avec rive gauche Yves Saint Laurent ne décide pas, comme cela se faisait à l’époque, de créer des adaptations simplifiées de modèles haute couture. Il propose une mode autonome et dont les prix sont nettement plus accessibles. Il affirme : « Je veux rompre avec cette idée de la couture en tant qu’unique image de la mode. La mode c’est ce qui se porte. C’est la grand-place, non le cercle fermé » (in Glamour n°64, mai 1994, p.86 à 88). Il s’adapte alors à ce qu’une usine est capable de produire, et tient compte dans son travail des contraintes de la fabrication industrielle. Pour le couturier, l’étape la plus importante dans le processus de création de rive gauche est l’essayage. Il explique : « Un vêtement rive gauche doit aller à tout le monde, c’est pour cela que les essayages sont pour moi si importants. Pour que la fabrication en usine soit impeccable » (in Glamour n°64, mai 1994, p.86 à 88).

Saint Laurent rive gauche propose des vêtements pour accompagner le quotidien des femmes libres, jeunes et actives qui composent le vestiaire de la femme contemporaine. Yves Saint Laurent emprunte aux hommes les uniformes comme le caban, la saharienne, le costume, le trench, les manteaux militaires, les capes de cochers… Les robes en tricot sont légères et décontractées et les jupes s’agrémentent de petits hauts. Il veut proposer un style plus qu’une mode, éliminer le superflu pour atteindre l’essentiel en proposant des modèles de base sur lesquels les femmes peuvent compter.

A cette époque la nuit est une fête et les gens sortent s’amuser toute la semaine. Saint Laurent rive gauche habille les femmes du matin à l’aube, les petites robes argentées accompagnées de collants dorés et brillants s’arrachent et les accessoires sont mis à l’honneur. Le cuir, lacet ou tressé s’attache autour du cou ou du front, les grandes ceintures larges s’enroulent autour de la taille des jupes d’esprit bohème, les chapeaux souples ont de grands bords larges, les bottes sont lacées et leur cuir bicolore, les cuissardes font leur apparition sur les caleçons longs et moulants. La femme rive gauche est sûre d’elle et de sa féminité.

Saint Laurent rive gauche, comme toute l’oeuvre du créateur, est résolument contemporaine. Yves Saint Laurent ne s’inspire pas du passé, il perçoit nettement les mutations de la société. Il sait parfaitement capter l’importance du moment, ce qui lui permet de se projeter de façon si juste dans le futur. Dans l’exposition nous reconstituons la boutique telle qu’elle était à l’époque. Yves Saint Laurent confie l’espace de la rue de Tournon à la jeune décoratrice Isabelle Hebey. Cette dernière raconte : « Je fais la connaissance d’Yves Saint Laurent qui me confie l’installation de ses boutiques en France et dans le monde entier, toujours en recherchant l’équilibre avec trois points essentiels dans une boutique : l’aluminium, l’orange et pas de blanc, afin que les robes soient prises dans une chaleur enveloppante ». (in Jardin des Modes, 1968. p.94-95)

Elle y ajoute les bancs Djiin recouverts de tissu violet, dessinés un an plus tôt par un designer de 27 ans, Olivier Mourgue, et des lampes de l’artiste américano-japonais Isamu Noguchi. Les clientes sont accueillies par un portrait en pied, grandeur nature d’Yves Saint Laurent peint par Eduardo Arroyo, un des fondateurs du mouvement de la figuration narrative qui a fui l’Espagne franquiste en 1958. L’arrière de la boutique donne sur une cour où l’on trouve les fameuses sculptures Nanas de Niki de Saint Phalle qui vient de rejoindre le groupe des nouveaux réalistes.



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