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Patrick Faigenbaum |
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Biographie Patrick Faigenbaum"(…) Pour imaginer je dois trouver une certaine proximité alors que, au moment de la prise de vue, inversement je dois m’éloigner : ce qui était proche devient lointain et c’est seulement alors que je peux réaliser une image. En somme, à partir du moment où je dois travailler il s’opère une rupture et les personnes passent dans une autre sphère où elles sont d’un côté et moi de l’autre. C’est cette scission qui est douloureuse." Patrick Faigenbaum Le photographe français Patrick Faigenbaum naît en 1954 à Paris. Patrick Faigenbaum réalise ses premières photographies dès le milieu des années 70. Pensionnaire à la Villa Médicis à Rome entre 1985 et 1987, Patrick Faigenbaum se fait connaître avec ses portraits de familles de l’aristocratie italienne aux tirages sombres et somptueux, et ses images fascinantes d’empereurs romains. D’emblée, les principaux thèmes qu’il développera ensuite sont énoncés et déjà admirablement traités. Si le portrait occupe une place centrale, la personne humaine apparaît d’abord ici comme un condensé de temps, celui d’une vie, mais également à l’échelle de sa place dans une durée plus ample, celle de l’Histoire. La mémoire des lieux, la généalogie des individus, leur origine, leur appartenance sont autant de notions soulevées par ces photographies. Des images qui sont aussi des mises en scène, à l’instar des compositions dans la peinture ancienne, où chaque pose est indiquée par l’auteur, chaque détail minutieusement étudié et réglé. Patrick Faigenbaum parcourt l’Europe au gré des commandes. De Prague à Brême, de Barcelone à Tulle en passant par Saint-Raphaël et Beauvais, il fixe le portrait de ces villes, dont les rues comme les habitants égrènent l’histoire et façonnent l’esprit. Pour cela, l’auteur renoue avec la forme du reportage, traquant dans les recoins le passé enfoui, ou arrêtant au vol un présent avant-coureur des mutations à venir. Là encore le photographe ne s’arrête jamais à l’apparence éphémère du visible, mais poursuit les traces de l’histoire, dévoile la psyché de l’époque. Dans ses oeuvres, la lumière joue évidemment un rôle déterminant. Qu’elle soit filtrée ou plus crue, conférant un délicat "sfumato" aux clichés noir et blanc ou un modelé particulier aux couleurs, elle concrétise cette épaisseur du temps, un temps sculpteur des êtres et des choses, ce temps, matière insaisissable et abstraite, que le photographe sait si bien apprivoiser.
Si, dans sa diversité et sa cohérence tout à la fois, l’oeuvre de
Patrick Faigenbaum apparaît d’une telle importance, c’est sans doute grâce à la
réconciliation du présent avec le passé, au temps retrouvé que ces images
donnent à ressentir plus encore qu’à voir. Par cette manière qu’il a de fixer le présent
dans une perspective historique, sans toutefois se complaire dans une vision
archéologique du réel, Patrick Faigenbaum restitue les êtres et les lieux, par-delà les traumatismes de
l’histoire contemporaine, dans leur durée. Ses images donnent à vivre à nouveau cette
continuité qui semblait définitivement perdue, celle de lieux habités même lorsqu’ils
sont déserts, celle d’individus incarnés même lorsqu’il semblent figés dans leur seule
apparence.
Expositions Patrick Faigenbaum (sélection)
Le musée de Grenoble consacre au photographe Patrick Faigenbaum sa première grande rétrospective en France. Connu avant tout pour ses portraits, notamment ceux des familles aristocratiques italiennes réalisés au milieu des années quatrevingts, Patrick Faigenbaum a développé depuis une oeuvre photographique qui s’étend à tous les genres, de l’image de rue aux vues urbaines, du paysage à la nature morte, mais où cependant l’être humain, son aura singulière, son inscription dans le temps, et donc dans l’Histoire, demeure un thème central.
Avec plus de 80 images, s’échelonnant sur trois décennies, l’exposition
consacrée à Patrick Faigenbaum permet pour la première fois dans un musée français
de prendre la pleine mesure d’une oeuvre majeure dans la photographie contemporaine.
Elle est structurée en deux parties distinctes : une première présente une vision
rétrospective de son travail depuis ses portraits de la fin des années soixante-dix
jusqu’aux travaux récents ; une seconde concerne un ensemble inédit exécuté en
Sardaigne ces dernières années. Cette présentation s’accompagne d’une publication
réunissant les travaux réalisés dans le village sarde de Santulussurgiu, second volet
d’un tryptique dont le premier était un portrait de la ville de Tulle ; le dernier, en cours,
sera consacré au travail effectué dans un Kibboutz en Israël.
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