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Robert Cahen |
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Dès sa première vidéo, L’Invitation au voyage (1973), il manipule l’image et la rend malléable. En 1983, il réalise Juste le temps, fiction de 13 minutes considérée comme l’une des vidéos les plus importantes des années 1980. Lauréat de la Villa Médicis Hors les murs en 1992, il a également remporté le Grand Prix du Videokunstpreis du ZKM de Karlsruhe pour Sept Visions fugitives, en 1995. Une partie de sa création s’inspire du travail d’autres artistes : ses vidéos sur l’art (Parti sans laisser d’adresse, sur Bernard Latuner, 1986), sur la musique (Répons de Pierre Boulez, 1985), sur la danse (La Danse de l’épervier de Hideyuki Yano, 1984, Parcelle de ciel de Susan Buirge, 1987, Solo de Bernardo Montet, 1988) ou sur la photographie (Dernier Adieu, sur Jean-Marc Tingaud, 1988), ainsi que son adaptation, avec Corps flottants (1997), du roman de Natsume Sôseki, Oreiller d’herbes. Plusieurs des installations et mono-bandes de Robert Cahen ont rejoint les collections de prestigieux musées en France et à l’étranger, tandis qu’il a réalisé, dans le cadre de la commande publique, une installation vidéo permanente à Lille (allée de Liège, Euralille) en 1995.
Depuis plus de 20 ans, Robert Cahen travaille en vidéo sur le visible et l’invisible, sur l’image et la mémoire, sur "l’inquiétante étrangeté". Chacune de ses oeuvres est une plongée silencieuse au coeur de paysages imaginaires vers des territoires où nous n’avons plus accès. Apparitions, disparitions, temps suspendu, espaces et rythmes inouïs, ralentis : il use avec un haut degré de perfection des techniques électroniques de l’image et du son pour retranscrire la langue intérieure de l’enfance, ses jeux, ses rêveries, ses cauchemars et ses ravissements. Car derrière son extrême élégance, souvent teintée d’humour, Robert Cahen se livre avec angoisse et vertige au plaisir d’animer et de manipuler les choses et les êtres, comme à la recherche d’un indéchiffrable secret.
Comme Nam June Paik, comme Bill Viola, comme tous les grands vidéastes, Robert Cahen prend la
vidéo telle qu’elle est, et son oeuvre inventive en effectue joyeusement les puissances. Mais que peuton
demander à la vidéo ? La réponse de Robert Cahen est aussi simple qu’ambitieuse : instaurer
de nouveaux rapports entre le réel et l’image. Par sa formation musicale (il fut l’élève de Pierre
Schaeffer), il était le mieux placé pour considérer les sons et les images avec des oreilles et des
yeux neufs. Il agit en sculpteur, en compositeur, et dans son oeuvre la matière électronique, visuelle
et sonore échappe à une stricte mimesis du réel. Cette vidéo concrète invente comme une
seconde jeunesse de l’image filmique. Avec un sentiment aigu du passage du temps, entre carpe
diem et tempus fugit, Robert Cahen nous donne le monde à revoir : fillettes qui jouent, île de
Pâques, cygnes sur un lac, jonque glissant dans la baie de Hong Kong. Ici comme ailleurs, il revient
à un poète de sauver les apparences, toujours menacées de disparition.